Dans ce nouveau contexte, l’image devient donc un support pour accéder à une multitude de sources d’inspiration et permet de proposer aux consommateurs une expérience d’achat différente. Plus simple et plus fluide.
L’image permet de simplifier l’achat et en devient le vecteur. Des plateformes comme Pinterest, Instagram ou même le géant Amazon l’ont bien compris et proposent aujourd’hui de pouvoir acheter directement depuis des photos. Basé sur l’image et l’influence, le social shopping 2.0 est né.
Pour rappel, lancée en 2010, Pinterest compte 200 millions d’utilisateurs actifs par mois et 100 milliards d’épingles enregistrées par les membres.
Concrètement, comment ça fonctionne ? Pour les entreprises qui souhaitent proposer ce service, après avoir créé un compte, il suffit d’importer un ensemble d’images sur une thématique choisie et de tagguer les différents articles et les liens directement sur les photos. Les marques peuvent désormais renvoyer vers plusieurs articles depuis une seule et même photo quand une image ne pouvait renvoyer qu’à un seul produit jusqu’à maintenant.
Lens – Pinterest
Face aux attentes des jeunes générations, très présentes sur les médias sociaux et à la recherche d’inspiration, la recherche visuelle et le social shopping semblent être un véritable enjeu pour l’avenir du e-commerce.
« Shopping » d’Instagram, simplifier l’acte d’achat
Instagram en France, c’est 15 millions d’utilisateurs par mois et plus de 4 millions par jour. C’est aussi le réseau social incontournable en 2018 que toutes les entreprises intègrent dans leur stratégie de marketing digital.
Avec le bouton « Achat », Instagram se lance dans le e-commerce en proposant aux marques de vendre des produits tagués directement depuis des posts organiques et facilite ainsi le processus d’achat. « Nous voulons fluidifier l’expérience des utilisateurs », indique Julie Pellet, responsable du développement de la marque Instagram pour l’Europe du Sud. « Qu’il s’agisse d’un artisan local, d’un fleuriste ou d’un magasin de vêtements, acheter directement via Instagram n’a jamais été aussi facile ».
La fonctionnalité permet de taguer jusqu’à 5 produits par image et peut ainsi servir de vitrine aux marques pour mettre en scène leurs produits. Grâce à un accès simplifié aux prix et aux détails des produits, les utilisateurs vont ainsi pouvoir passer en simplement deux clics de l’inspiration à l’achat.
Shopping on Instagram
Le social shopping par le biais des images est donc un facilitateur d’achat et permet aux marques de se renouveler sur le secteur du e-commerce et de proposer de nouvelles expériences à leurs clients. C’est aussi le moyen pour elles d’être présentes là où se trouvent les consommateurs.
A l’heure où l’on parle sans cesse d’omnicanalité et d’ubiquité, où la performance dépend de la faculté des marques à proposer des parcours simplifiés, les médias sociaux pourraient jouer un rôle déterminant dans la prise de décision et l’acte d’achat. Instagram l’a bien compris et semble bien décidé à accompagner les marques sur ce nouveau territoire.
Amazon Spark, le réseau social dédié au shopping d’Amazon
Amazon, toujours à l’affût des nouvelles tendances de consommation, a bien compris l’importance de l’image pour inspirer les clients et les aider dans leurs recherches de nouveaux produits. C’est pour cela que le géant américain du web a lancé en juillet dernier son service
Amazon Spark.
Uniquement disponible sur Amazon Prime, cette fonctionnalité propose à ses adhérents de découvrir des produits « in situ » grâce à des photos prises par les clients et postées sur le réseau. Amazon Spark permet donc aux internautes de trouver l’inspiration mais aussi des conseils sur des produits ou alors de partager leurs centres d’intérêt.
Les clients peuvent ainsi « smiler » les photos, les commenter et interagir avec la communauté de clients Amazon Prime. Le contenu proposé à chaque utilisateur est fonction des centres d’intérêts sélectionnés au moment de l’enregistrement, il est donc personnalisé.
Amazon Spark Crédit : cnbc.com
A mi-chemin entre Instagram et Pinterest, cette nouvelle fonctionnalité ouvre les portes des médias sociaux à Amazon et rend l’expérience d’achat plus inspirationnelle. De quoi attirer les Millennials, sans doute pas très inspirés par les fiches produits basiques du site de vente en ligne.
Uniquement disponible aux Etats-Unis pour le moment et sur mobile, ce service doit encore faire ses preuves mais si une entreprise comme Amazon s’intéresse à l’image et aux réseaux sociaux pour proposer une expérience shopping plus fluide on ne peut que constater le potentiel de ce nouveau canal de vente.
L’impact du mobile
Si Amazon Spark n’est disponible que sur mobile ce n’est pas un hasard.
Comme le montre l’étude
Digital, Social, Mobile 2017,
depuis la fin de l’année 2016 l’usage d’internet dans le monde a été le plus important sur le mobile et représenterait 50% du trafic internet mondial contre 45% pour le desktop. L’usage des tablettes pour naviguer sur le web représenterait quant à lui 5%. Le déploiement généralisé de l’indexation mobile-first récemment annoncé par Google confirme également cette tendance.
De plus, les achats réalisés sur ce device progressent sans cesse, et le mobile pèse désormais 28,3% de l’e-commerce français. Dans ces conditions, on peut imaginer que les nouveaux défis à relever pour les acteurs du commerce en ligne sont nombreux.
En effet, comme le montre l’étude
Shopper Observer, réalisée par Havas Paris, à l’occasion de la troisième édition de Paris Retail Week qui s’est tenue du 19 au 21 septembre dernier, il apparaît que « le basculement des usages vers le mobile conduit à repenser le e-commerce. Il implique de moins utiliser les sites internet pour se tourner vers plus d’applications du type messagerie et réseaux sociaux. »
« Le basculement des usages vers le mobile conduit à repenser le e-commerce. Il implique de moins utiliser les sites internet pour se tourner vers plus d’applications du type messagerie et réseaux sociaux. »
Sous l’impulsion des Millennials un véritable tournant est en train de s’opérer et de nouveaux standards du e-commerce apparaissent pour 2018.
Avec plus de 60% des 18-34 ans qui achètent via leur mobile et 45% des français de 18-35 ans qui aimeraient pouvoir acheter directement sur les réseaux sociaux, un glissement des habitudes d’achat des sites internet vers les médias sociaux et les applications du type messagerie instantanée est en train de s’opérer.
Le social shopping apparaît comme une bonne opportunité pour les e-commerçants de tirer profit de cette transformation et est en passe de devenir l’un des standards du commerce en ligne, notamment chez les plus jeunes.
Se tourner vers la Chine, l’exemple du réseau social WeChat
On ne peut pas évoquer les ventes sur mobile via messagerie sans penser au chinois
WeChat.
Lancée en 2011 par Tencent et comptant aujourd’hui 902 millions d’utilisateurs, la société est l’un des acteurs majeurs des médias sociaux et du commerce en ligne en Chine. Cette application qui n’était à la base qu’une simple messagerie instantanée est devenue au fil du temps une interface tout-en-un ou ses utilisateurs peuvent tout faire, que ce soit commander un taxi, régler leurs factures ou acheter des biens.
WeChat
WeChat a révolutionné le commerce sur mobile et est devenu un véritable mode de vie pour les chinois. En effet, avec 94% de ses utilisateurs qui s’y connectent chaque jour, l’application est un écosytème dans lequel il est possible de tout faire, notamment grâce à ses
« Mini programs ».
Les WeChat Applications ou Mini Programmes sont une fonctionnalité qui permet aux utilisateurs d’avoir accès à des applications intégrées sans avoir à effectuer de téléchargement. Les Mini Programmes couvrent des secteurs variés et proposent diverses fonctions tels que :
- Retail : Il est possible de scanner un produit dans un magasin et de l’acheter sans faire la queue.
- E-Commerce : Gestion des points de fidélité, plateformes e-commerce.
- Local Business : Le « mini program nearby » permet de donner une liste de commerces à proximité sur des thématiques variées.
- Services gouvernementaux : Digitalisation de certains services publics.
- Mini-jeux : De nombreux jeux peuvent être créés afin d’attirer des utilisateurs.
Mais n’oublions pas que WeChat est avant tout un réseau social sur lequel on peut échanger et converser. On peut imaginer dans un futur, plus ou moins proche, que les clients pourront discuter avec les vendeurs de leurs marques préférées. Que ces derniers, qui connaissent bien leurs goûts, pourront leur envoyer des informations ou des photos de produits directement via messagerie. Que les clients pourront, en instantané, demander des précisons ou même confirmer un achat et payer via la plateforme et que les produits seront expédiés directement chez eux.
Ni site internet, ni magasin, l’acte d’achat pourra se faire directement sur les médias sociaux ou via les services de messagerie ce qui fait du social shopping un canal de vente supplémentaire pour les marques.
Le social shopping, par le biais des messageries instantanées et des médias sociaux, a un rôle à jouer face au changement de comportement des consommateurs. Les nouvelles fonctionnalités que proposent Instagram et Pinterest avec l’intégration des boutons d’achat sont une extension de l’expérience qu’ils vivent sur Uber.
Pour les marques, il ne s’agit plus uniquement d’être présents sur les réseaux sociaux mais bien de savoir tirer profit de toutes les possibilités qui s’offrent à elles. Elles vont ainsi devoir changer leur position et ne plus considérer les médias sociaux du point de vue unique d’une stratégie de « branding » mais bien d’élargir leurs actions à la mise en place d’actions visant à générer des leads et à mener à la conversion.
Attention cependant aux dérives car l’idée d’une consommation sous influence est un sujet de plus en plus évoqué. Inspirer oui, mais influencer non !
Tout l’enjeu sera donc pour les marques, les consommateurs et les médias sociaux de savoir trouver le juste milieu pour atteindre l’équilibre où lorsqu’on cherche à acheter un produit on puisse trouver l’inspiration, le faire en toute simplicité mais sans pour autant consommer avec excès.
Sources :