Etes-vous prêts à manger foodtech ? Bon, il est vrai que ce terme n’est peut-être pas de premier abord très appétissant. Pourtant en plein essor, c’est la délicieuse association de plusieurs notions : alimentation, innovation et technologie. La cartographie de Maddyness montre qu’ en France, chaque année de plus en plus de startups foodtech sont recensées dans ce domaine. En septembre 2019 prochain, le salon FoodUseTech à Dijon sera d’ailleurs entièrement consacré aux usages du digital et des technologies dans le secteur de l’alimentation. Voici une copieuse proposition d’un menu concocté autour de trois univers technologiques, et, de rencontres totally food faites cette année. Bon appétit!

 

En apéritif : une foodtech drink innovante

Retour sur une session shopping 3.0 au Bon Marché Rive Gauche pendant l’exposition Geek Mais Chic, en avril dernier. Une superbe découverte de plus de 80 marques principalement de mode, de beauté, de décoration, lifestyle et aussi food qui ont présenté leurs plus belles innovations numériques et technologiques.

C’est le cas de Kuantom qui propose un bar digital permettant de vivre l’expérience d’un cocktail inédit préparé par un robot mixologue connecté. Une tablette en guise de carte de cocktail permet de sélectionner la boisson de son choix.

http://https://youtu.be/4e7Un23-pCQ

En quelques secondes, Orkestra, la solution connectée de la startup Kuantom incubée au Moët Hennessy Lab, réalise un cocktail parfaitement dosé aux saveurs et textures originales. En surfant sur la carte digitale sur la tablette, la mixologie, les ingrédients et l’histoire des cocktails sont expliqués. Les recettes sont toutes créées et certifiées par des chefs barmans. C’est une belle rencontre entre la technologie et la mixologie qui éveille les papilles, et, stimule les sens. De l’ingrédient jusqu’au verre, le digital apporte une dimension autour de la consommation en créant une expérience unique de découverte d’un univers.

 

En entrée : un mix IA food

Dans nos assiettes, l’intelligence artificielle œuvre chaque jour pour mieux manger. La startup FoodPairing prédit l’intérêt de mélanger des saveurs pour créer des recettes inédites. Destiné aux chefs, aux barmans, aux foodistas, ou, tout simplement aux gourmands, l’outil passe en revue plusieurs facteurs d’ingrédients qui, lorsqu’ils partagent toute une série de facteurs aromatiques, sont susceptibles de biens se marier entre eux. C’est la méthode du foodpairing basée sur la science.

Par exemple, le couple fraise-parmesan fonctionne à merveille. Le caractère épicé et salé du fromage est très savoureux avec le goût aigre-doux de la fraise. Le basilic aussi partage certains arômes d’agrumes avec la fraise. Toutes les combinaisons de saveurs sont organisées sous forme d’arborescences simples et répertoriées par catégories de produits : viandes, fruit, légume, boissons…

Exemple de food pairing effectué sur le site FoodParing.com

En plat : des robots « food » de technologie

Quand la robotique est au service du goût cela donne des expériences culinaires inédites et tournées vers la tendance du “ manger mieux ” et du “ manger frais ”. La startup Pazzi a levée dix millions d’euros en ce début d’année 2019 pour commercialiser son premier robot pizzaÏolo. Les pizzas sont fraîches fabriquées à la demande avec des ingrédients de qualité qui peuvent être bio, durable, local…

La première “Pazzieria” ouvre ses portes en octobre prochain au centre commercial Val d’Europe en région parisienne.




L’innovation technologique dans le secteur alimentaire passe par une cuisine de plus en plus robotisée. Les progrès de la robotique associés à ceux de l’intelligence artificielle donnent naissance à des robots capables de réaliser des étapes culinaires ou des plats prêts à manger.

Tipsy, Sally, Spyce, Flippy, Pazzi, Zume, des robots food à connaitre

infographie robot foodtech chef

La technologie investit aussi la food delivery. En un clic sur une application, les robots Kiwi livreurs, croisés lors de la learning expedition à San Francisco du MBA MCI aux abords du campus universitaire de Berkeley, viennent apporter aux étudiants leur déjeuner.

La foodtech représentée à l’université de Californie à Berkeley par les #kiwibots

la foodtech représentée par les robots kiwis food delivery sur le campus de luniversité de Berkeley

Aussi, recevoir ses frites, son hamburger et sa glace par voie aérienne sera bientôt possible. Uber Eats aux Etats-Unis teste les premières livraisons de fast-food par drones dans la ville de San Diego. Uber Eats travaille avec McDonald’s pour concevoir des emballages qui préservent les aliments jusqu’à la livraison.

 

En dessert : une food print à manger

À la croisée de la technologie, de la pâtisserie, et de la confiserie, il y a Babines. Cette délicieuse marque est née de la rencontre  entre le savoir faire d’un artisan confiseur français et l’impression 3D. Babines utilise l’innovation technologique de la food print pour créer des produits originaux, adaptés aux tendances de consommation et personnalisés selon les demandes. Pour l’exposition au Bon Marché, Babines a imprimé une gamme de sucettes et de gâteaux tous geek les uns plus que les autres !

Le corner foodtech de Babines lors de l’exposition « Geek Mais Chic » au Bon Marché

L’impression 3D est source de créativité. Des grands chefs s’en servent pour inventer des plats aux formes spectaculaires tel le célèbre chef néerlandais Jan Smink.

La réflexion autour de la technologie 3D et la food a été amorcée en 2006 lorsque la NASA a commencé des recherches sur l’impression alimentaire. Aujourd’hui, les imprimantes 3D alimentaire sont capables de créer des plats à partir de différentes pâtes et matières. La food print offre donc des possibilités infinies. Lynette Kucsma, la fondatrice de Natural Machines, estime que “ l’impression 3D permet de contrôler ce dont est composé la nourriture produite , chose impossible avec les produits issus du commerce traditionnel. Ce qui peut intéresser les consommateurs à la recherche d’un régime particulier ou désirant éviter certains aliments.” Tout cela donne à réfléchir et l’évolution de l’imprimante 3D alimentaire remplacera peut-être un jour le micro-onde.

 

L’essence même de la foodtech est d’associer alimentation et technologie pour améliorer l’expérience consommateur et la chaîne de valeur de l’alimentaire. Manger est universel et l’alimentation est essentielle pour vivre.

“ Personne ne peut bien vivre, bien aimé et bien dormir s’il n’a pas d’abord bien mangé ” Virginia Woolf

A l’heure actuelle, l’omniprésence du #food sur le web montre que manger est devenu aussi bien un acte social, émotif que vital. Et, surtout de plus en plus digital ! Le réseau thématique FoodTech de la Frenchtech est d’ailleurs centré sur les usages du digital qui aide à changer la donne dans l’alimentation “ de la fourche à la fourchette ”. C’est en ce sens que la foodtech est un écosystème porteur de sens et de potentiel pour “ mieux manger ”. Et vous, qu’avez-vous pensé ce menu foodtech? Rendez-vous dans l’espace commentaire y pour donner votre avis.

 


Sources :

Pour aller plus loin :

Julie Bouchiat Wein Geek mais Chic, l’expérience shopping 3.0

Virginie Heinrich  Food & réseaux sociaux : quand regarder devient aussi important que manger

A écouter 🎙Le #BestOff du Podcast Foodtech #BonjourPPC