Tant qu’il y’aura des gens, il y’aura des vêtements. Ce constat évident mais néanmoins rassurant nous laisse imaginer que le secteur de la mode nous est indispensable dans notre vie quotidienne et ne tend pas à disparaître de sitôt. 
Néanmoins, il est indéniable que suite à l’apparition du covid19, cela fait quelques mois que notre chère Terre subit un profond changement, notamment dans les habitudes de consommation de notre société qui tente de trouver des opportunités dans les nouvelles technologies.
Ces faits ne seront certainement pas démentis par la Présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, qui affirme dans cet article que cette crise « va être une accélération de transformations qui étaient déjà latentes dans nos économies ».

Maintenant que les conditions sont relativement plus stables, cet article vient dresser un état des lieux de la situation. Parmi les secteurs les plus touchés comme le tourisme ou le transport, l’industrie de la mode a également essuyé de plein fouet les revers de cette crise sans précédent qui aura suffi à faire baisser les ventes de 67,4% en avril (chiffres publiés par l’Insee le 29 mai dernier) …mais pas seulement.

 

Mode et covid19 : Des conséquences inquiétantes…

Confinement oblige, le premier effet de cette crise a tout naturellement été une baisse conséquente de l’activité et ainsi, des ventes de cette industrie. Malgré des acteurs qui tentent péniblement de sortir la tête de l’eau, les prévisions indiquent déjà une baisse de 25 à 30% de l’activité en septembre (notamment pour les boutiques indépendantes).

Nul besoin alors d’être expert en économie pour comprendre que cette diminution de l’activité impacte fortement le chiffre d’affaires des acteurs de ce marché qui sont obligés de trouver des solutions court-termistes pour pallier au choc économique.

C’est le cas du groupe Inditex qui se voit contraint de fermer plus de 1000 boutiques : en effet la maison-mère de l’enseigne Zara que nous connaissons tous, prévoit cependant de ne cibler que les magasins de petite taille qui seront remplacés par 450 nouvelles boutiques intégrant toutes les dernières technologies d’intégration des ventes. Finalement, un mal pour un bien ?

Par ailleurs, certaines marques notamment dans le secteur du luxe ont joué la carte de la bienveillance et pris l’initiative de reconvertir partiellement leur activité pour faire face au combat contre le virus : du gel hydroalcoolique chez Louis Vuitton, des blouses médicales pour la maison Chloé ou encore des masques de la prestigieuse enseigne Hermès.

Mode et covid19

 

Tout cela sans compter les nombreux dons récoltés par toutes ces marques entre autres.

Un autre point concerne également le calendrier des défilés bi-annuels des grandes maisons de luxe. Les fameuses fashion weeks n’ont, à juste titre, pas pu se dérouler car ne réunissant pas les conditions élémentaires de distanciation sociales et de sécurité sanitaire.

 

Pourquoi ce secteur souffre t-il ?

Inutile de se le cacher : le shopping en magasin est avant tout une partie de plaisir pour beaucoup. Toucher le vêtement, l’associer à un autre, l’essayer en cabine, avoir les conseils d’un vendeur… Tout ces paramètres font de l’expérience shopping ce qu’elle est d’unique.
Mais avec toutes ces boutiques fermées et un retour aux priorités causée par l’incertitude du lendemain, il était malheureusement prévisible que ce secteur en pâtisse.

Alors certes il y’a le e-commerce (thématique qui sera un peu plus développée par la suite) mais cette option s’accompagne forcément d’un système de livraison qui encore une fois pour un grand nombre d’enseignes, restait un service à adapter aux conditions sanitaires strictes. Sans compter les politiques de retour que certains ont eu la bienveillante idée de rallonger à 60 au lieu de 30 jours.

A l’international, l’Italie et la Chine qui figurent comme 2 pays clés sur le secteur de la mode par leur niveau d’offre et de demande important, ont également été lourdement impliqués et impactés par sur crise sanitaire, sociale et économique. De la création des pièces à leur revente en passant par la production et la livraison, tous les maillons de la chaîne ont subi des répercussions notables. Gilles Lasbordes , directeur du salon Première Vision, événement mondial des professionnels de la mode déclare : «Certaines productions pourraient revenir en Turquie ou au Maghreb, cela pourrait aussi être une opportunité pour rouvrir des chaînes d’approvisionnement européennes. Mais pour l’instant, on ne mesure pas encore l’impact post-coronavirus. ». Affaire donc à suivre…

 

Innover pour s’en sortir

Évoluer ou mourir, c’est tout le principe d’agilité que les entreprises aux fondements trop obsolètes doivent (rapidement) intégrer. Une transformation numérique n’est pas forcément chose aisée et le chemin est plus ou moins long selon le chantier à abattre. Néanmoins, nul ne viendra contredire que la présence en ligne est aujourd’hui LE critère de base pour prospérer, voire survivre.

Pour les marques ayant déjà mis un pied à l’étrier du web, l’enjeu était et continue d’être un renforcement des moyens alloués au e-commerce.  Bien que ce canal, à l’instar du commerce traditionnel, eut également subit les retombées de la pandémie pendant le confinement, l’espoir d’une croissance règne sur le long terme car les habitudes de consommation ont pris un réel tournant décisif cette année. Il est toutefois bon de noter que les 2 canaux sont complémentaires comme nous l’explique Frédéric Thierry, mon cousin de promo MBAMCI, dans son article « Net et phygital : un plus pour les magasins d’habillement ? ».

Par ailleurs, il est déjà prévisible que les français (et les européens à plus grande échelle) tendent à jeter leur dévolu sur les producteurs et fournisseurs locaux dans une certaine mesure pour privilégier les circuits courts. Les consommateurs de notre époque souhaitent avoir affaire à des marques transparentes, honnêtes sur la production et de plus en plus tournées vers une certaine responsabilité éthique et sociale.

Enfin, pour en revenir au calendrier des défilés et autres multiples fashion weeks, certains créateurs estiment que cette crise a été l’élément catalyseur d’une profonde réflexion sur le système actuel. Alessandro Michele, le directeur artistique de la maison Gucci, aurait en ce sens annoncé que sa marque adopterait son propre rythme de défilés et ne présenterait que 2 collections par an.

En ce qui concerne la Fashion Week de ce début de mois, les collections ont simplement été diffusées en live sur des plateformes dédiées suite au projet lancé par la Fédération de la Haute Couture et de la Mode.

 

Mode et covid19

 

Un moyen pour les marques d’atteindre un plus large public à l’échelle mondial et non plus au niveau national, mais aussi de proposer des films plus artistiques tout en profitant du plein essor de la consommation de la mode en ligne.

Et demain ?

Comme déjà évoqué, le monde entier est aujourd’hui pris dans une importante spirale de transformations et d’évolution rapides. L’élément déclencheur qu’est la pandémie a permis à de nombreux acteurs du secteur de la mode, de revoir leur feuille de route et songer à repenser la manière dont évolue cet univers. C’est l’objectif de la pétition ouverte #rewiringfashion qui réunit les signatures de designers indépendants, cadres et PDG dans l’optique de trouver des alternatives communes à l’avenir de l’Industrie du textile.