Depuis quelques années, de nouveaux acteurs se sont lancés à la conquête de la finance. Agiles et innovantes, ces startups dites FINTECH (nom issu de la contraction de FINance et TECHnologie) se multiplient comme autant d’alternatives aux établissements bancaires traditionnels.

D’où vient l’émergence de la FINTECH ?

Différents facteurs expliquent ce phénomène :

  • Le changement d’usage des consommateurs,
    • Avec la révolution numérique, de nombreuses opérations sont dématérialisées et les agences bancaires sont de moins en moins fréquentées.
  • Le contexte de crise,
    • Depuis 2007, le lien entre les banques et leurs clients s’est fragilisé entraînant une crise de confiance de la part des consommateurs. Selon une étude Ipsos publiée en 2014, 65 % des Français n’ont pas confiance dans les établissements bancaires.
  • La réglementation européenne,
    • Après l’adoption de la monnaie unique, le SEPA (Single Euro Payments Area), zone de paiement unique européen constituée de 34 pays, a favorisé les échanges et abouti à une harmonisation des moyens de paiements.
    • La directive sur les services de paiement adoptée en 2007 a ouvert la porte à la concurrence. Les établissements bancaires sont tenus d’ouvrir leur système d’information à des tiers de confiance (les prestataires de services de paiement) capables d’initier à leur place un paiement (les initiateurs de paiement) et/ou d’offrir une vision consolidée des comptes (les agrégateurs de comptes).

Peut-on parler d’uberisation de la finance ?

En utilisant des modèles opérationnels, technologiques ou économiques innovants et disruptifs, les Fintechs rendent le pouvoir aux consommateurs et apportent des solutions basées sur des usages réels, et non pas sur des produits.

Le terme d’ubérisation (néologisme formé à partir du nom d’Uber) désigne avant tout les craintes de voir son modèle de rentabilité bouleversé.

«Tout le monde commence à craindre de se faire ubériser. C’est l’idée qu’on se réveille soudainement en découvrant que son activité historique a disparu… »

Maurice Levy, PDG de Publicis, en décembre 2014, dans une interview au Financial Times

Quels sont les services proposés par les FINTECHS ?

A la pointe des dernières tendances technologiques, les Fintechs innovent dans des domaines aussi variés que :

  • le paiement,
  • la gestion quotidienne des comptes et des actifs financiers,
  • les prêts aux particuliers et aux entreprises (crowdfunding, crowdlending, affacturage),
  • les transferts d’argent internationaux,
  • l’épargne,
  • la gestion de fortune,
  • les assurances, …

La Fintech française

Le secteur Fintech français est particulièrement dynamique et la France présente de belles réussites même si dans le palmarès des 100 Fintech mondiales une seule est française (Slimpay, spécialisée dans le paiement par prélèvement), contre 40 américaines, 22 asiatiques et 18 britanniques.

« Les français ont des talents reconnus en finance et en mathématiques-ingénierie. Il n’est pas étonnant que le mariage des deux savoir-faire, la Fintech devienne un de leurs domaines d’excellence. Les fintech françaises s’imposent de plus en plus dans le paysage national et international. »

Alain CLOT, président de l’association France Fintech

Alain Clot au micro de La Tribune : « La France dispose de nombreux atouts dans le domaine des Fintechs »




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Alors, banques et fintechs, amies ou ennemies ? confrontation ou coexistence ?

Orientées client et innovation, les fintechs maîtrisent les outils digitaux. En mettant la pression aux banques, elles les contraignent à innover, à accroître leur productivité et élargir leurs services.

Les banques conservent des atouts majeurs : une relation client, une puissance financière et une force de frappe commerciale.

La confrontation risque plutôt d’avoir lieu entre établissements bancaires, en fonction de leur capacité à récupérer les innovations proposées par les Fintechs.

Pour cela, les banques ont trois options :

  • Acheter les services des Fintechs et les proposer en marque blanche à leurs clients,
  • Entrer à leur capital (Crédit Mutuel Arkéa et Crédit Agricole ont misés sur Linxo, outil de gestion de comptes),
  • Les racheter et les internaliser (la cagnotte Leetchi a été rachetée par Crédit Mutuel Arkéa, la cagnotte LePotCommun par BPCE et Fiduceo, outil de gestion de finances personnelles, par Boursorama).

La révolution Fintech ne détruira pas les acteurs traditionnels et inversement ces derniers ne pourront pas se passer des nouveaux entrants. Banques et Fintechs ont besoin les unes des autres.

La disruption oblige les concurrents à une qualité de service et à une remise en cause qui profitent à tous.

Plutôt de compétition, on parle alors de coopétition.

Par ailleurs, une autre lame de fond technologique risque de bouleverser en profondeur les pratiques: l’arrivée des crypto-monnaies (bitcoins) et leur technologie associée (blockchain) qui n’ont plus besoin d’intermédiaires …

 

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