objectif de la loi sur la transition énergétique

L’année 2015 a été une année décisive pour l’industrie des cleantechs. La loi sur la transition énergétique et la COP21 de décembre 2015 donnent un nouveau souffle à l’ innovation verte.

Par la loi sur la transition énergétique, la France veut se fixer des objectifs ambitieux pour préparer la transition « post – pétrole » et instaurer un nouveau modèle énergétique français.

Les principaux enjeux de cette loi résident principalement dans la rénovation des bâtiments, dans le développement des transports propres, dans la lutte anti-gaspillage, dans la promotion de l’économie circulaire et le développement des énergies renouvelables.

Autant de sujets qui devraient jouer un rôle déterminant dans le développement des cleantechs…

Petite définition : 

Quand on parle de Cleantech (ou de greentech, éco-activités, éco-innovations ou éco-technologies), on se réfère à toute technologie ou service ayant une valeur ajoutée environnementale, quelque soit le secteur d’activité, dans un contexte dinnovation, de forte différenciation et à fort potentiel de croissance. Le but est l’amélioration de l’efficacité et la réduction systématique de l’empreinte écologique.

L’objectif est d’assurer une performance au moins identique aux technologies ou services existants.

Domaines d’activités : 

La quasi-totalité des activités humaines peut faire l’objet d’innovations cleantech. Les principaux développements actuels s’opèrent dans les domaines suivants :

éolienne offshore, énergie renouvelableLes énergies renouvelables : Le solaire, l’énergie marine, l’éolien terrestre et l’éolien marin. La France, avec le 2ème plus grand espace maritime du monde dispose d’un potentiel de développement important sur les technologies marines. Le pays est en retard sur l’objectif de déploiement des dispositifs d’éolien terrestre ( seulement 3,7% de la consommation électrique française en 2014 ) mais la France avance à grand pas sur les nouvelles technologies marines.

économie circulaireL’économie circulaire dont l’objectif premier est de lutter contre le gaspillage. La loi fixe le recyclage de 55 % des déchets non dangereux en 2020 et la réduction de 50 % à l’horizon 2025 des quantités de déchets mis en décharge.

ecomobiliteokLes transports et l’éco-mobilité : déploiement des infrastructures de charge pour les véhicules électriques ( le gouvernement se fixe 7 millions de bornes installées en 2030 versus 10 000 aujourd’hui), développement du co-voiturage grâce à des investissements sur de nouveaux acteurs, nouveaux business model. ( BlaBlaCar a signé une levée de fonds record de 100 millions de dollars en 2014 … )

Les entreprises du secteur des Cleantechs : 

Dans les entreprises du secteur on trouve des grands groupes, servant dans la plupart des cas de locomotives, mais pas que …

Le groupe Total, dans le solaire avec le rachat de SunPower ( panneaux solaires pour particuliers et entreprises ), commence a récolter les fruits de ses investissements. D’autres montent en puissance, comme DCNS, (Leader mondial du naval de défense) dans les énergies marines : éolien flottant, hydrolien, énergie thermique des mers, houlomoteur (transformation de la force des vagues en énergie stockable).

Certains grands groupes, comme Michelin ou Air Liquide, ne veulent pas rater le train des nouveaux modes de déplacement. Ils ont rejoint Ecomobility Ventures, le fonds d’investissement créé en 2011 par la SNCF, Total et Orange, pour détecter les start-up innovantes liées à la mobilité durable. Le fonds investit dans des technologies variées, de la location de voitures entre particuliers (OuiCar) à la roue électrique (ez-Wheel), en passant par le paiement automatisé de parking (LocoMobi).

Dans ce contexte, le financement des Cleantechs décolle… 

Dans ce sillage, plusieurs grands groupes mettent en place des fonds corporate ( GDF Suez a lancé un fonds doté de 100 millions d’euros en 2014 ) et créent des incubateurs de start-up prometteuses.

évolution des montants d'investissement dans les cleantechs

Au niveau mondial on estimait en 2006 qu’un montant total de 75 milliards de dollars avait été investi dans des projets et des entreprises « de technologies propres». En 2014, se chiffre grimpe à plus de 469 milliards de dollars investis, en hausse de 47 % par rapport à 2013.

D’après l’AFIC (l’association française des investisseurs pour la croissance), 41 entreprises du secteur des Cleantech ont bénéficié de 243,5 millions d’euros  d’investissement au 1er semestre 2015, un record.

Et la France n’est pas en reste : les investissements dans les énergies décarbonées ont augmenté de plus de 25 % en 2014, pour s’établir à près de 7 milliards de dollars.

Dans ce contexte rien de moins étonnant que les mastodontes du web s’y mettent aussi.

Bill Gates et Mark Zuckerberg sont à l’origine d’un nouveau fonds d’investissement dédié aux start-up spécialisées dans les cleantechs qui ont  « le potentiel de mettre à disposition de tous une  énergie fiable et à faibles émissions de carbone ». Baptisé Breakthrough Energy Coalition, ce fonds a été dévoilé à l’occasion de la COP21 et regroupe de nombreux entrepreneurs du web :  Jeff Bezos (Amazon), Reid Hoffman (LinkedIn), Richard Branson (Virgin), Jack Ma (Alibaba), mais aussi Xavier Niel (Free)…

Cette nouvelle initiative vise à accélérer l’essor de technologies de rupture dans le domaine des énergies propres.

Le fonds doit intervenir dans cinq domaines en particulier : la génération et le stockage d’électricité ; les transports ; les usages industriels ; l’agriculture et enfin l’efficacité des systèmes énergétiques.

Un autre dispositif, nommé Mission innovation,  lancé officiellement lundi 30 novembre à la COP21, regroupe vingt pays, dont le Canada, la Chine, le Brésil, la France ou encore les Etats-Unis, l’Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis. Tous se sont engagés à doubler leurs investissements dans la recherche publique pour le développement des énergies propres. Ensemble, ils devraient investir 20 milliards de dollars (environ 18,9 milliards d’euros) dans ce domaine d’ici 2020.

mission innovation COP21

Toutes ces initiatives d’investissement, qu’elles soient publiques ou privées, donnent une nouvelle dimension au secteur et devraient permettre d’offrir aux start-up les plus prometteuses du secteur un bel avenir.

Suite et focus au prochain épisode…