Le score de crédit social : une réalité en Chine
Vous connaissez Black Mirror, la série sur les technologies du futur proche, voir très proche ? L’épisode du score de crédit social est en train de devenir une réalité en Chine : impossible d’avoir un comportement incivique pour un chinois sous peine d’une amende, d’une perte de points ou d’une arrestation immédiate.
Le score de crédit social : un système de notation des citoyens
Le système de crédit social, imposé par Xi Jingping, vise à récompenser les bons comportements et à punir les mauvais comportements via un système de points, équivalent à une note sociale.
Sont considérés comme de bons comportements l’achat de produits chinois, de bonnes performances au travail, la publication d’articles élogieux à propos de l’économie ou de la politique nationale.
Sont considérés comme des mauvais comportements aussi bien les opinions politiques dissidentes, des requêtes sur internet suspectes ou même la traversée de passage piéton alors que le feu est rouge.
Pour que le système fonctionne, les institutions chinoises, banques, justice, assurances, transports, sont encouragées à établir des listes noires des personnes n’ayant pas respecté les règles : voyager sans titre de transport, ne pas payer ses dettes, faire de la diffamation… Certaines entreprises sont elles aussi poussées à passer un audit afin d’avoir une note avant de répondre à des appels d’offre.
Le système de crédit social est rendu possible par la collecte et l’exploitation de milliards de données sur les individus ainsi que par la reconnaissance faciale, technologie dans laquelle le gouvernement investit massivement.
Un système rendu possible par la reconnaissance faciale
Plus de 170 millions de caméras avec reconnaissance faciale et intelligence artificielle seraient installées en Chine. Le gouvernement prévoit d’en installer plus de 600 millions dans les années à venir.
Mais qu’est-ce la reconnaissance faciale ?
D’après la définition de la CNIL,
‘La reconnaissance faciale est une technique qui permet à partir des traits de visage :
- D’authentifier une personne : c’est-à-dire, vérifier qu’une personne est bien celle qu’elle prétend être (dans le cadre d’un contrôle d’accès) ou
- D’identifier une personne : c’est-à-dire, de retrouver une personne au sein d’un groupe d’individus, dans un lieu, une image ou une base de données.’
La reconnaissance se fait à partir d’images fixes ou animées
Cette technologie n’est pas nouvelle dans le monde, les enjeux de protection des données et les risques considérables d’atteintes aux libertés individuelles limitent son utilisation dans la plupart des pays. La liberté d’aller et venir de façon anonyme est notamment remise en question.
Utilisée initialement par la police à des fins sécuritaires, notamment pour l’identification des criminels et suspects, elle sert désormais également à traquer les mauvais comportements.
Des sanctions immédiates pour les mauvais comportements
Les sanctions sont immédiates et prennent effet sur une durée de un an, avec l’inscription sur une liste noire et par exemple l’interdiction d’achat de billets de train ou d’avion, selon deux communiqués de la Commission nationale de développement de la réforme en date du deux mars.
L’histoire de M. Jiang a déjà fait le tour des réseaux. Le 3 mai 2018, M. Jiang a traversé un passage piéton alors que le bonhomme était rouge. Le lendemain, son visage était affiché sur des écrans de trois mètres carrés sur des dizaines de carrefours dans sa ville de cinq millions d’habitants située au cœur du Jiangsu, une province côtière au nord de Shanghaï.
Suite à cet événement, M Jiang a perdu 20 points sur son crédit social de 1000 points. Pour pouvoir les récupérer, il devra se montrer exemplaire au travail et faire des actions en faveur de la collectivité comme donner son sang.
Les dérives d’une société sous contrôle
Dans les lieux publics, la reconnaissance faciale dénonce l’utilisation abusive de papier toilette ; dans les lycées, elle dénonce les cancres, l’humeur et le taux d’implication des étudiants ; dans les aéroports, elle sert de carte d’identité ; dans les supermarchés, elle étudie les rayons les plus fréquentés, le temps passé devant chaque produit…
Le monde de Georges Orwell existe bel et bien en Chine, la science-fiction n’est plus qu’une simple réalité. Alors où s’arrêtera la Chine et surtout qui l’arrêtera ?
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Sujet très intéressant et aussi préocupant…
Je ne sais pas si vous êtes coincé en l’an 2000 mais il serait peut-être temps de changer le terme pour numérique !
DEFINITION de DIGITAL : Le terme digital est l’adjectif associé au substantif doigt (exemple: tracé digital; empreinte digitale; comput digital). Digital vient du nom scientifique anglais « numerical »1. Digital est également un anglicisme (digit signifie « chiffre » en anglais) employé en France dans les années 1970 à 1990. Il est depuis les années 2000 remplacé en français par le terme « numérique »2,3. Le passage d’une information analogique à une information numérique est appelée numérisation, alors que le passage d’une technologie matérielle à une technologie numérique est généralement appelée virtualisation ou dématérialisation.