Les réseaux sociaux d’entreprise (communément appelés RSE) sont en constante évolution depuis leur apparition il y a une dizaine d’années. Ils n’ont pourtant pas encore obtenu le succès espéré par les entreprises et les salariés.

Quels objectifs ?

  • favoriser la communication entre les salariés sur des sujets plus ou moins formels et bouleverser les comportements en entreprise
  • leur permettre de s’exprimer, et de s’informer sur les activités de leur entreprise ou simplement avoir une meilleure vision générale de l’écosystème
  • mettre en valeur les employés et leur expertise tout en poussant leur créativité
  • faire circuler l’information sans tenir compte des hiérarchies

Parmi les plus utilisés et à titre d’exemple: Workplace by Facebook et Yammer

computer

17% de fréquentation parmi les salariés

Aujourd’hui ces RSE coûtent cher aux entreprises, qui sont forcées de constater une fréquentation assez faible en comparaison avec les efforts fournis par ces dernières pour les implanter. On note 25% de fréquentation chez les managers pour 17% de fréquentation au total sur tous les salariés. Un chiffre extrêmement faible et peu encourageant.

A noter qu’aujourd’hui, 40% des entreprises sont équipées d’un réseau social, et 85% parmi les entreprises du CAC 40.

Un RSE ne peut être utilisé comme un réseau social traditionnel

Le constat aujourd’hui est que le réseau social d’entreprise n’a pas été pensé en amont mais implémenté rapidement sans souci de former les salariés aux usages. La première erreur des entreprises a été de penser que les RSE seraient utilisés de la même manière que les réseaux sociaux traditionnels.

Or, Workplace n’est pas Facebook, pour la simple raison qu’une communauté est habituellement créée à l’initiative d’un manager et qu’elle devrait idéalement être à l’initiative du salarié dans une logique de « bas en haut ». On obtiendrait, de fait, une plus grande aisance dans les échanges.

Par ailleurs, les salariés sont 8 à 9 fois plus actifs sur les pages ou groupes créés par leur manager ou collègues directs que sur les pages créées par d’autres équipes, ce qui montre que la communication transversale ne se fait pas toujours.

Enfin, ces derniers témoignent qu’ils jugent l’information postée rarement utile et parfois trop dense. Beaucoup d’employés se sentent noyés et finissent par ne plus du tout se connecter sur le réseau.

RSE

Une solution: mieux encadrer les RSE et leurs usages

Le RSE ne pourra gagner la confiance des utilisateurs que lorsque ces derniers auront l’assurance que leurs paroles, qu’elles soient pertinentes ou non, ne risquent pas d’être utilisées contre eux. Ce n’est que lorsqu’un cadre sera établi qu’ils pourront se sentir entièrement libres de poster.

Il conviendrait, selon l’expert Jean Pralong, de définir à l’aide du Code du Travail, une notion de responsabilité numérique au sein des entreprises au même titre que la responsabilité sociale et environnementale, et donc de recadrer les usages.

Enfin, le mode collaboratif ne pourra vraiment se développer que lorsque l’envie de partage viendra des salariés sans souci de hiérarchie. A l’heure actuelle, les pouvoirs déterminent les comportements des salariés. Or la transformation numérique doit être un changement des comportements et pour que les échanges puissent se faire librement, il convient de faire émerger des contre-pouvoirs et de donner davantage de poids à l’usage de l’outil qu’à l’outil lui-même.

 

Annexes

La Tribune: Pourquoi les réseaux sociaux ne marchent-ils pas ?

Les Echos Business: Les réseaux sociaux d’entreprise à la peine

Le Monde: Les réseaux sociaux en entreprise ne font pas recette