Le digital a considérablement diversifié les leviers de formation professionnelle ; c’est ainsi que les MOOC*, par exemple, nous sont devenus familiers. Mais connaissez-vous le blended learning ? Peut-être pas. Jean Wemaëre, Président de la Fédération de la Formation Professionnelle (FFP), lui, connait bien ce nouveau format dont il souligne le succès en janvier dernier** :

« Notre secteur est en train de se réinventer, grâce à une révolution digitale qui n’a jamais autant ouvert le champ des possibles en matière d’innovation, pédagogique comme technologique : pensons par exemple au succès du « blended learning » ».

Alors voici un aperçu de ce format d’apprentissage qui a envahi l’offre actuelle des organismes de formation pour répondre aux besoins des apprenants et des entreprises.

 

D’où vient le blended learning ?

Jusque dans les années 1990 les formations se déroulaient de manière très classique : le formateur et les apprenants se retrouvaient face-à-face, c’est-à-dire en « présentiel ». Puis à partir des années 1990, les formations ont évolué avec l’arrivée du e-learning et de l’auto formation en ligne : le « distantiel » faisait son apparition. Durant cette décennie, si ces démarches ont été ambitieuses par le volume d’apprenants et les déploiements géographiques, elles sont restées somme toute modestes dans la part des actions de formation (quelques %). Présentiel et distantiel s’ignoraient alors magistralement.

Puis vers 2010 a émergé un mode d’apprentissage mixte (blended learning en anglais, termes également largement utilisés en français), expression certes nouvelle mais reposant sur deux techniques finalement bien rodées.

 

Alors, qu’est-ce que le blended learning ?

Ce mode d’apprentissage mixte (aussi appelé hybride) combine le e-learning à un apprentissage classique : l’apprenant alterne des sessions à distance en ligne et des sessions en face-à-face avec le (ou les) formateur(s). Souvent il prépare (seul ou en groupe) une introduction au sujet, avec des ressources distantes. Puis, en présence d’un enseignant, son travail est analysé et discuté, corrigé et orienté afin de le faire progresser.

Les LMS de 360Learning intègre parfaitement le blended learning

Le LMS de 360Learning intègre parfaitement le blended learning.

Des débriefings et reformulations périodiques permettent de vérifier qu’ils se comprennent bien. Le blended learning n’impose pas une répartition spécifique entre le présentiel et le distanciel.

Ce mode d’apprentissage réconcilie donc :

  • La communication directe, dite « synchrone » : le formateur parle en présentiel ou en classe virtuelle via la visioconférence ou anime une séance de chat avec ses élèves ;
  • La communication indirecte, dite « asynchrone » : l’apprenant fait de l’auto formation, de l’auto évaluation, du social learning avec des plateformes de gestion de formation (learning management system ou LMS) ; cela implique un délai entre une question et sa réponse ; le forum, le courrier électronique sont des outils de communication asynchrone.

D’un point de vue outil, le blended learning est géré par tous les LMS actuels. Parmi les plus connus, ceux développés par la start up française 360Learning ou par la société Xperteam offrent de nombreuses options et ont été largement adoptés par le marché.

 

De nombreux bénéfices pour tous

Les apprenants en blended learning alternent sessions à distance et cours en face-à-face, ce qui permet de tirer le meilleur des deux méthodes pour obtenir la recette optimale de formation professionnelle. Les principaux avantages généralement accordés au blended learning sont :

  • Des formations en présentiel plus courtes et percutantes, complétées par des modules e-learning
  • L’alternance des supports pédagogiques et des méthodes perçue comme dynamique par les participants
  • L’accessibilité aux novices en informatique, parfois plus réservés face au e-learning
  • La préservation d’une qualité d’apprentissage constante
  • Une meilleure maîtrise des prérequis lors des journées présentielles
  • Des réductions de coûts de formation par rapport aux formations traditionnelles
  • La production collaborative pour les formateurs
  • La possibilité d’individualiser les supports de formation pour gagner en souplesse et efficacité

Côté apprenant, le blended learning permet au présentiel de retrouver toute sa vraie valeur grâce à la digitalisation de la formation. L’échange, le partage entre les participants redeviennent essentiels et contribuent à faire de la formation présentielle non pas une formation mais un événement, un temps fort, quelque chose d’unique, de réellement participatif et collaboratif.

Ces avantages ont été maintes fois constatés et validés dans les études réalisées depuis 2009 tant aux Etats-Unis par le ministère de l’éducation américain qu’en France par l’organisme Demos, par exemple.

 

Le poids économique du blended learning

Avant la réforme de la formation de mars 2014, près de 40% des entreprises ayant entre 500 et 5000 collaborateurs faisaient uniquement du présentiel pour dispenser leurs formations. Cette part est aujourd’hui, selon l’enquête de l’Institut supérieur des technologies de la formation (ISTF), seulement de 26%. Ce recul des formations dispensées uniquement en présentiel montre bien l’évolution digitale de la formation à tous les niveaux.

Réaliser des économies sur le budget formation est le premier facteur de motivation (43% des réponses) des entreprises à franchir le cap de la digitalisation.

Les entreprises ont compris que la formation en ligne était destinée à accompagner le présentiel, et non à le remplacer.

Pour 40% des répondants il s’agit surtout de moderniser l’image de leur structure. Et seuls 15% des interrogés veulent passer au digital pour suivre les tendances. Il s’agit donc bien de gagner en efficacité en proposant des dispositifs de formation mixte.

 

Tous gagnants avec le blended learning

Souvenez-vous donc de ce terme de blended learning, car ce mode d’apprentissage est là pour durer : il restructure en profondeur les parcours de formation pour mieux coller aux différentes problématiques des entreprises et aux besoins des apprenants.

Si les collaborateurs commencent à comprendre la nécessité de se former tout au long de leur vie professionnelle, l’entreprise, elle, se développe petit à petit en tant qu’organisation apprenante. Les deux ont à gagner du blended learning notamment pour rester en phase avec leur écosystème, pour se placer dans une nouvelle dynamique d’ouverture sur la modernité, et pour se donner les moyens d’apprendre en permanence.

 

*MOOC (massive online open course) : cours en ligne ouvert à tous.

** Entretien de Jean Wemaëre du 4 janvier 2017 pour #LetsgoFrance