Le smartphone est-il une drogue ? Avant de commencer, je vous invite à lire également l’article de Stéphanie Reversé qui complète mon article en évoquant les effets psychosomatiques de notre téléphone sur notre humeur.

Cet article que je suis en train d’écrire et qui sera mon dernier publié sur ce blog, marquera la fin de mon année scolaire au sein du #MBAMCI.

 Tout au long de ce parcours où j’ai appris énormément de choses sur moi et sur l’univers du Digital, ce sujet sur lequel je m’interrogeais souvent restait en suspens. Il était donc évident pour moi d’en parler à cet instant T simplement parce qu’il répondrait enfin à cette question existentielle pour moi.

 

La place du smartphone

Nous vivons dans une époque tellement paradoxale : nous sommes à la fois plus proches que jamais et en même temps si éloignés les uns des autres à cause de cette troisième main nommée smartphone.

Les réseaux sociaux et la vitesse à laquelle nous pouvons accéder aux données nous forcent au quotidien à baisser la tête, absorbée inconsciemment par notre écran durant un temps illimité. Et c’est devenu tout à fait NORMAL.

Ce constat ne sera que plus renforcé avec le temps puisque la société compte de plus en plus de mobinautes.

D’après une enquête de Médiamétrie : « les fréquences de connexion augmentent, la place du smartphone est essentielle pour surfer sur le web ».

La place de ce petit objet est devenue tellement importante voire primordiale dans nos vies, qu’une phobie est née du simple fait d’imaginer ne pas l’avoir sur soi : la nomophobie.

Le précieux est consulté par toutes les générations, peu importe le prétexte et à tout moment de la journée. On s’endort avec, on ouvre les yeux le matin et le consulte immédiatement, on peut même se réveiller au milieu de la nuit pour suivre ses dernières notifications.

Jusqu’à 85% des français l’utilisent même en présence d’un proche car oui, on préfère répondre rapidement à ses amis virtuels que partager des moments réels avec une personne que l’on apprécie. Et c’est devenu tout à fait NORMAL.

 

smartphone drogue

En même temps, on ne peut pas vraiment lui en vouloir à cette petite bête qui tel un couteau-suisse, répond au moindre tracas de vie de tous les jours : GPS pour retrouver son chemin, appel pour prévenir son ami que l’on sera en retard, appareil photo pour capturer les meilleurs moments de sa vie ou simple application pour suivre les informations du quotidien. Tout cela pour un poids de 200g en poche.

 

Alors drogue ou pas ?

Comme à peu près tout sur cette terre, tout ce qui se consomme dans l’excès n’est jamais bon. C’est notamment le cas de tout élément pouvant être addictif comme notre cher smartphone.

D’après une étude menée au Portugal sur près de 500 participants, un réel sentiment de stress et d’anxiété se fait sentir lorsqu’ils n’ont pas leur smartphone dans les mains.

Ce sont donc ces fameuses personnes nomophobes qui ne peuvent s’empêcher d’utiliser leur smartphone de nombreuses fois sur un intervalle de temps très réduit, telle une drogue.

Il y a une différence entre l’utilisation normale d’un smartphone qui profite à la vie d’une personne – par exemple, le chat vidéo avec des amis lorsque vous ne pouvez pas être ensemble en personne ou l’utiliser pour le travail – et l’utilisation d’un smartphone qui interfère avec la vie d’une personne », détaille Ana-Paula Correia, chercheuse en technologies numériques.

Il y’a surtout un ensemble d’éléments dont leur utilisation chaque jour nous rend addict : les réseaux sociaux.
Et ça les marques, dont les grands noms du luxe, l’ont bien compris puisqu’elles n’hésitent pas à se diriger vers ces plateformes pour y streamer du contenu et atteindre un maximum d’audience. Dior sur Tiktok pour son défilé, Burberry sur Twitch ou encore Balmain sur Instagram, c’est désormais là que se situe l’eldorado et ce pour longtemps.

 

smartphone drogue

Erikah Badu, maîtresse de cérémonie du défilé Burberry diffusé en direct sur Twitch, avec les chanteurs Rosalia et Steve Lacy

 

Enfin et comme pour toute « drogue », le principal est de s’en rendre compte de son addiction au smartphone et de mettre en place les dispositions nécessaires avant que la situation ne devienne plus contrôlable. Il est question d’un vrai travail sur soi-même et d’une prise de recul tellement importante qu’elle peut en être violente, mais nécessaire.

Voici donc 5 conseils pour commencer votre « smartphone detox » :

  • Ne pas dormir avec son téléphone : le but est de se réveiller tranquillement, sans le stress des derniers messages reçus et surtout loin des ondes dégagées par l’appareil
  • Se résoudre à ne pas consulter son téléphone lorsque l’on est entouré de nos proches
  • Organiser régulièrement ses journées de manière à ne pas avoir à utiliser son téléphone : en effet, nous sommes plus amenés à l’utiliser lorsque nous nous ennuyons alors faire du sport, des crêpes ou se plonger dans un livre n’en sera que plus bénéfique
  • S’imposer de ne pas utiliser son téléphone pendant les pauses repas car c’est une mauvaise habitude qui peut mener au surpoids : une étude menée à l’université fédérale de Lavras au Brésil a révélé que l’on pouvait consommer jusqu’à 15% de calories supplémentaires et manger plus gras lorsque le repas est pris devant un écran.
  • Enfin, et c’est sans doute le challenge le plus difficile à relever, trouver des moments pour sortir sans prendre son téléphone avec soi.

Essayer simplement de profiter du moment présent, car c’est tout à fait NORMAL.

 

Noura Abou-Abderrahman