J’ai découvert le ballon orange il y a maintenant 12 ans. Je me suis vue grandir, évoluer personnellement et professionnellement dans le basket-ball. Si aujourd’hui je me retrouve en master 2 en marketing et stratégie digital à l’institut Leonard de Vinci en vous écrivant mon premier article de blog. C’est certainement parce que j’ai travaillé très dur pour y arriver, j’ai fait des choix et des sacrifices pour mettre toutes les chances de mon côté. Mais sans le basket-ball je ne serai pas là.

 

Le déroulé du match :

Échauffement : L’état actuel du basket-ball en France.

1er quart temps : L’interview de Diaba KONATE, parisienne et jouant aujourd’hui aux États-Unis

2ème quart temps : L’impact du basket-ball sur Diaba KONATE.

3ème quart temps : L’interview de Syra SYLLA, ex-journaliste spécialisé dans le basket-ball

4ème quart temps : L’avenir du sport féminin avec le digital

-Conclusion

 

L’état actuel dans le basket-ball en France

De plus en plus de jeunes filles chaque année s’inscrivent dans les clubs de basket-ball. On compte aujourd’hui 35,1 licenciées à la Fédération Française de Basket-Ball (FFBB). Soit, 1% de plus que la saison 2019-2020. En prenant en compte la crise sanitaire que nous traversons actuellement, ce sont de très bons résultats.

De plus, le basket-ball en France aujourd’hui est le premier sport collectif.

 

Depuis les J02012 à Londres, le basketball français féminin a pris un tout nouvel élan avec la magnifique prestation de l’équipe de France portée par Céline DUMERC. Les « braqueuses » obtiennent la médaille de bronze.

On entend souvent dire que le sport apporte bien plus qu’une simple pratique physique, que « c’est l’école de la vie ». Voyons voir cela avec l’interview de Diaba KONATE. Elle est parisienne, basketteuse et joue aux États-Unis depuis 2 ans.

Interview avec Diaba KONATE

-Présente-toi et dit nous ce que t’apportes le basket-ball ?

« Je m’appelle Diaba KONATE. J’ai 20 ans. Je fais du basket et je suis parisienne. J’ai commencé le basket-ball au Paris Basket 18. J’ai été en centre de formation une année à Toulouse et deux ans à Nice et aujourd’hui je joue aux États-Unis dans l’Idaho et c’est ma deuxième année. Niveau étude je suis en double licence en marketing et communication visuelle.

Au départ, j’ai commencé le basket pour le plaisir, pour le fun. C’était comme un exit, ça m’aidait à oublier mes problèmes. Ça m’apporte en tant que personne, ça m’a permis de voyager, en Argentine par exemple pour des compétitions avec l’équipe de France. En globalité, le basket m’inculque des valeurs, mais aussi me forge un caractère. »

 

-Comment tu te sens représenté dans le monde du basket-ball en France ?

« Je ne me suis jamais vraiment posé la question. J’étais dans une structure où je pratique juste le basket. Il n’y a pas cette réflexion qui nous pousse à cette réflexion. Je suis joueuse de basket-ball et j’apprécie ce que je fais et je ne me pose pas forcément la question. »

 

-Dans quel environnement tu as grandi ?

« Chez nous on a tous fait du sport, mais mon père n’était pas d’accord pour laisser les filles faire du sport. Il a refusé à toutes mes sœurs mais à moi il m’a laissé faire du basket. Il a vu que j’aimais ce sport et que j’apportais des médailles, je gagnais des tee-shirts, des chaussures et que je voyageais. »

 

-Quand je te parle d’inégalité dans le sport à quoi tu penses ?

« Quand tu as parlé d’inégalité dans le sport j’ai pensé directement WNBA. Ici aux États-Unis à l’université on ne voit pas de différences, et c’est comme ça dans tous les sports. Mais en WNBA on voit la différence avec la NBA au niveau du salaire et de l’exposition avec les partenariats.

Après en France, les inégalités je les vois sur les playgrounds où il y a peu de filles et les garçons ont le monopole de l’espace.

-L’évènement All Parisian Games pour donner de la visibilité aux filles et aux garçons. Tu as pu participer à l’évènement. Qu’est-ce que tu en penses ?

« Déjà j’avais vraiment envie de le faire. J’étais spectatrice les années précédentes. Quand j’ai participé en 2018, ce qui est ouf c’est que les garçons comme les filles sont mis en avant de la même manière. On a tous des paires de chaussures et en tant qu’athlète j’ai été sélectionnée parmi un grand nombre de participantes.  

Ma famille elle est venue me voir pour la première fois jouer au basket. Ma mère était étonnée de voir autant de monde me voir jouer, elle s’est dit : ma fille c’est une star déjà. »

L’impact sur Diaba KONATE

Elle a obtenu des opportunités comme elle le dit si bien dans son interview avec le basket-ball qu’elle n’aurait jamais eu sans telles que : voyager, avoir la possibilité de faire changer la mentalité de ses parents sur la pratique du sport pour les filles, l’Université au États-Unis, la rigueur de travail sur le terrain de basket-ball et à l’école.

J’ai eu l’opportunité de coacher Diaba KONATE lors d’un évènement basket qui s’appelle le All Parisian Games. Vidéo

Elle était la capitaine de la rive gauche et sort MVP de l’évènement All Parisian Games 2018. Diaba KONATE lors du All Parisian Games 2018

De pouvoir jouer devant plus de 1500 spectateurs, participer à un évènement sponsorisé par la marque Nike et Jordan, être visible sur les réseaux sociaux. Pour une jeune fille du 20ème qui souhaite juste jouer au basket c’est un bel accomplissement. Et ce n’est que le début !

 

À la fin de l’interview Diaba KONATE émet son opinion sur les différences qu’il peut y avoir entre le basket-ball féminin et le basket masculin. Elle a évoqué la WNBA et la NBA aux États-Unis.

Il est vrai qu’il y a quelques mois quand Lebron JAMES et son équipe des CAVS remportent la NBA, on découvre le salaire de Lebron JAMES et le salaire en comparaison de Sue Bird qui est la meilleure joueuse WNBA actuellement. Il y a eu beaucoup de réactions par rapport aux différences de salaires entre ces deux athlètes. Article

En France, la différence se fait en effet sur les playgrounds et lors des évènements. On retrouve des inégalités dans l’investissement qu’on va mettre pour la communication digitale par exemple. Ou encore, avoir un esprit machiste où les femmes ne s’y connaissent pas en sport.

 

Pour cela j’ai l’opportunité de vous partager l’interview de Syra SYLLA, qui a grandi dans l’univers du basketball à Paris. Ancienne joueuse de basket-ball en club, ex-journaliste spécialisé basket-ball et aujourd’hui travaillant dans la communication digitale.

Interview avec Syra SYLLA (disponible sur ma chaîne Youtube prochainement)

-Présente toi et quel est ton rapport avec le basket-ball ?

« Je m’appelle Syra SYLLA, je joue au basket depuis 18 ans. J’ai été journaliste spécialisé basket 12 ans. Aujourd’hui, je travaille dans la communication digitale. La plupart du temps avec les institutions basket. C’est là où j’ai le plus de contact et j’ai des associations liées au basket-ball, que ce soit pour l’égalité des genres, la mixité la réduction des inégalités en France et au Sénégal. »

-Liens Instagram des projets de Syra : @womensportstories @ladiesandbasketball @ladyhoopshop

 

Il y a 16 432 femmes journaliste en France en 2020.

 

– Ce que t’apportes le basket-ball ?

« Je me suis faite des amis dans le basket, je me suis découverte pleins de compétences dans le basket. J’ai construit ma vie professionnelle dans le basket. Ça m’a apporté tellement de choses que je suis persuadé que le sport ça peut aider aux développements de la personne, encore plus de la femme et de la jeune fille et je l’utilise au quotidien dans les différentes actions que je mène avec les jeunes filles. »

 

-Le métier de journaliste basket-ball c’est comment en interne ?

« J’étais la seule femme noire de la France et même de l’Europe.

À l’international il y a un peu plus de mixité, mais il y a très peu de femmes journalistes à mon époque. Il y a de plus en plus de femmes journalistes aujourd’hui. Des postes à responsabilité en plus. Cependant, elles n’ont pas la vie facile. Si elles défendent une réflexion qui ne suit pas la majorité on va dire « elle n’y connait rien au sport ».

 

-Par exemple, j’ai 18 ans j’habite dans le 93 et j’ai envie d’être journaliste. Qu’est-ce qui faut mettre en place en France et quels sont les conseils à donner à cette jeune fille de 18 ans ?

« Je vois pleins de jeunes filles qui sont pleines d’ambitions mais leurs conseillers d’orientations les réduisent à faire un métier moins valorisant. Je me base sur mon experience personnelle.  

Il y a des structures comme ladies and basket-ball qui donne accès aux choses qu’elles devraient avoir accès en temps normal mais dont elles ne bénéficient pas. En rencontrant des avocates par exemple, elles pourraient ainsi se découvrir des compétences et ouvrir leurs champs des possibles. »

 

-Comment le digital peut réduire ce problème ?

« Comme tu l’as dit le digital permet de rendre visible. Il y a des bons et des mauvais côtés mais ce qui est bien c’est que tout le monde a une voix. Avant c’était les médias qui décidé qui mettre en avant et à qui donner la parole aujourd’hui avec l’outil digital tout le monde a le droit de s’exprimer et ainsi devenir sa propre plate-forme, son propre média, faire ses podcasts.

La force des réseaux sociaux c’est que chacun peut s’approprier l’outil et raconter sa propre histoire comme il la veut sans qu’elle soit déformé.

De plus, l’équipe de France masculine de basket à son propre site qui s’appelle Team France Basket. Sur Team France Basket, on devrait trouver des informations sur les hommes et les femmes. Aujourd’hui ce n’est pas le cas. Si on cherche des informations sur les hommes ont les a et si on cherche sur les femmes on ne les a pas. »

 

-Le sport féminin c’est moins vendeur et ça apporte moins en termes de finance ?

« Ça vend moins bien mais en même temps si on n’essaye pas on ne saura jamais si c’est vendeur. On peut essayer de trouver quelque chose qui puisse faire vendre le sport féminin à travers des histoires inspirantes. Le sport ça n’a pas toujours vendu en France, ils ont fait ce qu’il fallait pour que ça vende bien. Ils ont profité qu’il y ait des joueurs français en NBA. Ils ont tout de même fait des efforts au niveau de la communication. Ils ont misé dessus pour avoir un reste un résultat d’ailleurs. Il faut donc la même chose pour le sport féminin. »

L’avenir du sport féminin avec le digital

Syra travaillant dans la communication nous montre à quel point le digital est un outil permettant de donner déjà une visibilité sur le sport féminin. De trouver aussi, des talentueuses femmes qui travaillent dans le monde du basket. Il y a par exemple le media I CAN PLAY lancé par Laura KECHICHIAN il y a deux ans sur les réseaux sociaux. Elle a 23 ans, elle est basketteuse et elle à lancé son média sans avoir de diplôme dans ce domaine. Aujourd’hui elle est en partenariat avec des marques telles que : Foot Locker, Jordan…

Conclusion

Après l’interview de Diaba KONATE et Syra SYLLA on apprend beaucoup de choses sur le sport féminin à Paris notamment. On a d’un côté une jeune fille de 20 ans qui est en plein dans ses études et qui pour elle le basket lui apporte au-delà de la simple pratique. Elle est à des milliers de kilomètres de sa famille pour réaliser son rêve de petite fille.

On a Syra de l’autre côté qui elle est quasiment deux fois plus âgée que Diaba KONATE, qui a construit sa vie autour du basket, qui s’est découverte des compétences à travers le ballon orange. Avec ses années de travail dans son métier de journaliste spécialisé basket-ball, elle se place de l’autre côté pour donner accès à la jeunesse ce dont elle a bénéficier étant plus jeune.

Le basket-ball est aujourd’hui le premier sport collectif féminin en France il compte 35,1 % de ses licenciés à la FFBB (la fédération française de basket-ball) qui sont des femmes sur l’année 2020-2020.

Sur la saison 2019-2020 on compte 34,9 % de femmes licenciées à la fédération française de basket-ball. Alors on constate qu’il y a une amélioration entre la saison 2019-2020 et 2020-2021 du nombre de licenciées. Malgré le COVID-19 l’évolution du basket-ball féminin en fédération ne cesse de progresser.

Le budget prévisionnel 2020-2021 de la Fédération Française de Basket-Ball s’élève à 33 millions d’euros il a été approuvé par l’assemblée générale de l’instance qui s’est tenue samedi 17 octobre 2020 au Touquet. Le nombre de licenciés total se monte à 668 367 licenciés, avec 62 % d’hommes et 38 % de femmes.

De plus, le budget des équipes de la jeep élite (championnat masculin) s’élève à 5,84 millions d’euros en 2020. Lorsque l’on fait la comparaison au niveau de la LFB (championnat féminin) le budget est de 500 000 €.

Il faut dire que le basket-ball masculin en France est le cinquième sport collectif.

Il est vrai que le sport masculin a une ancienneté sur le sport féminin.En 1921, il y a la création de la Jeep Elite et en 1994 il y a la création de la Ligue Féminine de basket (LFB).

Comme la très bien dit Syra dans son interview, il faut mettre les moyens pour que le sport féminin fonctionne en France. Le basketball Masculin n’a pas toujours vendu en France. On a dû mettre les moyens et les ressources en place pour être là aujourd’hui.

Les JO de 2024 à Paris, vont accueillir 50 % des femmes et 50 % des hommes. Alors, donnons la même visibilité qu’on donnera aux hommes qu’aux femmes, la même chance à ces athlètes de rayonner à travers le digital.