Les start-ups, modèle d'inspiration pour la transformation digitale

Start-up… un nom qui fait rêver parce qu’il est associé à la notion d’esprit libéré, d’innovation, d’agilité et de prise de décision quasi immédiate. Les start-ups disruptent les entreprises traditionnelles. Véritable modèle d’inspiration, elles les poussent à se réinventer.

Les start-ups attirent les générations Y et Z comme le détaille Marie Guimbert dans son article de janvier 2019. Les digital natives et les millenials investissent le marché du travail et créent, pour certains, leurs start-ups faisant exploser le nombre de start-ups. Même s’il n’y a pas de recensement des start-ups en France, les professionnelles s’accordent sur un chiffre de plus de 10 000 start-ups en France (certains vont jusqu’à mentionner le chiffre de 13 000), un chiffre qui aurait triplé en 5 ans et qui a un véritable impact économique puisque les start-ups en France emploient 100.000 personnes et représentent 25% des créations d’emploi.

Alors qu’est-ce qui différencie une start-up d’une entreprise traditionnelle ? En quoi leurs méthodes de travail sont-elles un modèle d’inspiration pour de nombreuses entreprises ?
Je vous livrerai, dans cet article, les outils digitaux incontournables qui distinguent les start-ups.

Qu’est-ce qu’une start-up?

Dans « start-up » il y a l’idée de démarrage (« start ») et l’idée de croissance forte (« up »). En d’autres termes, c’est une jeune entreprise visant une croissance hors norme.

Mais une start-up, c’est aussi un état d’esprit, une vision portée par son ou ses fondateurs.

Son objectif à court terme n’est pas prioritairement la rentabilité. Elle va chercher son business model dans le but d’atteindre un modèle scalable à grande échelle. C’est la raison pour laquelle les start-ups mettent souvent l’innovation au cœur de leur stratégie, une innovation qui n’est pas nécessairement technologique mais qui peut être un nouvel usage ou un nouveau mode de consommation ou de distribution. Ainsi elles n’hésiteront pas à tester, à faire bouger leur modèle dans la recherche du bon modèle, un modèle qui leur permettra d’atteindre une position concurrentielle dominante.

Description des caractéristiques d’une startup par Sarah Belli – 12/2019

Qu’est-ce qui différencient les start-ups des entreprises traditionnelles ?

Au-delà des baby-foot et des salles de pause aux allures de café branché, il est vrai qu’il règne une bonne ambiance dans les start-ups.

Elles ont un avantage parce qu’elles sont petites, agiles, réactives dans un monde qui va très vite. La communication y est plus simple, moins conventionnelle. Mais ce qui les différencie des entreprises traditionnelles, c’est qu’elles n’ont pas d’activité historique à protéger. Or toute innovation majeure est un risque pour l’entreprise déjà installée sur son marché qui peut mettre en danger cette activité.

C’est l’histoire des dirigeants de Kodak qui, dans les années 90, ne prennent pas le virage du numérique alors qu’ils savent pertinemment que c’est l’avenir. Mais Kodak sait aussi que cela mettrait en péril son activité principale qu’est la photographie argentique. Son dilemme : risquer de tout perdre sans être sûr de gagner la bataille du numérique ou de protéger son activité en risquant de rater le virage du numérique. Nous connaissons tous la suite…

Innovantes et agiles, les start-ups apportent de nouveaux modèles de valeurs et de nouveaux usages qui répondent aux attentes des consommateurs à l’ère du tout numérique.

L’arrivée du digital et les innovations technologiques ont ouvert de nouvelles opportunités à ceux qui souhaitent mettre le numérique au service de la société. AirBnB, Blablacar, Doctolib et beaucoup d’autres bougent les lignes et les usages à coups de disruptions digitales. Ces start-ups insufflent aussi un nouveau modèle de valeur, une nouvelle façon de penser et vivre entrepreneuriat. Moins stable financièrement, elles connaissent le risque de disparaître du jour au lendemain. Elles redonnent de la valeur au travail car il faut se challenger tous les jours, se renouveler sans cesse pour ne pas disparaître.

De leur côté, les entreprises déjà établies ont un avantage concernant les données et ressources disponibles qui les aident dans leur stratégie digitale. Une start-up n’a pas d’historique et c’est un manque indéniable pour piloter. Alors elles s’adaptent et s’aident d’outils digitaux (gratuits ou payants) pour effectuer des enquêtes et sondages ou réaliser des études. Elles s’appuient sur leur communauté, l’impliquent et co-créént avec elle. Grâce à la technologie et au marketing digital, les start-ups parviennent ainsi plus facilement à identifier et à répondre aux besoins des consommateurs.

Fini les dépenses inconsidérées dans une publicité télévisée pas toujours efficace, la start-up change la vision des choses et grâce aux outils digitaux et réseaux sociaux ; cible directement le consommateur qu’elle sait intéressé par le produit. Les outils d’analyse comme Google Analytics mettent à votre disposition des données en temps réel pour évaluer le succès de votre stratégie commerciale. Vous disposez aussi en seulement quelques clics, de votre taux de conversion afin de déterminer quel levier de performance améliorer ou retirer de votre stratégie marketing.

Grâce aux données recueillies, les start-ups

personnalisent leur approche commerciale. Cela donne l’impression au client d’avoir une relation étroite avec la marque (messages personnalisés sur les réseaux sociaux, invitation à des webinaires, …) et cela accroît son engagement envers la marque.
analysent le comportement d’achat du client, ce qui leur permet d’identifier de nouvelles opportunités de marché : des offres, des services ou des produits qui répondront aux besoins et attentes du consommateur.

Une fois cette relation développée, il faut un minimum d’efforts à la start-up pour fidéliser sa clientèle. Outre l’engagement, la visibilité de la start-up sur les réseaux sociaux contribue également à augmenter le trafic vers le site web de l’entreprise et à convertir les prospects

La force des start-ups est qu’elles sont très agiles et très digitales, donc leur capacité à s’adapter est plus forte, du fait de leur jeunesse. Ça c’est le côté positif… Le côté négatif, c’est que leur modèle économique est plus fragile, elles investissent sur le futur et vont donc perdre de l’argent au moins pendant un premier temps. Elles ont une plus longue période de développement et de mise sur le marché, soit pour créer leurs produits, soit pour gagner des parts de marché.

Les nouvelles méthodes de travail utilisées par les start-ups?

Le « Lean Startup »: se concentrer sur l’essentiel par itérations successives

Ainsi les start-up réinventent la manière de travailler et adoptent des techniques de « lean start-up ». Le lean start-up est une méthode de développement de projet qui fonctionne par itérations successives pour vérifier que l’offre mise en place réponde bien à la demande du marché. Cela permet de mettre en place des projets rapidement, en réduisant fortement le taux d’échec et à moindre coût …

L’intérêt du lean start-up est de produire dans des cycles itératifs très courts. Cela demande la mise en place de différents éléments :

Commencer avec un « minimum viable product » ou MVP. Comme le pilote d’une série, il permet de valider l’hypothèse de départ en présentant les fonctionnalités de base du produit aux clients cibles. L’idée est d’avoir un retour rapide : intérêt du produit/concept ? qu’en pensent-ils ? quelles améliorations verraient-ils ?
Rien ne se fait sans les « early adopters » (premiers utilisateurs).
« Build-mesure-learn » est le cycle classique d’une stratégie lean. Il s’agit de construire, mesurer (auprès des clients potentiels), apprendre. Et recommencer.
Et si l’innovation ne rencontre pas ses clients ? Les fondateurs de l’entreprise ne doivent pas hésiter à « pivoter », à savoir changer les hypothèses, voire le concept, et repartir sur une nouvelle idée, un nouveau concept.

Le « Sprint » : une organisation à la semaine.

Adoptées par la plupart des start-up, et toujours à l’œuvre chez Google, les méthodes agiles ont un fonctionnement en « Sprint ». Cela consiste à réduire l’échelle du temps à une semaine : pendant ces cinq jours, le collaborateur se concentre sur les missions qui lui ont été confiées. Les autres taches sont repoussées à la semaine suivante.

« Le rituel du « Sprint » est la réunion hebdomadaire, baptisée « la cérémonie » chez Toucan Toco, lors de laquelle nous planifions l’emploi du temps de la semaine à venir. C’est également l’occasion d’une rétrospective où sont détaillés les réussites et les échecs, de manière à résoudre les problèmes dans les meilleurs délais et à se positionner dans une démarche d’amélioration continue », explique Kilian Bazin, précisant que les méthodes agiles sont aussi bien adaptées aux équipes tech qu’aux autres départements de l’entreprise.

Les outils digitaux incontournables pour le développement d’une start-up

L’appétence pour la nouveauté constitue le dénominateur commun de nombreux startuppeurs, qui aiment tester et utiliser de nouveaux outils. Quand ceux-ci permettent également de gagner en efficacité, ils deviennent rapidement des must-have. Que ce soit côté organisation, planification, collaboratif, mesure de KPIs, les services et outils fleurissent chaque jour. Avoir les bons outils est un prérequis pour pouvoir accompagner la croissance rapide de toute start-up en améliorant sa productivité.

Les basiques sont pour moi les outils suivants :

Trello est un outil de planification collaboratif. Toi qui est fan de to do list et qui a des post-it partout sur ton bureau, cet outil est fait pour toi ! Il comprend un tableau de bord principal avec plusieurs listes afin de classer des tâches en les catégorisant et en définissant leur niveau de priorité. L’outil peut très bien être utilisé par tous les services (marketing, commercial, presse, finance, …). Il permet de suivre l’avancée de ses tâches et projets ainsi que celle de l’équipe. Trello est modulable et très intuitif et en plus il est gratuit.

Slack est un outil dédié à la communication interne. Il est pensé comme une boîte à outils professionnelle. Il permet de communiquer avec les équipes et réaliser ses tâches et permet rapidement de se passer de l’email, de Skype, des ToDo. Tout est centralisé et fait gagner un temps incroyable. Une appli est disponible pour les smartphones.

Buffer est un outil de planification des publications de vos réseaux sociaux (Twitter, Facebook, LinkedIn, Instagram). Il permet de paramétrer à l’avance l’heure et le jour de publication souhaité et tracker les retombées. Cela améliore considérablement sa productivité.

Mention est un outil de surveillance pour contrôler tout ce qui se dit sur vous, votre marque, vos concurrents, dans les médias sociaux et sur le Web. L’outil de surveillance des médias fournit des alertes en temps réel pour le mot clé d’une entreprise et permet aux utilisateurs de surveiller des millions de sources en temps réel. Il permet donc de réagir rapidement et ainsi contrôler sa e-réputation.

Mailchimp est un outil d’emailing en ligne, intuitif et facile d’utilisation. Il permet de créer et envoyer des newsletters, sauvegarder des templates, stocker et mettre à jour sa liste d’abonnés mais aussi faire du reporting et du tracking. il se prête aussi à la création de newsletters percutantes sans connaissance technique nécessaire.

Canva permet de réaliser facilement toute création graphique : de l’illustration à destination des réseaux sociaux, aux documents divers comme les bannières, affiches ou cartes de visite. Création pure ou avec l’aide de la centaine de modèles pré-enregistrés, le rendu est très professionnel.

Typeform est une plateforme en ligne pour réaliser des enquêtes, questionnaires et sondages. Très intuitive, personnalisable, et esthétique, le format gratuit est déjà très complet.

Il existe des centaines d’autres outils pour vous aider en fonction de la typologie de votre entreprise. Il y a peu de chance que l’outil que vous cherchez pour vous aider dans votre quotidien n’ait pas encore été trouvé. Prendre le temps de dénicher un outil peut faire gagner beaucoup de temps par la suite ou vous donner beaucoup d’informations. Alors comme dit souvent Alexandre Stopnicki, directeur pédagogique des parcours Innovation et Marketing digital de l’ILV: « si t’as pas trouvé, c’est que t’as mal cherché ! »

L’innovation, vecteur de croissance

J’aime à croire que les grands groupes et les start-ups peuvent s’apporter mutuellement : c’est une rencontre gagnante, où ces jeunes entreprises se voient offrir une autre échelle pour tester leurs solutions, des moyens de soutien conséquents et essentiels à leur essor… et apportent aux entreprises traditionnelles une rapidité & agilité dans le changement, des outils et des moyens digitaux essentiels à la transformation et l’évolution de ces sociétés plus « lourdes » à faire bouger, ancrées dans leurs habitudes. Si on en croit l’entreprise Gartner, « d’ici 2021, plus de 50% des grands groupes vont tirer parti des techniques des startup », car la croissance dans l’innovation, n’est-ce pas la volonté de toute société ?