La Tech for Good est un secteur d’activité dynamique et en plein développement. Concilier technologie et bien commun sont les enjeux majeurs de cette tendance auxquels de nombreuses start-up Tech for Good cherchent à répondre.

Tout le monde s’entend pour dire que la Tech for Good est l’utilisation de la technologie au service du bien commun, de l’intérêt général. La Tech for Good désigne l’idée de passer de l’innovation au progrès. Nous aider à mieux vivre en imaginant des concepts qui ont un impact positif sur l’individu et la société. Aujourd’hui, le développement de la technologie est une formidable levier pour répondre à certains enjeux qui nous dépassaient il y a encore quelques années.

Cette tendance est particulièrement développée en Europe, et notamment en Angleterre, en Allemagne et en France. Ces 2 dernières années, le nombre de projets tech à impact social a doublé pour atteindre 2000 projets en 2017.

De nombreux acteurs se structurent autour de cet écosystème pour permettre de diminuer les externalités négatives et améliorer les conditions de vie des citoyens.

Nous pouvons classer ces structures en fonction des enjeux sociaux et environnementaux auxquels elles répondent, sur la base des 17 Objectifs de Développement Durable définis par l’ONU en 2015.

 

LA TECH FOR GOOD AU SERVICE DU CLIMAT

 

Les entreprises du numérique développent des outils novateurs spécialisés dans la protection de l’environnement. Les objectifs de ces start-up Tech for Good peuvent être variables, favoriser un traitement plus responsable des déchets, accélérer la transformation des modes de déplacements vers des mobilités “vertes”, ou encore réduire l’empreinte carbone des producteurs industriels.

Les start-up Tech for Good dans l’éco-responsabilité

En France, la lutte contre le gaspillage alimentaire s’intensifie. Chaque année, les français jettent entre 20 kg à 30 kg de nourriture, soit l’équivalent de 400€ de courses.

Alors qu’une personne sur six souffre de malnutrition dans le monde, nous ne pouvons continuer à fermer les yeux sur les 1,3 milliards de tonnes de nourriture qui sont jetées ou perdues chaque année dans le monde.

Faut pas gâcher ! Le gaspillage alimentaire, un scandale éthique, environnemental et économique.

Source : Prévention des déchets, France Nature Environnement

Les structures de la Tech for Good se mobilisent et mettent en place des actions pour tendre vers le “zéro déchet”, et réduire les enjeux écologiques de ce fléau.

Phénix ou encore Too Good to Go sont des start-up Tech for Good qui proposent aux distributeurs et industriels des solutions innovantes pour réduire leur gaspillage alimentaire et non-alimentaire, via le développement d’une plateforme de mise en relation des commerçants et des particuliers.

L’utilisation de la technologie permet de rendre accessible ce service au plus grand nombre, quelque soit le lieu où le client se trouve,  grâce à l’application mobile.

Focus sur l’entreprise Phénix

Logo Phénix

L’entreprise Phenix, se positionne aujourd’hui comme une alternative à la fois circulaire, solidaire et crédible et a déjà permis d’économiser, depuis ses débuts en Mars 2014, plus de 15 milles tonnes de produits alimentaires (équivalent à 30 millions de repas) et 1 600 tonnes de matériels. Son ambition est réellement de donner une seconde vie aux invendus à travers 3 canaux différents :

  • revente à prix cassés de paniers de produits auprès des particuliers,
  • Phenix a un réseau de plus de 900 partenaires associatifs (Resto du Coeur, Croix Rouge, Emmaüs …) auxquels les produits sont remis,
  • les produits invendables (abimés ou avec l’emballage ouvert), seront distribués aux associations type SPA, centres équestres ou parcs animaliers.

    NOUS anti-gaspi

    Affiche NOUS anti-gaspi

 

L’entreprise a également ouvert des épiceries “Nous anti-Gaspi” où les particuliers pourront également se fournir des paniers produits à prix cassés. Phénix prévoit d’ouvrir une vingtaine de boutiques d’ici 2020.

 

 

 

« Nous suivons une voie médiane entre le capitalisme traditionnel (qui cherche la croissance et la rentabilité) et le secteur non-commerçant. Nous voulons montrer que la Tech for Good peut aussi scaler et avoir de l’ambition », commente Jean Moreau.

 

LA TECHNOLOGIE AU SERVICE DU MIEUX VIVRE

 

Le secteur de la santé est bouleversé par la révolution digitale. L’utilisation de la technologie au service de la santé va permettre de faciliter l’accès au soin pour tous, de faciliter l’échange entre praticiens afin d’améliorer les diagnostics, ou encore de mieux vivre au quotidien, via des applications nous permettant de mieux manger.

Focus sur la start-up YUKA

Application Yuka

Application Yuka

Bien manger rime avec bonne santé et bien-être, un des 17 objectifs de développement durable de l’ONU.

Yuka est une application qui permet de déterminer la qualité d’un aliment. L’utilisateur scanne le code barre du produit afin d’obtenir les informations santé (matière grasse, sucre, sel, conservateurs…). Chaque produit obtient alors une note en fonction de leur qualité et l’application propose également des produits alternatifs si le produit scanné est jugé comme mauvais.

Traçabilité et lisibilité des étiquettes sont les enjeux auxquels cette start-up Tech for Good tente de répondre.

Basée sur un modèle collaboratif et participatif, les utilisateurs remontent directement les informations des produits.

En Juin 2018, Yuka étend son activité en lançant la traçabilité des produits cosmétiques. Pour en savoir plus, découvrez l’interview de Julie Chapon, co-fondatrice de Yuka, par Eloise Manceau.

LES START-UP TECH FOR GOOD AU SERVICE DE L’INCLUSION

 

Les solutions technologiques développées ne se concentrent pas sur un seul aspect de la société mais plus généralement sur l’ambition de l’égalité entre les sexes et les inégalités réduites. Ces initiatives sont diverses : faciliter l’accès au marché de l’emploi, lutter contre les phénomènes d’isolement et de précarisation. Nous entrons dans une démarche de participation citoyenne, que l’on peut également appeler la “civic tech”.

 

Focus sur l’entreprise Entourage

Logo Entourage

 

Entourage est une application qui a pour ambition de “reconstruire le capital social” de sans-abris et agir contre l’exclusion. Cette plateforme a 2 vocations :

  • pour les professionnels, et notamment les associations, afin de créer un meilleur réseau de communication en temps réel;
  • pour les habitants, qui souhaitent s’investir dans des actions concrètes, créer du lien et s’engager en faveur des SDF (organiser une tournée à la rencontre des SDF, prendre un café, organiser une collecte de livres, offrir un matelas …).

Le fondateur, Jean-Marc Potdevin, souhaite faire évoluer la plateforme. Il espère 30 000 membres avant la fin de l’année et 500 000 en trois ans. Il pense même, à terme, étendre les actions à des personnes fragiles.

Entourage a pour vocation de devenir l’outil de la solidarité de proximité en recréant du lien social et en aidant les personnes exclues.

Cette start-up Tech for Good, va encore plus loin, puisqu’elle a lancé en juillet 2019 #LinkedOut. Cette démarche a pour objectif de booster la visibilité des CV de personnes en précarité, en les faisant circuler massivement pour les aider à trouver un emploi. L’association Entourage aide des demandeurs d’emplois précaires à rédiger un CV et lance une campagne qui sensibilise à l’importance du réseau. “Quand on est dans la précarité, on est invisible, les chances de trouver un job sont proches de zéro.”

“Partager son réseau avec ceux qui n’en n’ont pas”, telle est l’ambition qu’a eue l’association Entourage en lançant cette campagne.

Focus sur l’entreprise Microdon

logo microDONLa société microDON, fondée en 2009, propose une solution d’arrondi solidaire pour faciliter l’engagement solidaire des collaborateurs et des clients.

L’arrondi est une solution de dons participatifs proposée et qui a déjà permis de collecter près de 40 millions de dons depuis leur lancement il y a maintenant 5 ans.

Projet innovant, engagé et citoyen, microDON a concentré son activité autour de deux univers, le retail et les ressources humaines en entreprise.

Dans le cadre du retail, l’entreprise propose des micro-dons solidaire en caisse en proposant aux clients, au moment du paiement, d’arrondir le montant de leurs achats au profit d’une association partenaire de votre magasin (Exemple du dispositif chez Sephora).

Du point de vue du volet Ressources Humaines, l’engagement en entreprise se base sur le mécénat de compétences, des journées solidaires, un don sur salaire …

microDON a développé une solution technique, une plateforme de l’Engagement, qui permet de centraliser les dispositifs de mobilisation solidaire en entreprise. Elle offre la possibilité à des entreprises qui souhaitent s’engager, mais qui ont peu de temps à y consacrer, d’impulser les projets auprès des collaborateurs.

Cet outil a vraiment pour vocation de faciliter tout le processus et le développement d’opérations pour donner envie à des entreprises de s’en emparer et de multiplier les engagements.

La plateforme permet également d’intensifier les relations entre partenaires et d’offrir aux associations un contact privilégié avec les entreprises pour leur proposer d’autres actions. De belles histoires qui se créées !

Les associations sélectionnées pour réaliser les dons sont des associations d’intérêt général avec une grande diversité dans les causes soutenues.  Elles sont choisies par l’enseigne ou l’entreprise.

« L’ARRONDI Solidaire proposé via les terminaux TPE, rend accessible le don à des personnes, qui ne donnent pas forcément et apporte une visibilité indirecte aux associations bénéficiaires. Ce terminal est un gain de temps et de ressources essentiels pour les associations car c’est finalement l’enseigne qui joue un rôle de porte parole et prend le relai de l’organisme. » interview de Lucie Gaudens, directrice communication microDON.

microDon se rémunère uniquement via les prestataires, 100% des dons réalisés sont intégralement reversés aux associations.

Enfin, le marché de l’ARRONDI connaît une croissance exponentielle. Selon le sondage OpinionWay, réalisé pour microDON, près de 10 millions de Français ont déjà accepté de faire L’ARRONDI Solidaire et 97% d’entre eux seraient prêts à recommencer !

Le produit est aujourd’hui présent dans un grand nombre de magasins et de sociétés. Le dispositif est de mieux en mieux identifié et il pourrait devenir la plus grande collecte de dons en France.

Les Français et l'ARRONDI Solidaire

Source : Etude Opinion Way pour microDON, Les Français et l’arrondi, Notoriété et intérêt pour la démarche, Avril 2019

 

LA TECHNOLOGIE AU SERVICE DE L’EDUCATION

 

L’éducation de qualité est un des objectifs de Développement Durable de l’ONU. Ce secteur français baptisé “Edtech” a pour objectif de permettre aux enseignants d’apporter aux élèves, un enseignement inspirant, novateur et personnalisé.

Ce domaine couvre plusieurs moyens tels que la formation en e-learning, ou encore l’apprentissage du code informatique pour promouvoir le bien commun en certifiant des personnes.

Quand on sait que 85% des emplois de demain n’existent pas encore, il est aujourd’hui primordial d’adapter et de faire évoluer les systèmes d’éducation pour préparer les plus jeunes à cette nouvelle ère, tirée par le numérique.

Focus sur la start-up Tech for Good Simplon

logo SimplonFormer au numérique les personnes éloignées de l’emploi, c’est la mission que s’est donnée Simplon pour répondre à l’enjeu social de la fracture numérique et de la formation. Cette école spécialisée dans les métiers du numérique, a décidé d’accompagner de jeunes décrocheurs, des chômeurs, de longue durée ou encore des réfugiés à se réintégrer dans la vie active via une formation de 6 mois gratuite et certifiante sur le métier de développeur Web notamment. Mais l’entreprise a su diversifier son offre pédagogique en fonction des besoins du marché (managers de fab lab, formations en cybersécurité, en intelligence artificielle, ou encore la cobotique, le travail sur les robots…). Les co-fondateurs de cette start-up Tech for Good, souhaitent apporter un système de pédagogie innovante, en faisant travailler les étudiants chez eux sur les cours pour réaliser des cas pratiques en interaction avec l’enseignant et les autres élèves; un moyen également de créer l’engagement chez les étudiants.

Comme l’exprime Erwan Kezzar, co-fondateur de Simplon, « On a décidé de créer une école du numérique en France, destinée à tous ceux qui galèrent ».

Lancée en 2013, près d’un millier de personnes ont aujourd’hui suivi un cursus chez Simplon. La méthode Simplon est aujourd’hui présente dans 35 écoles dans toute la France, mais également en Roumanie, en Belgique et au Liban.

À l’issue des 6 mois de formation, 78% des élèves, en moyenne, décrochent un CDI, un CDD ou continuent leurs études.

« Simplon n’est pas une entreprise particulièrement tech, mais elle est vraiment emblématique du Good car elle met des formations gratuites, à disposition des gens qui sont éloignés de l’emploi et du monde du numérique. L’objectif est de se former sur le numérique qui est une des compétences les plus recherchée sur le marché de l’emploi aujourd’hui. » Interview de Alexis Sarrut, Ancien Managing Director at FEST France Eco Sociale Tech

Conclusion

 

Nous constatons une évolution des mentalités et un bouleversement dans les habitudes. Cette prise de conscience de la société du mieux-être, mieux-vivre, lutter contre le réchauffements climatiques s’ancre dans les esprits de chacun. 

Avec une nouvelle génération sensibilisée à ces enjeux et qui cherche à répondre au “Pourquoi”, la volonté de donner du sens à nos activités prend alors tout son essor. 

La rencontre du monde de la technologie et de l’innovation sociale peut permettre d’aller plus loin et d’impulser des projets à impact positif.  La Tech for Good doit pouvoir être accessible à tous et il faut donner l’élan nécessaire à tous les acteurs quels que soient leur taille pour se développer sur ce modèle. 

« La tech pour la tech, à quoi bon ? On ne doit pas ajouter de la complexité, mais bien de l’utilité. La tech doit avant tout être au service du bien commun. », dixit Paul Foucher .

 

SOURCES 

L’ADN, Entre le « low tech » et les « tech-addicts », découvrez les « clean techs », Février 2019

Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture

France Nature Environnement, Prévention des déchets

Chef d’entreprise,  Phenix transforme les déchets en ressources, Février 2019

Source : Dossier de presse, YUKA, mis à jour le 11/02/2019

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