La Réalité Augmentée, une opportunité uniquement B2B ?

 

“Pour simplifier, disons que la réalité augmentée crée de la valeur de deux façons : d’abord en devenant partie intégrante des produits eux-mêmes, puis en améliorant les performances tout au long de la chaîne de valeur, que ce soit au niveau du développement de produits, de la fabrication, du marketing, du service ou de nombreux autres domaines. »
 Michael E. Porter et James E. Heppelmann

 

Vous avez très probablement déjà utilisé la réalité augmentée.


Que ce soit sur Pokemon Go, Instagram ou autre, nombreuses sont les applications mobiles existantes qui exploitent cette nouvelle technologie.

 

Ce que vous ne savez peut-être pas, c’est que la grande majorité des cas d’usages de la réalité augmentée sont en fait en B2B.
A vrai dire, beaucoup de sujets sont concernés : éducation, logistique, ingénierie, médical…

Comment la réalité augmentée répond-elle aux défis des entreprises ?

On peut distinguer 3 priorités essentielles pour les organisations :

  • Améliorer l’efficacité opérationnelle 
  • Améliorer les compétences/la productivité de la main-d’œuvre
  • Améliorer l’expérience client

Pour répondre à ces 3 priorités, il existe différentes solutions.

1. La formation 

Que votre organisation ait besoin de développer des compétences techniques comme la maintenance et la réparation ou d’améliorer l’arrivée de nouveaux collaborateurs, la réalité augmentée est une solution qui captive toutes les générations de travailleurs.
L’AR permet d’offrir à ses employés un environnement d’apprentissage sûr où ils peuvent prendre des risques sans affecter les clients ou l’entreprise.
L’avantage de l’AR est qu’elle est adaptée à la mobilité. Vous pouvez charger un programme sur un téléphone ou une tablette et l’emmener avec vous sur votre lieu de travail pour étendre la portée. Vous pouvez également charger des produits et des informations et les utiliser partout. 

2. Santé et sécurité

L’AR va pouvoir fournir aux travailleurs de nombreuses données, avec une facilité d’accès inégalée. En réduisant considérablement la charge sur la mémoire de travail et l’attention de l’employé, elle lui permet de réserver ses ressources cognitives pour d’autres tâches, toutes aussi importantes.

Les risques sont considérablement réduits grâce à l’accompagnement d’informations tout au long des procédures, que ce soit pour la maintenance d’une machine ou une opération délicate.

3. Optimisation de la fabrication

L’optimisation du cycle de production a toujours été le premier défi des industries.
Jusqu’à présent, l’AR  a été largement intégrée pour les opérations d’assemblage.
Elle peut également être utilisée pour simplifier les opérations et procédures quotidiennes des travailleurs industriels.


Les instructions augmentées aident les ouvriers dans les secteurs de l’automobile, des semi-conducteurs et d’autres industries à effectuer leurs tâches efficacement, rapidement et avec moins d’erreurs.  Ces opérations d’assemblage peuvent être complexes, les ouvriers devant assembler des centaines de composants.

Traditionnellement, les ouvriers devaient se fier à des instructions imprimées et mémoriser les étapes nécessaires.
Les applications de l’AR, en revanche, peuvent prendre ces instructions et les rendre facilement visibles dans le champ de vision de l’ouvrier. Lorsque les travailleurs passent d’une étape à l’autre, l’application leur fournit les indications nécessaires.  De nombreuses applications permettent également d’enregistrer les étapes d’assemblage en vidéo, de sorte que si le besoin s’en fait ressentir, l’ingénieur peut s’y référer.

Du B2B au B2C, une trop grande marche ?

« La fabrication de lunettes de réalité augmentée capables d’être acceptées par le grand public sera l’un des défis techniques les plus difficiles de la décennie. »
Mark Zuckerberg
 

Peut-on imaginer que les lunettes de réalité augmentée se déportent de leurs usages professionnels pour conquérir le marché des consommateurs ?

Premièrement, il faut savoir que c’est l’usage que l’on fait des lunettes qui les rend intéressantes ou non.
Un ingénieur de contrôle qualité chez Airbus a de l’intérêt à utiliser la réalité augmentée pour l’accompagner dans sa tâche, car elle lui facilite ainsi la procédure et surtout lui évite de faire des erreurs.

C’est un usage ultra spécifique avec un périmètre défini, et c’est ce qui fait la force de l’AR.
Mais c’est une faiblesse pour le marché des consommateurs, qui attendent des lunettes au moins aussi complètes que leurs smartphones, en termes de fluidité, des possibilités d’applications, d’ergonomie et du produit en lui-même.
Rappelons le, aucune lunettes de réalité augmentée n’a su prouver son véritable intérêt auprès du consommateur. Les quelques tentatives sont très souvent moquées par le grand public.

Mark Zuckerberg déclare d’ailleurs que la fabrication de lunettes de réalité augmentée capables d’être acceptées par le grand public sera « l’un des défis techniques les plus difficiles de la décennie« . 

Le défi est d’autant plus grand car il n’est pas seulement technique, mais aussi sociétal. Sommes nous prêt à porter tous les jours des lunettes qui captent tout notre environnement ? (à savoir filmer en permanence et très probablement partager ses données au constructeur).

Mais la question la plus importante reste la suivante :

Quel sera l’app killer de la réalité augmentée ? Quel produit ou service saura bousculer le monde autant que l’a fait l’Iphone d’Apple en 2007 ?

Pour beaucoup d’experts, il ne fait aucun doute qu’Apple sortira gagnant de cette “course” de la réalité augmentée, ou au moins que la firme bouleversera profondément la vision de la société vis-à-vis de l’AR, et donc créer un véritable marché sur lequel ses compétiteurs (principalement les GAFAM) se positionneront.

De par son expertise technique, sa clientèle quasi-dépendante de son écosystème et sa puissance de frappe logistique, Apple apparaît clairement comme favori en tant que futur App Killer de la réalité augmentée.
Encore faut-il que le produit (probablement des lunettes et possiblement des lentilles dans un futur plus lointain) soit suffisamment discret, avec des applications et des cas d’usage réellement utiles, ainsi qu’un prix plus ou moins accessible.

A ces sujets, on peut prendre comme exemple l’Apple Watch. Plutôt décriée à ses débuts, elle est aujourd’hui parfaitement intégrée à l’écosystème Apple, si bien qu’il est possible de se passer complètement de smartphone pour certains usages.
Ces fonctionnalités, ajoutées petit à petit, ont réellement donné un sens à l’achat d’une Apple Watch, au-delà de l’effet « Rolex ».

Ainsi, Apple est aujourd’hui le premier vendeur de montres dans le monde, raflant 47,2 % des parts de marché au troisième semestre de 2019.  La firme vend ainsi plus de montres que l’ensemble des horlogers suisses.

Peut-on imaginer le même scénario avec les lunettes augmentées d’ici quelques années ?

 

 

Sources :

https://next.reality.news/ news/facebook-ceo-zuckerberg-uses-latest-appearance-triple-down-augmented-reality-creator-revenue-focused-future-0384603/

https://www.zdnet.com/article/mark-zuckerberg-calls-ar-glasses-one-of-the-hardest-technical-challenges-of-the-decade/

https://www.arcweb.com/blog/augmented-reality-industry