Sur les 7,7 milliards d’humains sur Terre, 5,1 milliards possèdent un téléphone mobile et 4,4 milliards utilisent Internet. 43 % de la population mondiale n’a donc pas accès à internet. Le projet des mégaconstellations est simple : réduire la fracture numérique en équipant ces zones en internet via un réseau satellitaire.

Le nouveau marché prometteur serait-il ainsi celui des mégaconstellations ?

Internet par satellite existe déjà depuis plusieurs décennies.


Certains endroits
reculés appelés zone blanche utilisent encore des paraboles qu’il faut pointer vers un satellite évoluant en orbite géostationnaire.

Mais l’orbite géostationnaire se situe à 36000 km de la Terre. L’aller-retour de l’onde est donc très lent, le prix est cher et instable quand la météo est mauvaise.

Mais cela est en train d’évoluer avec la mise en place des méga constellations.

Au lieu d’être à 36 000km et d’envoyer plusieurs satellites capables de pointer vers un seul endroit de notre globe, ce sont des centaines voire parfois des milliers de « nano-sat » ou de cubesat qui sont déployés en orbite basse, c’est à dire à environ 400 km au-dessus de nos têtes.

Cette nouvelle méthode permet de couvrir l’ensemble des endroits mondiaux qui n’ont alors jamais connu la connexion internet : jungles, forêts, toundra, mers et océans pourront y accéder grâce à ces méga constellations. Plus d’excuses pour ceux qui déclarent ne pas avoir de réseaux en plein milieu du Sahara afin d’éviter un call professionnel !

Les mega constellations sont des cohortes de satellites lâchées autour de la Terre.

En février 2019 l’entreprise OneWeb, détenue par un télécom indien et le gouvernement britannique, a lancé ses premiers satellites.
En mai 2019, une fusée Falcon 9 propulse
dans l’espace une grappe de 60 satellites, conçus par l’entreprise SpaceX.

Aujourd’hui, One Web déploie plus de 30 satellites par mois dans l’espace contre 120 par mois pour son concurrent Starlink, filiale de SpaceX.

Les objectifs des deux entreprises sont assez impressionnants : One Web compte envoyer 648 satellites tandis que Starlink 41 493, et ce n’est qu’un début

Le saviez-vous ? 🧐

Un utilisateur de smartphone a recours, chaque jour, aux services fournis par 40 satellites en moyenne.

 

De Starlink à One web, le discours des entrepreneurs du spatial est le suivant : garantir l’accès à internet à haut débit partout dans le monde. Néanmoins, à 99 euros par mois pour un abonnement Starlink internet ne servira sans doute que pour ceux qui peuvent se le payer.

Selon Maxime Puteau, spécialiste de l’espace chez Euroconsult « Le principal marché de ces entreprises ce n’est pas l’Afrique (là où la couverture réseau est la plus basse), mais les zones blanches des pays industrialisés ».

Le marché des méga constellations est un marché excessivement rentable. Elon Musk l’a bien aussi compris. Il compte d’ailleurs sur les profits de Starlink pour rentabiliser son projet de la colonisation de mars.

 

Les méga-constellations attirent donc de nouveaux investisseurs. Une étude de la NASA le constate : “L’intérêt du Venture Capitalisme est directement lié aux développements technologiques qui permettent à des satellites miniatures de produire des images de haute résolution et à l’intérêt croissant de l’utilisation de big data ».

Les investisseurs voient alors dans le big data une nouvelle source de revenus. Mais toutes ces start ups et investisseurs de l’internet satellitaires pourraient-ils faire pschitt ? La bulle des méga constellations, au même titre que la bulle internet pourrait-elle éclater ?

 

La différence est qu’aujourd’hui des géants économiques comme Facebook, Amazon ou Google investissent ainsi que les agences publiques spatiales.

A titre d’exemple, Google a investi dans Starlink via Alphabet. L’entreprise a racheté en 2014 pour 478 millions de dollars Skybox Imaging, devenu Planète qui développe des satellites produisant des images en haute résolution.

La même année Google a également versé 1 milliard de dollars à Elon Musk pour étudier la mise en place d’une constellation de plusieurs milliers de satellites afin d’étendre l’usage de l’internet et des télécommunications. Facebook a même créé son connectivity lab afin d’étudier les connexions par satellites.

Nombreux sont aujourd’hui ceux qui parient sur l’imbrication des technologies spatiales et d’internet.