Contextualisation : de la maladie chronique à l’intérêt de l’objet de santé connecté

L’intérêt exponentiel de la santé connectée, et son champ d’application auprès des patients et professionnels de santé, prend véritablement tout son sens au regard de la complexité des enjeux de santé actuels et de leurs impacts économiques.

En effet, si la médecine du 20ème siècle s’est principalement concentrée sur les pathologies aigues comme les infections bactériennes, il en va d’une toute autre problématique au 21ème siècle. La cause, le corps doit aujourd’hui essentiellement faire face à des maladies dégénératives chroniques, appelées également « maladies de civilisation » : diabète de type 2, syndrome métabolique, maladies auto-immunes, affections cardiovasculaires, cancer … elles seraient la première cause de décès dans le monde selon l’OMS.

Les patients atteints de maladies chroniques se voient – bien plus que les autres – appelés à participer activement à la prise en charge de leur maladie au travers d’actions préventives. Pour ce faire, ces derniers doivent régulièrement auto évaluer un ensemble de paramètres, afin d’anticiper certaines complications : ils doivent être capable de juger leur propre situation, de façon à déterminer s’il est nécessaire ou non de faire appel à leur médecin. Ces pathologies changent véritablement la donne, faisant du malade le véritable garant de son état de santé, au quotidien !

En France, la prise en charge de ces patients atteints par une maladie chronique, de plus en plus nombreux

(1 français sur 4), représente une charge financière colossale pour l’assurance maladie, impactant directement le remboursement des soins courants.

Maladies chroniques en infographie :

50_Maladies chroniques _ Quel sera le poids des maladies chroniques _

source: Leem

Ainsi, l’on peut aisément comprendre au travers de l’équation présentée que les actions thérapeutiques préventives doivent être optimisées et « dépoussiérées ».

En ce sens, elles doivent mettre à disposition des patients et des professionnels de santé les meilleurs outils de prévention et de curation disponibles pour palier efficacement ce fléau. Cela implique inéluctablement de passer par le biais de solutions concrètes, innovantes, mais aussi connectées ! Facilitant les échanges entre les patients et le corps médical, permettant aux malades une plus grande autonomie, et une meilleure visibilité dans la gestion quotidienne de leur maladie !

Pourquoi s’en priver lorsque la technologie actuelle nous le permet !?

En marche vers l’objet de santé connectée

Ces dernières décennies, l’internet et la téléphonie mobile sont devenus incontournables à nos modes de communication, permettant au secteur de la santé de s’emparer de ces nouvelles technologies par différents biais : journaux médicaux en ligne, télémédecine. Simultanément, la prolifération des applications mobiles (plus d’une centaine de milliers d’applications de santé sont disponibles à ce jour), l’équipement croissant en Smartphones, et la miniaturisation des capteurs ont donné naissances à de nouveaux objets connectés. Ces derniers permettent à la fois de se suivre depuis son téléphone mais également de partager beaucoup plus simplement ses données de santé, permettant une facilitation des échanges entre malades et médecins, qui comme nous l’avons évoqué précédemment s’avère particulièrement utile dans le cadre de maladies chroniques.

Quelques exemples :

Le mini glucomètre de « ihealth »

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Il permet de mesurer sa glycémie en le branchant sur la prise casque de son smartphone ou tablette.

Il suffit de placer son doigt sur l’autopiqueur pour obtenir une goutte de sang.
Le résultat sera ensuite affiché instantanément sur l’écran grâce à l’application mobile gratuite : iHealth iGluco

Les données sont stockées et peuvent être partagées facilement.

 

 

 

Le tensiomètre sans fil de « Withings »

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Il permet de mesurer précisément sa tension en connectant directement le tensiomètre à son Smartphone en bluetooth .

Le résultat est ensuite affiché sur l’application withings, par des graphiques clairs vous permettant de comparer vos différents historiques de résultats.

Il est possible de partager ses données avec son médecin.

 

 

 

La balance connectée de « Fitbit »

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Elle permet de mesurer son pourcentage de masse grasse et son IMC.

La balance se relie à votre réseau Wi-Fi et synchronise automatiquement vos statistiques directement sur votre compte Fitbit. Ceci vous permet d’analyser votre progression à chaque pesée

 

 

 

Les français et les objets de santé connectés :

Selon un sondage réalisé par l’IFOP (Institut Français d’opinion publique) en janvier 2015 :

  • 13 % des français possèderaient un objet de santé connecté, dont 28% pour les 18-24 ans ;
  • 50% des français estiment que l’analyse des données fournies par les objets de santé connectés relève de la compétence du médecin ;
  • 73% des français estiment que les applications santé et objets connectés permettent de mieux échanger avec un professionnel de santé ;
  • 63% des français estiment que les applications santé et objets connectés permettent d’être le principal acteur de sa santé;

On constate au travers des réponses de ce sondage que les français ne sont pas réfractaires à l’utilisation des objets de santé connectés. Pour la grande majorité, ils les considèrent comme bénéfiques dans l’accompagnement médical. Ces derniers sont cependant encore peu à les utiliser et jugent important que les analyses fournies soient analysées par un médecin.

Du côté des médecins :

Les médecins jugent à 70 % que les objets de santés connectés sont avant tout utiles pour les maladies chroniques. 93% estiment qu’ils peuvent être utilisés dans le cadre de la prévention de certaines maladies chroniques, comme l’obésité, l’hypertension, le diabète.

Cependant ils soulignent certains dangers :

La protection des données personnelles, certains y voient une menace pour le secret médical.

L’obsession de la mesure qui peut conduire le patient à un état anxiogène.

En conclusion:

Si l’objet de santé connecté n’est pas encore suffisamment répandu dans l’utilisation quotidienne des patients et des médecins, de part son grand intérêt à la pratique médicale, ce particulièrement pour les maladies chroniques, son usage devrait fortement se démocratiser d’ici les prochaines années. Cela impliquera, une formation du corps médical et des patients, une certification des dispositifs médicaux, une protection de l’usage des donnés et enfin une adaptation du cadre financier et réglementaire autour de ces nouveaux objets.