TechDays 2015, jour 3 : on y parle Ambient Intelligence et Machine Learning, deux notions fondamentales pour Microsoft, dont vous aurez l’occasion de comprendre le sens dans de nombreux articles. J’ai été plus interpellé par une autre appellation : Azure. Et au-delà de la jolie formule, il s’agit d’une réelle initiative technologique et business, qui mérite son coup de projecteur.

Microsoft Azure, qu’est-ce que c’est ?

Azure est une plateforme applicative de Microsoft dédiée aux professionnels. Il s’agit d’une offre de services basée sur le cloud computing (principalement l’hébergement et la sauvegarde de données et d’applications B2B), compatible avec les principaux systèmes d’exploitation du marché (Windows et Windows Phone bien sûr, mais également Mac OS X).

Annoncé en 2008 par Steve Ballmer, puis lancé en 2010 (en fusionnant notamment Microsoft SQL Server et Windows Server), Azure s’intègre dans la tendance des PAAS (platform as a service) et IAAS (infrastructure as a service), particulièrement utile aux jeunes entreprises en développement.

Quelle est la stratégie de Microsoft ?

En France, Azure a démarré par une phase d’essai en 2014, hébergeant 140 projets d’entreprises partenaires de Microsoft. Après la keynote Azure aux TechDays 2015, le programme est désormais véritablement lancé et va servir de nombreux développeurs et entrepreneurs, notamment de start-up, dans leurs projets d’infrastructure informatique reposant sur le cloud.

Après s’être éloigné de la cible professionnelle avec Windows Phone et Windows 8, et voyant son monopole fondre à grande vitesse, Microsoft revient à la charge et décide d’axer sa stratégie de reconquête sur les petites entreprises. Avec un petit budget, celles-ci ne peuvent investir dans une grande infrastructure informatique. Azure leur permet ainsi d’héberger leurs solutions dans le cloud. Microsoft mise beaucoup sur ce programme pour assoir son avance dans le business du cloud (4,7 milliards de dollars de revenus sur ce segment en 2014).

L’entreprise a donc décidé de choyer ces entreprises pionnières (400 projets seront lancés d’ici l’été prochain), qui vont bénéficier de beaucoup d’aide, comme des réductions sur l’ouverture d’un compte, un coaching sur la mise en place de la plateforme, la formation des équipes, la gratuité du support technique, mais également des partenariats média afin d’assurer la visibilité des projets auprès des clients et prospects.

Séduire les entreprises

Aux côtés de l’incubateur Microsoft Ventures et du programme BizSpark, Azure doit aider à promouvoir tout l’écosystème Windows auprès des entreprises. Microsoft se recentre ainsi sur une clientèle professionnelle qui a toujours été sa cible principale. Cette pépinière de start-up en développement se verra invitée aux événements Microsoft, permettant ainsi de mettre en lumière l’innovation de la firme d’une part, mais aussi et surtout les applications des entreprises, devenant ainsi d’excellents ambassadeurs du service cloud de la firme, que ce soit sur les stands ou même sur scène. Une situation gagnant-gagnant, en somme.

Séduire les start-up, c’est aussi s’adapter à leurs usages. Les tendances BYOD (bring your own device) et BYOA (bring your own apps) sont en forte progression en entreprise, et sous l’impulsion de son nouveau CEO Satya Nadella, Microsoft décide de s’ouvrir et de décloisonner ses services, désormais compatibles avec des services (Dropbox, Salesforce, Oracle) et plateformes concurrentes (iOS, Android), voire même mis en Open Source (.Net).

La firme mise donc sur l’ouverture pour changer son image et réinventer son modèle économique. La gratuité du prochain Windows en est le symbole le plus éclatant. Microsoft passe d’un statut d’éditeur de logiciels à celui de prestataire de services. Et les applications professionnelles redeviennent les meilleurs exemples du nouvel écosystème de la firme. Une approche réellement différenciante par rapport aux deux plus gros concurrents de Microsoft (Apple et Google, pour ne pas les nommer), positionnés plus nettement sur le grand public.