L’épidémie du COVID-19 semble avoir remis en cause le fonctionnement traditionnel des entreprises, même les plus grandes. Celles-ci ont dû se réorganiser rapidement afin de continuer à fonctionner comme il se doit, dans un contexte de crise. Il a fallu dès lors, trouver des solutions informatiques simples à utiliser et à mettre en place sans code ou sans avoir recours au code.

La crise du Coronavirus a également suscité chez bon nombre de personnes le désir d’entreprendre et d’entreprendre dans le domaine du numérique ou du moins dans le digital. On ne niera pas qu’Internet et tout l’univers du digital aient été sur-sollicités durant cette crise sanitaire.

Mais alors comment développer des outils informatiques en un temps record en s’appuyant sur des ressources non-techniques ? Comment matérialiser une idée entrepreneuriale basée sur le digital lorsqu’on a aucune ou peu de notions en développement informatique ? Comment y arriver lorsqu’on n’a pas forcément beaucoup de moyens pour faire appel à un développeur informatique ?

Ce sont là autant de questions auxquelles vient répondre une tendance qui gagne du terrain et qui semble être une opportunité à la fois pour les entreprises que pour les particuliers : le no-code.

Qu’est-ce que le no code ? Quels sont les avantages et les limites de son utilisation ? Doit-on le considérer comme l’avenir des interfaces internet ?

Alors ? Le no-code KESAKO ? 

Source : bfmbusiness.bfmtv.com

Si pour certains le no-code se présente comme une solution miracle, pour d’autres en revanche, il est perçu comme un buzzword inventé par les acteurs du marketing pour vendre encore plus leurs solutions.

Les solutions no-code (il en existe plusieurs) sont des outils qui permettent de créer des sites internet, des applications mobile/web, des logiciels, des API* (protocoles qui facilitent la création et l’intégration de logiciels d’applications) sans aucun codage. L’interface utilisateur simple et épurée met à disposition de celui qui l’utilise, des méthodes de création très faciles de glisser-déposer (un peu comme un Builder WordPress). Ce qui rend le développement d’outils numériques accessibles à tous !

Cette alternative devient populaire et prometteuse pour les utilisateurs non-techniques qui espèrent créer leurs propres applications par exemple. C’est aussi une opportunité pour les développeurs non-professionnels qui souhaitent réaliser des solutions commerciales sans pour autant avoir besoin de coder.

Autrement dit, les entrepreneurs, les petites entreprises ne disposant pas d’un budget assez conséquent pourront se tourner vers les outils no-code. Ceux-ci n’auront forcément pas besoin d’une armée de développeurs, de chefs de projet, d’agences web et de consultants informatique onéreux, pour réaliser leurs projets de création d’interfaces.

Le no-code n’est ainsi pas une technologie, mais plutôt une philosophie : redonner de l’autonomie à ceux qui veulent faire des choses. Frédéric Cavazza , www.sysk.fr

Le terme «No-Code» est très souvent associé au «Low-Code ». Certains vont jusqu’à affirmer que le low-code et le no-code sont des termes interchangeables, ce qui n’est pas forcément le cas.

No-code VS Low-code : ce qu’il faut savoir

Le no-code ou du moins les plateformes de développement no-code génèrent automatiquement du code. Cela signifie que toute personne sachant utiliser un ordinateur peut “no-coder” pour créer, déployer et mettre à jour facilement ses outils numériques. Comme il s’agit de programmation déclarative (vous dites au système ce que vous voulez qu’il fasse, et vous le construisez), les outils no-code peuvent être utilisé par les entreprises qui n’ont aucune compétence en matière de codage.

Le low-code quant à lui vise à accroître la productivité des équipes de développeurs et des équipes techniques dans une entreprise, en leur offrant un moyen plus rapide, plus agile et moins complexe de construire leurs interfaces. Comme il requiert quand même une part de codage, on pense que c’est la voie intermédiaire entre le développement traditionnel (avec du code) et le développement sans code. Grâce à la création d’éléments de construction réutilisables, les autres collaborateurs de l’entreprise peuvent ensuite les enrichir et les utiliser de manière autonome sans aucun codage supplémentaire.

No-code VS Low-Code
No-code VS Low-Code
No-code VS Low-Code
No-code VS Low-Code

En somme, Le no-code est révolutionnaire pour les créateurs non-techniques, tandis que le low-code est plus utile pour les développeurs. Dans certains cas, le no code peut être utile aux entreprises. C’est le cas par exemple de celles qui ont une équipe de développement surchargée et qui ont besoin de s’appuyer sur une ressource humaine non-technique pour certaines tâches normalement techniques.

Pourquoi s’intéresser au no-code ?

La question pourrait se poser autrement : Pourquoi des entreprises et particuliers non- techniques (qui n’ont aucune notion de développement informatique) devraient-ils se mettre au no-code ?

Soyons honnête : qui aime faire un travail long et laborieux ? Encore moins devant un écran d’ordinateur ? Personne ! Le no-code et le low-code promettent de rendre le développement informatique plus ludique, plus rapide, plus agile, plus accessible….Et pas que. Plusieurs autres avantages sont mis en avant par les adeptes de cette nouvelle tendance comme l’indique l’infographie suivante.

bénéfices du No-code

Source : quixy.com

Le premier avantage qu’on associe au no-code est qu’il nécessite peu ou pas de compétences techniques.

Ensuite,le no code supprime une grande partie des frais généraux associés aux développeurs, car la plupart de ses outils sont gratuits, enfin jusqu’à un certain niveau. Il vous est désormais possible de créer votre logiciel informatique sans avoir à payer les services d’un développeur. Ce qui vous permet d’économiser de l’argent.

Un outil no code permet une approche plus rapide par rapport au développement manuel de l’ensemble de l’application. Alors que les grandes entreprises peuvent avoir un calendrier plus étendu pour développer de nouveaux produits, une petite entreprise a besoin de plus d’agilité et de délais d’exécution plus rapides. Avec le no code, les fondateurs avec le minimum de technicité peuvent expérimenter le prototypage rapide et développer une solution à un problème en quelques heures.

Aussi, que vous souhaitiez créer un flux de travail d’automatisation pour votre mobile, votre iPad ou votre ordinateur de bureau ou les trois, les interfaces utilisateurs de ces outils sont conçus pour offrir le même type d’expérience sur tous les appareils. Vous pouvez par exemple commencer à créer votre application chez vous sur votre ordinateur et la terminer sur votre mobile dans les transports.

Avec le no code, si vous avez une idée d’entreprise que vous souhaitez tester vous-même, vous n’aurez peut-être pas besoin d’impliquer une ressource extérieure. En utilisant le bon outil, vous pouvez vérifier la faisabilité de votre idée sans avoir à passer par le processus fastidieux de recrutement (et éventuellement de licenciement si l’entreprise ne décolle pas).

Avec le codage traditionnel, il est généralement difficile de modifier rapidement une fonctionnalité d’une interface. Une plate-forme de développement no code est beaucoup plus flexible. Écrire du code à partir de zéro signifie également que vous paierez pour le temps que les développeurs passent à éliminer les anomalies de leur propre code et à d’autres tâches de maintenance de routine, telles que les mises à jour. Avec un outil no code, ces tâches peuvent être automatisées.

Tant de facteurs font des outils no code, de très bons alliés pour lancer votre idée d’entreprise. Bien entendu, ces avantages ne sont pas exhaustifs.

Les principales plateformes de no-codage qui peuvent vous être utiles

Il existe une multitude de plateformes de no-code, mais les plus connues sont Bubble , Webflow , Carrd, Glide et adalo.

Bubble

Si vous n’avez jamais codé auparavant, Bubble vous facilite la vie pour créer des applications sans tracas. Cette plateforme vous permet de créer votre propre application mobile ou web, sans avoir à connaître des langages de programmation.

Webflow

Webflow vous donne la possibilité de créer le site Web de votre choix sans une seule ligne de code. La plateforme est utilisable pour créer des sites Web SaaS (logiciels hébergés sur le serveur d’un prestataire, accessibles à distance et dont la facturation s’effectue sous forme d’abonnement ou proportionnellement à l’utilisation de certaines ressources), sites e-commerce en passant par des sites vitrine.

Avec une variété de modèles pour vous aider à démarrer et une interface utilisateur intuitive par glisser-déposer, vous serez en mesure de faire passer rapidement votre site Web de l’idée au lancement.

Carrd

Carrd est également un constructeur de sites Web no-code mais diffère de Webflow de plusieurs façons. Il est plus adapté aux personnes qui ont besoin de créer rapidement un site one page ou une landing page simple.

Ce qui distingue Carrd des autres créateurs de sites Web, c’est son prix et sa simplicité. En quelques minutes, vous pouvez avoir un site construit et lancé avec Carrd et gratuitement ! Son niveau gratuit comprend jusqu’à 3 sites par compte. Toutes les fonctionnalités de base de Carrd sont également incluses dans le compte gratuit. Si vous souhaitez «devenir pro», cela ne vous coûtera que 9 $ / an. Oui, oui 9 Dollars l’année ! Avec le plan Pro, les utilisateurs bénéficient de domaines, de formulaires et de sites personnalisés.

Glide

Avec Glide, vous pouvez désormais créer des applications mobiles en quelques minutes directement à partir de vos feuilles Google !

Il est principalement construit à l’aide de feuilles Google et est gratuit (jusqu’à ce que vous ayez besoin de fonctionnalités plus avancées). Aucune expérience en codage n’est requise. Donc, si votre entreprise a besoin d’une application, vous pouvez créer une application très rapidement à l’aide du guide de Glide.

Adalo

Adalo permet de créer facilement des applications grâce à la fonction « glisser-déposer ». C’est un « app builder » (constructeur d’application) qui permet de créer des applications puissantes et complètes. Surtout que, l’interface est totalement visuelle, il n’y a pas besoin de savoir coder. Outre sa puissance, Adalo permet de faire des applications avec un design très beau, et de les connecter avec d’autres logiciels, comme Zapier ou Airtable. Ensuite, vous pourrez publier votre application sur l’Appstore ou le Google Play store, comme un pro !

On aurait pu citer en plus Marvel pour le prototypage rapide d’interfaces d’application mobile, puis Shopify pour la création de sites en dropshipping. La liste des outils no-code utiles n’est pas exhaustive. Au risque de vous perdre, il est indispensable de comparer les prestations des différentes plateformes en fonction de vos besoins spécifiques avant d’en sélectionner une. Le mapping ci-après montre bien la grande diversité des outils no-code dont vous disposez pour vous lancer !

Quelles sont les limites de la technologie no code/ low code ?

Il faut être transparent, même si le no-code a du potentiel, nul n’est parfait, toute chose a des limites et cette tendance ne reste pas en marge. Plus de détails dans cette vidéo de l’agence Ottho

Nous sommes au début d’une révolution, un nombre incalculable de créateurs et d’entrepreneurs verra le jour. Cela apportera une opportunité. Le no code ouvrira les portes à des experts en la matière et permettra aux gens de créer et de tester des PoC (Proof of concept) rapidement et à moindre coût. Il va, dans une certaine mesure, démocratiser le développement de logiciels. Quel sera donc l’avenir des codeurs ou des développeurs informatiques ?

«L’avenir du codage n’est pas du tout le codage.» – Chris Wanstrath, PDG de GitHub.

Cette affirmation du PDG de GitHub à elle tout seule pourrait mettre toute une profession en colère : les développeurs informatiques. Avec cette nouvelle tendance, on aurait tendance à croire que le métier de développeur pourrait disparaître, ce qui n’est pas forcément le cas. Le no code permet plus facilement de créer une start-up en MVP ( produit minimum viable, la version d’un produit qui permet d’obtenir un maximum de retours client avec un minimum d’effort). Il permet de tester en temps réel la fiabilité et la viabilité de votre idée.

Dès lors que votre idée est plus viable, vous pouvez faire appel à un développeur afin de développer une interface plus complète ou plus robuste. N’empêche que plusieurs startups se sont construite exclusivement sur des outils no-code et le sont encore. Tout est à l’appréciation de chacun et de ses besoins. Les outils no-code servent justement à vous apporter des réponses dès la naissance de votre projet. Ce qui signifie que les développeurs ont encore grandement leur place. Pas forcément à la phase de test de l’idée, mais certainement après quelle ait été mise en place.

Enfin, si le no code est un outil de démocratisation de la technologie informatique. Ne serait-il pas également une belle opportunité pour la transformation digitale en Afrique, un continent qui semble encore pauvre en compétences techniques ?

Pour aller plus loin …