Entrepreneuriat social : le mouvement « Tech For Good »

L’innovation technologique et scientifique est un outil majeur pour résoudre les enjeux sociaux de notre monde actuel tels que la réinsertion professionnelle, l’accessibilité, l’autonomie et l’éducation. De nombreux mouvements à impact positif se créent pour accompagner les acteurs de ce changement et aider notamment les entrepreneurs sociaux à répondre de façon efficace et innovante à ces défis sociaux. En développant une compréhension des besoins des communautés et avant même de développer des outils pour les aider, la technologie peut véritablement devenir une force pour le bien public. L’objectif de l’entrepreneuriat social est réellement d’accompagner les hommes et les femmes dans leur quotidien, grâce notamment au mouvement de la « Tech for good ». 

Le rôle de l’entrepreneuriat social

L’entrepreneuriat social joue un rôle majeur dans l’aide à la résolution des enjeux sociaux. Son objectif est avant tout d’accompagner les hommes et les femmes dans les territoires. Il doit avoir un impact réel et améliorer le quotidien de la population. Les valeurs de respect d’autrui, d’ouverture, de solidarité, de responsabilité sont partagés par tous ces entrepreneurs.

Mais ce secteur n’est encore que peu connu du grand public. En effet, en terme de notoriété, 63% du grand public a déjà entendu parler d’«économie sociale et solidaire » (ESS) et seulement 37% d’« entrepreneuriat social » (*selon le rapport du baromètre 2018 sur l’entrepreneuriat social).

Le grand public et l’entrepreneur social s’entendent tout de même sur les 3 domaines dans lesquels ils jugent que la tech est un vrai levier d’efficacité dans la résolution des défis sociétaux : l’éducation, l’emploi, l’autonomie et le vieillissement.

Par ailleurs, les entrepreneurs sociaux sont confrontés à un certain nombre de difficultés :

• La constitution d’équipes compétentes alors que les grands comptes se disputent les profils high potentiel.
• La gestion des locaux, souvent coûteux et peu propices à la créativité. L’environnement est essentiel pour travailler dans de bonnes conditions.
• Les moyens de financement, tant public que privé.

Vous l’aurez compris, ce secteur, en manque de notoriété, nécessite de mettre en place plus d’accompagnement et de moyens financiers. Il faut sensibiliser la population afin d’accompagner ce mouvement à impact positif.

Les initiatives d’accompagnement

C’est pourquoi, dans un contexte où les enjeux sociaux sont forts, plusieurs initiatives se sont créées pour accompagner ces entrepreneurs sociaux.

Le Liberté Living-Lab permet à ces entrepreneurs, d’une part d’obtenir un espace de travail, et d’autre part, de créer un éco système professionnel qui partage les valeurs et l’envie d’œuvrer pour le bien commun. Le Liberté Living-Lab s’engage également dans l’organisation d’ateliers, afin de créer les rencontres fédérant les acteurs du numérique.

« Au cours des dernières années, de nouveaux modèles d’organisations et de nouvelles formes d’entreprises tech ont émergé et ont réussi à faire converger création de valeur économique et bien commun. FEST doit permettre d’accélérer ce mouvement et contribuer à la structuration d’une filière d’entrepreneuriat tech au service d’intérêt général. », Rudy Cambier, co-dirigeant du Liberté Living-Lab.

L’association FEST (France éco social tech) a été créée par plus de 70 entrepreneurs afin de se structurer, de gagner en puissance et de pouvoir rayonner et inspirer, autour d’un mouvement unique, la « Tech for Good ». La FEST accompagne ce mouvement en rassemblant une poignée d’entrepreneurs à impact positif mais également les investisseurs. Elle joue le rôle d’organe transverse afin de réunir tous les acteurs autour d’une problématique commune : faire que la technologie réponde aux défis sociaux, économiques et environnementaux. Le résultat final doit bien entendu être conforme à l’éthique. Le mouvement compterait déjà plus de 4 000 structures spécialisées. Il regroupe les starts up qui souhaitent mettre l’innovation sociale et la technologie au profit des enjeux sociaux et environnementaux.

L’objectif de la FEST est donc de répondre aux 17 objectifs de développement durable établis par les Nations Unis.

La FEST structure cet éco système et valorise les membres en favorisant le dialogue entre les différents acteurs de l’innovation sociale.

En quelques mots, partager la volonté d’un impact positif grâce à la tech.

Les engagements de la « Tech for good » ne pourront être atteints qu’avec le travail et l’engagement de tous. Ce mouvement se nourrit des innovations technologiques les plus avancées (intelligence artificielle, machine learning …) pour transformer le monde.

Résoudre ces défis sociaux suppose une forte implication de l’ensemble des acteurs. Les plus touchés aujourd’hui sont les générations X et Y, qui aspirent pour 97% d’entre eux, à apporter un sens à leur vie et à avoir un impact positif fort dans la société.

Des modèles à la croisée des chemins

Quelques exemples concrets de l’impact positif entre la croisée de la tech et du social :

• Wheeliz, le premier site de location de voitures aménagées entre particuliers, pour les personnes en fauteuil roulant. La start up propose 700 véhicules à un prix moyen de 65 €. En effet, il existait déjà des sites tels que Drivy ou Ouicar pour la location de véhicules entre particuliers, mais rien adapté aux personnes en situation de handicap moteur.

• La création d’une plateforme CALM – Comme A La Maison -permettant l’accueil de personnes réfugiées chez l’habitant. Cette initiative a permis de changer le regard autour de l’accueil des personnes réfugiées, en vivant une expérience interculturelle riche.

• Le concours Imagine Cup a notamment accueilli cette année, des projets tels que X.Glu, qui propose une application mobile ludique permettant de faire des tests de glucose à des enfants diabétiques ou encore Nash, qui pilote un réseau de drones intelligents, afin d’accélérer les secours lors de désastres naturels.

• Lalilo propose une plateforme pour un apprentissage sur mesure afin de lutter contre l’illettrisme.

• Leka, un robot rond, qui permet de fournir un accompagnement éducatif aux enfants autistes. 

En conclusion, cette nouvelle génération d’entrepreneurs, qui souhaitent donner du sens à leur vie, mais également à l’action de leur entreprise, doivent donc se poser une seule et unique question, « Pourquoi ? ». Répondre à cette question est un formidable espoir à promouvoir et une chance à saisir.

Mark Twain a saisi l’essence de cette question lorsqu’il disait : « Les deux jours les plus importants de votre vie sont le jour où vous êtes né et le jour où vous découvrez pourquoi.»

Sans doute faudrait-il y rajouter, l’ingrédient clé, propre à tous ces entrepreneurs sociaux, le grain de folie, qui leur permet de porter ces projets d’innovations.

Les sources : 

Baromètre 2018 de l’entrepreneuriat social – festech.org – ladn.eu – afd.fr – maddyness.com – midilibre.fr – convergences.org – forbes.com -journaldunet.com –