Quand on veut se lancer dans l’univers des applications, il faut tout d’abord savoir qu’une application sur quatre n’a jamais été utilisée. Oui, c’est un chiffre qui peut faire peur car investir de l’argent dans une idée à laquelle on croit reste toujours un pari que l’on fait et on souhaite qu’il mène à la réussite. Sociomantic a également précisée dans son étude que 59 % des applications sont utilisées qu’une seule fois. Le bénéfice de l’application doit donc générer un fort intérêt de la part de l’utilisateur à la réutiliser. C’est pour cela qu’un développement d’application doit se penser de façon évolutive pour pouvoir s’adapter aux besoins et aux attentes des utilisateurs. Il faut donc en amont se poser la question du modèle économique à choisir.

Les modèles économiques pour application mobile

La publicité in-app :

Cette pratique est couramment utilisée et consiste à intégrer de la publicité à des moments ou des endroits bien précis lors de l’utilisation de l’application. Elle peut être considérée comme intrusive par l’utilisateur si elle est mal utilisée. En effet, l’affichage d’une publicité en plein écran qui apparaît brusquement peut vite faire renoncer à utiliser une application. Il faut donc intégrer les publicités avec modération et donner la possibilité de la fermer lorsqu’elle apparaît en plein écran. Pensez également à donner la possibilité de supprimer la publicité de son application en proposant une solution payante, permet de d’offrir le choix à l’utilisateur de voir apparaître ou non de la publicité dans son application.

Avec 101 milliards de dollars investis en 2016 dans les dépenses publicitaire mobile soit une augmentation de 46 % par rapport à 2015, cette pratique tend à s’accroître avec l’évolution de la technologie mobile.

Une application Freemium :

Couplage de deux termes “Free” et “Premium”, ce genre d’application est souvent utilisée pour les jeux mobile. Ce modèle économique permet à l’utilisateur de ne pas se priver du plaisir de jouer à son jeu favori, mais s’il veut aller plus loin et surtout plus vite il devra investir de l’argent pour gagner en compétences ou en ressources plus rapidement.

Ce principe est très bien utilisé par Supercell qui en 2016 a réussi à générer un chiffre d’affaires de 2.1 milliards d’euro à travers le monde. Il faut savoir que Supercell ne possède que 4 franchises de jeux actuellement disponibles : Clash of Clan, Clach Royal, Boom beach et Hay Day. Un véritable exploit surtout si l’on considère qu’une application mobile de type “jeu” a une durée de vie moyenne de 2 mois. Au même titre que King (Candy Crush), Supercell a su développer des applications évolutives, toujours aussi attrayantes et surtout très rentables.

Si une application mobile est limitée en terme de temps ou en terme d’utilisation, il faudra donc une forte appétence pour générer l’achat complet du service.

L’avantage de la version Freemium sera d’apprendre des comportements des utilisateurs et ainsi d’adapter l’offre pour coller au mieux à la demande globale. Si une offre payante marche mieux qu’une autre, le mécanisme payant pourra ainsi évoluer dans le bon sens.

Certaines applications proposent des abonnements pour bénéficier d’un service globale. Elle rentre pour moi dans la catégorie Freemium mais avec cette subtilité que l’on achète un service supplémentaire pour une période donnée. Pour exemple, Evernote reste une application gratuite tant que l’on ne dépasse pas un certain nombre de data. Pour bénéficier de plus d’espace ou de services supplémentaires, des offres Plus ou Premium sont proposées aux utilisateurs. On pourra ainsi utiliser cet outil en gratuit puis selon les besoins on adaptera son abonnement.

Le sponsoring :

Le sponsoring mobile peut prendre plusieurs formes. Il peut tout d’abord permettre à un utilisateur d’aller plus loin dans les fonctionnalités d’une application grâce au visionnage d’une vidéo ou d’une publicité d’un annonceur spécifique. En effet, dans les applications jeux il n’est pas rare de voir apparaître un bouton “cliquez ici” pour ensuite accéder à un nouveau niveau qu’après avoir vu une publicité. Cette méthode est plutôt intéressante car elle ne demande pas d’argent à l’utilisateur et au final si les publicités sont bien ciblées, le joueur ne verra pas cela comme une publicité intrusive. Dans le pire des cas, l’utilisateur en profitera pour reposer ses yeux.

Le sponsoring peut également se matérialiser par l’offre aux utilisateurs d’une application habituellement payante via une marque qui propose sur une période bien spécifique d’en offrir tout ou partie de son contenu. En contrepartie, l’enseigne peut jouir d’une partie ou de la globalité des espaces publicitaires de l’application mobile. Il est toujours intéressant pour un utilisateur de se voir offrir une application par un annonceur.

La version d’essai :

Le fait de mettre à disposition une application en version d’essai consiste à se dire que l’on perd de l’argent pour mieux en récupérer après. L’investissement de départ est tel que l’on souhaite souvent le rentabiliser assez rapidement. Cependant, le fait de mettre à disposition gratuitement une application permet d’en faire la promotion et ainsi d’en démontrer l’intérêt. Le but étant, dans une période de temps bien défini, de générer un intérêt voir un besoin à l’utilisation de l’application. Si le service n’est pas acheté suite à la période d’essai, il y a une forte probabilité que la conversion ne se fasse définitivement pas.

 

Lorsque l’on se lance dans l’aventure de la création d’une application mobile, il faut donc bien établir le business modèle et l’adapter en fonction de l’expérience utilisateur. Un autre modèle économique qui est également très développé est le modèle totalement gratuit. Souvent utilisée par les grandes marques pour asseoir leur notoriété et/ou développer une expérience client, elle a pour but de communiquer des messages propres à la marque et rester connecté avec les utilisateurs de façon nomade.

Développer sa propre application a forcément un coût et cela peut commencer aux alentours de 5000 € et monter à plusieurs centaines de milliers d’euros en fonction de la complexité et de la création de contenu. Il faut donc bien travailler son modèle économique pour la rentabiliser au mieux et rapidement.