L’IA ou intelligence artificielle compose de la musique: c’est un fait. Mais tout d’abord qu’entend-on au juste par Intelligence Artificielle ?

Ces deux mots réunis peuvent légitimement faire naître une certaine forme d’angoisse, sommes-nous à l’aube où une machine se substituerait à l’intelligence humaine ? Pire encore un logiciel peut-il être doué de créativité ? Un compositeur pourrait-il laisser sa place à une machine ?

Le philosophe Auguste Comte définissait l’intelligence : comme un mouvement intellectuel qui de toutes les choses revenait à celui qui les formes en vue de le rendre plus sage.

Cette définition démontre que si la machine peut se substituer à une forme d’intelligence, elle sera toujours le fruit d’une action humaine provoquant une réaction artificielle, mais au demeurant programmée par l’homme. Et c’est là que la créativité au sens artificiel du terme prend une toute autre dimension « humaine ».

Curieuse et fascinée par les nouvelles technologies et passionnée de musique, j’ai donc cherché à en savoir plus dans ce domaine pour comprendre :

  • tout d’abord ce qu’était une intelligence artificielle et comment elle fonctionnait concrètement
  • ce que l’IA pouvait apporter à l’industrie musicale
  • si c’était un véritable levier de créativité ou un frein pour les compositeurs et les artistes
  • et dans quelle mesure c’était vraiment une voie d’avenir

Bienvenue dans un monde où l’intelligence artificielle compose de la Musique !

L’IA pour vous c’est quoi ? 

Tout le monde en a entendu parlé mais la plupart des gens ne savent pas vraiment ce que c’est.
Blade Runner, Terminator, Matrix évidemment, 2001 l’Odysée de l’espace, A.I Intelligence artificielle, I.Robot, Her, Chappie, Ex-Machina…

Ça vous parle ? Bien évidemment. Sauf que ces films, et même la littérature ou les séries récentes, ont alimenté bien des fantasmes et ils ont influencé l’approche que les gens se font de l’Intelligence Artificielle, où la machine finit par se retourner contre l’homme. Nous avons donc un a priori depuis presque 40 ans. Imaginons les mêmes films pensés par une machine qui se retournerait contre elle…

Quel est le potentiel réel de l’IA en 2017 ?

Grâce aux avancées technologiques et à de longues phases de recherche dont nous ne sommes qu’aux prémices, l’IA est présente dans tous les secteurs : industrie, robotique, logistique, transport, éducation, santé, armées, ressources humaines, service client, banque, assurance, habitat, jeux vidéos…et offre de formidables opportunités !
Vous avez sans doute découvert des applications très concrètes présentées lors du Salon CES 2017, le plus grand salon de la high-tech.

Mais l’IA concrètement c’est quoi ? 

La Cité de la Science en donne la définition suivante :

« A l’origine des travaux de recherche, l’intelligence artificielle ne se fonde que sur : les mathématiques, les algorithmes (c’est-à-dire les programmes qu’un ordinateur exécute grâce à des langages de programmation), la sémantique (c’est-à-dire l’étude du langage et du sens des mots). »

Il ne s’agirait que de mathématiques ? Pas si simple…

Depuis quelques années, l’IA a progressé très rapidement grâce au développement considérable des recherches scientifiques et de la Data, elle s’est enrichie de techniques algorithmiques de plus en plus poussées et de fonctions cognitives incroyables notamment grâce au deep learning (apprentissage profond).

On distingue 2 sortes d’Intelligence artificielle :
les IA faibles
qui effectuent leurs tâches et seulement celles pour lesquelles elles ont été programmées à l’avance.
Par exemple : un robot aspirateur, une assistance en ligne et aide à la décision (allez tester le chatbot « Beauty Bot » de Sephora), le génie Akinator (avouez que vous y avez déjà joué non ?). Jusque-là vous suivez ?

Je vous invite à regarder la vidéo si vous souhaitez en savoir plus: 

les IA fortes qui, grâce au deep learning, sont capables de reconnaître les formes, les visages, les images, la parole, le langage, reconnaître une voix, analyser des milliards de données numériques et de les modéliser. Concrètement ces Intelligences artificielles utilisent un système de neurones artificielles qui lui permettent d’apprendre des choses par elles-mêmes.

Quelques exemples : Siri, Cortana, Google Maps, Facebook s’en sert pour reconnaitre les images contraires à ses conditions d’utilisation, la voiture autonome qui en est à ses débuts. Vous voyez ce n’est pas si terrible et nous faisons déjà appel à elles quasiment tous les jours.

Pour découvrir les IA fortes plus en détail, c’est ici:

 

Et la musique dans tout ça ?

J’y viens. Historiquement, il y a un lien très fort entre la musique et les mathématiques. En 1948, juste après la naissance de l’informatique, apparaissent les 1ères tentatives de musique générée par l’ordinateur. En France, dès le début des années 80, la musique a toujours été un objet de recherche privilégié pour l’IA avec la musique algorithmique puis la composition automatique en 2000.

Les formes des œuvres évoluent et la technologie amène une autre forme d’art.

Depuis plusieurs années, de nouveaux usages apparaissent avec le numérique (comme le streaming qui a bouleversé l’industrie musicale) et le poids de la Data est considérable et omniprésent. Les sensibilités sont différentes, on consomme de tout, partout, tout le temps et de plus en plus en vite.

Qui sont ces IA qui composent de la musique ?

IA, musique et technologie

L’intelligence artificielle arrive maintenant à composer de la musique. Et comme vous le constaterez, cette nouvelle technologie devient alors un véritable instrument qui permet aux artistes d’élargir leur palette de créativité, sans se limiter à leur propre expérience.

De grands acteurs (comme Sony, IBM, Google, Baidu) mais aussi des start-up (tels que Jukedeck, Hexacords) se sont lancés dans l’aventure. On aime ou on n’aime pas, il y en a pour tous les goûts mais ça a le mérite d’exister.

Voici un tour d’horizon des compositions musicales créées à l’aide d’intelligences artificielles.
Bonne écoute !

Tour d’horizon de 6 IA musicales dans le monde

  • Chine : Baidu / Baidu AI Composer: l’IA qui crée de la musique originale inspirée par l’art
  • France : Hexachords / Orb Composer: l’IA qui assiste les compositeurs de musique orchestrale
  • Angleterre : Jukedeck: l’IA qui compose de la musique libre de droits
  • US : Google / Magenta: l’IA de Google crée sa 1ère musique
  • US : IBM / Watson: l’IA cognitive d’IBM qui signe le fameux single « Not easy »
  • France: Sony CSL / Flow Machines: l’IA qui compose de la musique pop

 

BAIDU AI COMPOSER : l’IA qui crée de la musique originale inspirée par l’art

Qui sont ces IA qui composent de la musique ?

AI, musique et art

Cap tout d’abord sur la Chine.
Le principal moteur de recherche Baidu travaille sur la première IA surnommée « Baidu AI Composer », capable de générer de la musique à partir d’une image.
En fait l’algorithme utilise un logiciel de reconnaissance d’image et traduit le contenu, le ton et l’humeur des images en mélodies.

Concrètement Baidu :
– forme son AI pour identifier les objets, les couleurs
– la paramètre pour qu’un certain type d’image corresponde à un certain type d’émotion
– la connecte à une base de données de compositions musicales, divisés en unités musicales et classés par type d’humeur
Au final, cela a permis que le Baidu AI Composer réinterprète les éléments de d’une image comme une série de notes.

A date Baidu n’a présenté que deux compositions expérimentales de piano que je vous propose de découvrir :
– une mélodie rêveuse créée à partir de l’analyse du tableau de Van Gogh « La nuit étoilée »
– un air plus énergique suite à l’interprétation d’une aquarelle de chevaux au galop

Le Baidu AI Composer a été exposé au Centre d’art contemporain Ullens à Pékin en 2016.
Et si dans le futur, cette IA était capable de reconnaître les vrais et les faux tableaux ?

ORB COMPOSER: la 1ère IA qui assiste les compositeurs de musique orchestrale

Qui sont ces IA qui composent de la musique ?

IA et musique orchestrale

En France.
Après 5 ans de développement, la startup toulousaine Hexachords, spécialisée dans l’intelligence artificielle pour la musique, crée le logiciel Orb Composer, la 1ère IA au monde capable de composer de la musique orchestrale pour assister les compositeurs de musique dans leur processus de création.

 

C’est pour qui ?
– Pour les amateurs passionnés comme les professionnels exigeants.
– Orb Composer est particulièrement adaptée aux besoins des compositeurs de musique à l’image (pour des vidéos, publicités, films…).
– Il est nécessaire d’avoir des notions musicales solides pour utiliser Orb Composer efficacement, et un environnement de travail spécifique à la composition.

Sa vocation ? 

« Mettre la technologie à la disposition des compositeurs de musique pour qu’ils en fassent quelque chose de créatif, qu’elle s’intègre à leur processus de composition avec plein de paramètres musicaux en leur permettant de gagner du temps ». dit Richard Portelli, CEO de la startup.

Sa singularité ? 

« On est les seuls à proposer un assistant logiciel pour les compositeurs. Notre techno crée des productions réalistes et customisables, ce n’est pas expérimental. » dit Matthieu Calvo, responsable du développement d’Hexachords.

Comment ça marche ?
– Dans le logiciel Orb Composer, l’intelligence artificielle va réaliser une pré-composition en fonction de choix musicaux précis à respecter tels que des marques de temps (introduction, passage action…) et de l’intensité de la musique (douce, accélérée…) imposées par les choix artistiques du compositeur. Ce sera la structure de base du morceau.
– Cette IA sait même accorder les différents instruments et peut par exemple programmer une entrée successive d’instruments pour que l’intensité de la musique monte.
Le compositeur peut ensuite exporter le fichier MIDI qu’il va ensuite pouvoir modifier dans son logiciel de MAO, pour créer, modifier et personnaliser la composition.
– C’est IA permet un gain de temps considérable car la création de la bande son complète demandera une journée au lieu de deux semaines.

Son prix ?
– Hexachords va lancer en avril 2017 une campagne de crowdfunding pour lancer la commercialisation de son logiciel qui intéresse déjà plus de 500 compositeurs.
– Trois versions différentes, vont être proposées : de 200 € pour l’offre d’entrée, 400 € pour une version intermédiaire, à 800 € pour l’offre la plus complète.

Voici la composition « Morning Birds » réalisée par l’IA seulement

 

Voici la même composition retravaillée par le compositeur Gael Tissot

 

Quel avenir ?
Un acteur du jeu vidéo français a montré de l’intérêt pour cette intelligence artificielle, qui avec un peu de développement, pourrait composer de la musique en temps réel en fonction de la situation d’un personnage.
On pourrait l’imaginer aussi pour des jouets où les musiques ne seraient plus répétitives mais favoriser l’éveil musical. Et là tous les parents se disent YES !!! enfin !!

JUKEDECK : l’IA qui compose de la musique libre de droits

Qui sont ces IA qui composent de la musique ?

IA et musique libre de droits

Je vous emmène maintenant en Angleterre chez Jukedeck.

Cette start up propose un service en ligne 100% automatisé capable de générer grâce à un algorithme, des morceaux de musique libres de droits, selon des critères prédéfinis par l’internaute.
La technique utilisée est celle du Machine Learning, c’est-à-dire que des musiques sont intégrées dans la base de données du logiciel, l’IA adresse les caractéristiques d’une composition cohérente et agréable à l’oreille humaine, et improvise en fonction.

J’ai testé pour vous, l’interfaceerface est vraiment simple et très intuitive. Il faut choisir le style musical, l’ambiance, la durée et le rythme. Et en quelques secondes, l’intelligence artificielle nous propose une bande musicale. A prendre ou à laisser ! Sinon vous pouvez générer un autre morceau jusqu’à trouver le bon.

Je vous invite à écouter ce morceau découvert sur Soundcloud:

[/fusion_ soundcloud]

Ce type de composition est très utile par exemple pour ajouter une ambiance musicale à une vidéo, qu’elle soit personnelle ou professionnelle.

Quand on sait que les utilisateurs de Youtube visionnent à présent plus d’un milliard d’heures de vidéos par jour, que les tweets avec des videos sont 6 fois plus retweeté qu’un tweet avec une image… et que Jukedeck a déjà reçu 3 prix aux Cannes Lions (catégorie Innovation), TechCrunch Disrupt et Le Web start up competition. Ça vaut le coup d’essayer non ?

Mais combien ça coûte ?
– Le service est gratuit pour générer et télécharger 5 morceaux / mois.
– Il coûte 21,99$ / mois pour les entreprises de plus de 10 salariés.
– Si vous souhaitez l’exclusivité de cette composition, il faudra payer 199$.

MAGENTA: l’IA de Google crée sa 1ère musique 

Partons cette fois-ci aux US. Comme vous devez le savoir, le géant Google est aussi dans la course de l’innovation technologique dans le domaine de l’intelligence artificielle, notamment avec le projet Magenta .

Selon Douglas Eck, chercheur au sein du groupe Google Brain en charge de ce projet:

« Avec Magenta, nous voulons explorer de nouveaux algorithmes qui peuvent apprendre à créer de l’art et de la musique. Le but de Magenta est de produire des outils et des modèles open-source pour aider les gens créatifs à devenir encore plus créatifs. »

Son code source est d’ailleurs gratuitement disponible en ligne pour que les développeurs puissent l’enrichir ou le personnaliser. Et ça c’est une vraie singularité !

Je vous laisse découvrir la 1ère création de l’IA musicale réalisée avec le logiciel TensorFlow. Même si ce n’est qu’à titre expérimental, ce 1er morceau semble simpliste par rapport à d’autres acteurs dont le travail est plus abouti. Mais je suis persuadée que Google saura nous étonner dans un futur proche…

 

WATSON: l’IA cognitive d’IBM qui signe le single “ Not easy”

Nous sommes toujours aux US et je vais maintenant vous faire écouter l’exemple le plus parlant et le plus abouti : le single « Not easy » réalisé par le producteur américain Alex Da Kid (Eminem, DrDre, Rihanna’s and Imagine Dragons) qui a collaboré avec l’intelligence artificielle Watson d’IBM, pour composer une chanson pour Wiz Khalifa, X Ambassadors et Elle King.

Alors qu’en pensez-vous ? Cette chanson a provoqué bien des débats mais le fait est que c’est une réussite et qu’elle a générée sur Youtube plus d’1,3 millions de vues. (Toutefois je vous l’accorde le nombre de vues n’est pas un gage de qualité).

Comment fonctionne Watson ? Vous allez voir c’est vraiment incroyable tout ce qu’une IA peut faire !

D’après IBM, « le programme d’IA Watson Alchemy Language a analysé cinq ans d’écrits parmi lesquels des unes du New York Times, des décisions de la Cour Suprême, des communiqués du Getty Museum, les articles les plus populaires de Wikipédia ou encore des synopsis de films populaires.
Une fois que Watson a pu apprendre les thèmes les plus importants de notre culture, le Watson Tone Analyser a lu des articles de journaux, des blogs et des tweets pour savoir ce qu’en pensaient les gens. ». Watson a donc pu identifier les thèmes culturels prédominants et comment les gens agissent et réagissent.

En plus de cela, Watson a aussi analysé des paroles de milliers de chansons populaires, et les ensembles d’accords de ces chansons afin de créer « une empreinte émotionnelle de la musique par année ». L’IA a alors pu dégager les thèmes, les émotions, les progressions d’accords, les rythmes, les arrangements…

Puis Watson a aussi utilisé une appli de « cloud cognitif » appelée Watson Beat, qui, avec la contribution de l’artiste a permis de composer de la musique.
Concrètement le producteur a demandé à Watson quoi choisir parmi les thèmes culturels prédominants. Quand il a choisi le thème « chagrin d’amour », Watson a proposé différentes approches de composition afin de mieux traduire et mettre en valeur cette émotion.
L’artiste a alors mis son expérience, son talent, sa sensibilité, son inspiration pour personnaliser la musique comme il le souhaitait.

Je vous invite à regarder la vidéo d’IBM où Alex Da Kid explique comment il a travaillé avec Watson. Il fut fasciné par cette expérience inédite où la technologie lui a permis d’aller au-delà de son processus de créativité pour créer quelque chose qu’il n’aurait jamais fait sans lui.


Comme évoqué par Thomas Tran Dinh, IBMer et musicien, lors de son interview pour « Les clés de demain » dans le cadre du dossier « Musique : l’algorithme dans la peau » :

« Watson ne fait qu’apporter une analyse supplémentaire à l’artiste qui choisira de s’y « conformer » … ou pas. J’imagine aussi qu’au lieu de lui demander d’analyser les chansons qui ont eues le plus de succès, on peut aussi lui demander d’analyser les artistes indépendants émergeants ou de trouver d’autres manières créatives de l’utiliser… Au final, c’est toujours le choix de l’artiste ou du producteur qui prime. ».

 

FLOW MACHINES : l’IA qui compose de la musique pop

Retour en France. Je vous emmène maintenant chez Sony CSL, le Computer Science Laboratory privé de Sony. C’est une référence internationale en matière de recherche fondamentale et d’IA, qui s’intéresse depuis 20 ans à la création musicale informatisée. Le projet dont je vais vous parler a même reçu une bourse de 5 ans par le Conseil Européen de la recherche.

Un groupe de chercheurs (dont des ingénieurs du son, des musiciens, des programmeurs et même des physiciens) ont créé l’IA appelée Flow Machines, une technologie capable de composer des partitions de musique pop, jazz et brésilienne.

 Ses 2 premiers titres ont été rendus publics septembre dernier et le résultat est impressionnant.
Tout d’abord un titre pop dans le style des Beatles « Daddy’s car » qui a généré presque 1,5 millions de vue sur Youtube.


Et le titre « The Ballad of Mr Shadow », une composition dans le style des grands compositeurs américains comme Duke Ellington ou George Gershwin.


François Pachet, directeur du Sony CSL, explique que Flow Machines s’inspire d’une base de données de partitions de 13 000 morceaux dans des styles divers, de Miles Davis aux Beatles en passant par Morricone.

L’IA a analysé ces données pour voir ce qui était récurrent. Par exemple : après telle note et tel accord, il y a plutôt telle note et tel accord avec telle probabilité. Elle a pu ainsi construire un objet statistique à partir duquel peuvent être générés d’autres morceaux qui auront les mêmes propriétés statistiques.

Ainsi quand Benoît Carré, chanteur et compositeur (Voyage en Italie de Lilicub), a travaillé sur Daddy’s car, il a sélectionné un certain nombre de chansons des Beatles qu’il a soumis à Flow Machines. Elle lui a alors proposé une partition remplie de notes. Il a choisi certaines mesures, a demandé au logiciel de lui en trouver d’autres tout en s’adaptant à celles déjà sélectionnées. Et ensuite de suite jusqu’à ce que le compositeur soit satisfait de la partition musicale.

Puis c’est la phase de transformation où la partition est jouée par des instruments pré-enregistrés.


Et enfin le compositeur écrit les paroles, comme ce fut le cas pour Daddy’s car, ou peut faire appel au programme de création de lyrics « Perec » de Sony CSL, qui permet de créer automatiquement des textes en respectant le style de l’auteur. Puis les voix sont chantées par des voix existantes transformées.

Je vous recommande vivement de regarder la video, c’est juste génial !


Benoît Carré indique lors de son interview pour le Nouvel Obs :

« Flow Machines est un excellent outil pour sortir du format de plus en plus étroit de la pop. Et du point de vue de l’utilisateur, je crois que l’IA permet d’explorer d’autres formes de musicalité, plus audacieuses. »…« C‘est un formidable outil qui décuple la créativité. Il génère des mélodies auxquelles on ne pense pas forcément, puis on les adapte, on les ajuste, pour créer un son propre suivant son esthétique personnelle.»

Comme François Pachet le fait remarquer :

« Les musiciens électro travaillent déjà avec des machines, les artistes gardent toutefois la partie créative et le choix artistique. »

On se rend compte qu’avec Flow Machines, c’est pareil, sauf que la machine est ici une Intelligence Artificielle.
Pour l’instant, Flow Machines n’est pas accessible au grand public.
Sony CSL prévoit sortir 3 albums en 2017 avec de nouvelles collaborations d’artistes.

 

Il est temps pour moi de conclure et de vous partager ma vision.

Comme vous l’avez constaté les possibilités de l’intelligence artificielle appliquée à la musique sont considérables et à mon sens créatrice de valeur.

A travers tous ces exemples et les retours d’expériences très positives, l’IA permet véritablement de booster la créativité des artistes pour leur permettre d’aller vers une autre forme de création à laquelle ils n’auraient sans doute pas pensé seuls.

Est-ce une voie d’avenir ?

Trop tôt pour le dire. Mais il est certain que cette technologie est un nouvel outil d’aide à la création pour les compositeurs et elle est au service de ses utilisateurs.

Est-ce qu’une intelligence artificielle peut rivaliser avec la créativité des artistes ?

Je dirais que non car l’Homme est libre, la machine ne l’est pas. Elle apprend, s’inspire, peut-être prédictive mais n’invente rien pour autant.

Je finirais par une citation de Franck Zappa découverte sur le site d’Hexachords:

« Sans déviation de la norme, le progrès n’est pas possible ».

 

SOURCES
Cité de la Sciences, IRMA (Centre d’information et de ressources pour les musiques actuelles), Blog du modérateurDigital TrendsInfluenciaIndustrie & Technologies, NumeramaLes Clés de demain / Le Monde, l’OBSL’ExpressLe FigaroMashable, MashableMakery, Flow Machines 

 

CREDITS PHOTOS
– IA, musique et algorithme: Abidal / iStock by Getty Images (robot femme) et Canva (notes)
– IA, musique et technologie: FotoMaximum / iStock by Getty Images
– IA, musique et art: Pixabay (partition) / Extrait du tableau de Van Gogh « la nuit étoilée » / Canva
– IA et musique orchestrale: Pixabay (piano) / Canva
– IA et musique libre de droit: Jukedeck / Canva