Covid-19, l’essor de La nouvelle scène digitale ! Mais qu’en est-il des droits d’auteur?

 

L’année 2020 a été marquée par l’épidémie du Covid-19. Cela a forcé le monde à rester pendant des mois confinés chez soi. A notre plus grand regret, restaurant, boîte de nuit et salle de spectacle sont restés clos pour éviter la propagation de la maladie. Les artistes ne pouvant plus se produire sur scène ont été obligés d’annuler ou de repousser leurs représentations. Certains secteurs ont subi une forte baisse de leur chiffre d’affaires. 

Les premiers symptômes de déprime générale ont très vite fait leur apparition suite aux règles de confinement du 17 mars 2020 fixé par l’Etat français.

Cette action a eu pour conséquence de révéler la force du digital notamment dans le monde du spectacle. Mais la question est de savoir s’il peut exister une notion de droit d’auteur sur les réseaux sociaux?

 

1- Covid-19, révolution de la scène digitale:

En ces temps difficiles, afin de continuer à partager quelques moments ensemble malgré cette mise en demeure générale certains artistes ont choisi de multiplier les apparitions sur les réseaux sociaux afin de rester proche de leurs fans. Des concerts improvisés en direct ont été observés depuis nos objets connectés afin de nous divertir depuis chez nous.

Cet évènement a eu pour effet d’augmenter la communication via les réseaux sociaux. Notre engouement pour la toile connectée s’est plus que révélé.

Un des plus grands événements diffusé en direct sur Facebook, Instagram et You tube a été effectué par David Guetta à Miami le samedi 18 avril 2020. Jetez un coup d’oeil ! Et régalez-vous !

Concert live Miami David Guetta

http://https://www.youtube.com/watch?v=Vr2FLgmWCJA

Ce concert a permis de récolter 128 millions de dollars au bénéfice du personnel médical qui contribue au combat mené contre le Covid-19.

Le live stream est devenu un outil marketing de promotion indispensable pour les artistes. La distanciation sociale a décuplé ce phénomène.

2- Live stream et droits d’auteur:

Mais qu’en est-il des droits d’auteur de ces artistes qui nous ont offert généreusement  ces moments de convivialités connectés?

Pour ceux et celles qui ne connaissent pas le principe des droits d’auteur, regardez cette vidéo, cela vous permettra de mieux comprendre.

Melle Laure de Tarmac.be « Plagier c’est voler » 

http://https://www.youtube.com/watch?v=OkSZFAySgw4

Effectivement, il existe pour les talents de multiples canaux de rémunération dont leurs droits d’auteur. Plus leurs oeuvres sont diffusées en télé, en radio et sur le web via les canaux du streaming plus les individus ayant participé à la création de ces oeuvres sont rémunérés. 

Youtube est la plateforme de contenu du web la plus utilisée. En moyenne, la monétisation des vidéos qui y sont postées varie entre 0,18€ à 0,44€ pour 1000 vues. Cela veut dire que si nous nous positionnons sur la fourchette haute des estimations, 1 000 000 de vues équivaut à une rémunération de 440€. Ces chiffres restent extrêmement faibles. Il est clair que ce n’est pas avec ce simple biais que vous ferez fortune. Pour les curieux, vous trouverez sur cette même plateforme de contenu des milliers de vidéos qui vous dévoilent les recettes secrètes pour monétiser ses vidéos. Effectivement, ce n’est pas si  simple, c’est un métier d’être youtubeur.

Mais recentrons-nous sur les droits d’auteur. Ce mot-clé en France fait souvent de pair avec la SACEM (Société des Auteurs Compositeur et Editeurs de la Musique). En ce qui concerne les oeuvres qui y sont enregistrées, la répartition est la suivante : 

Répartition des droits d'auteur

Cette base peut différer selon les accords convenus entre tous les intervenants de la création d’une oeuvre. 

Mais  qu’en est-il de la diffusion de spectacle en live sur les réseaux sociaux. Vous êtes d’accord que le web est la plus grande scène qui puisse exister. 

Effectivement grâce aux plateformes de streaming tel que Spotify, Soundcloud, Apple Music… nous avons la possibilité d’écouter en illimité la musique de nos artistes préférés. Pour ces canaux une rémunération existe. 

Mais vous pouvez toujours observer sur la toile de nombreux shows en live qui ne permettent pas toujours à l’artiste une rémunération malgré le nombre de vues qu’ils enclenchent sur le web.

Au vu de l’impact économique sur le secteur de la musique et du spectacle, la SACEM a fait preuve d’initiative en prenant de nouvelles dispositions au sujet de la rémunération des droits d’auteur sur le web afin de pérenniser et préserver au mieux les artistes durant cette crise sanitaire.  

A mon agréable surprise, le 14 mai 2020, la SACEM a pris enfin l’initiative d’informer ses adhérents qu’une rémunération exceptionnelle de droits d’auteur sera attribuée aux artistes ayant proposés sur internet des concerts, DJ sets ou sketches durant cette période de confinement. Elle a mis en place des accords avec de nombreuses plateformes tels que Youtube, Facebook et Instagram en effectuant une collecte afin de pouvoir rémunérer les live streams des adhérents de la SACEM.

Depuis le 1er juin 2020, vous pouvez d’ores et déjà transmettre les informations suivantes pour tout live stream effectué à partir du 15 mars 2020 dès lors que vous avez un minimum  de 1000 vues :

Les 6 informations à transmettre à la SACEM

les 6 informations à transmettre pour la rémunération droit d'auteur live stream

Effectivement, il sera simple de pouvoir déclarer vos droits live stream durant cette période inédite en vous connectant sur votre espace personnel.

https://createurs-editeurs.sacem.fr/

 

Vous pouvez observer ci-dessous la grille de rémunération des droits d’auteur live stream de la SACEM

rémunération des droits d'auteur livestreams de la Sacem

Nous le savons, ce système de rémunération reste encore temporaire mais ne serait-il pas logique de le maintenir et je dirais même mieux de le faire évoluer en l’améliorant .

 

3- Doit-il exister une notion de droit d’auteur sur les réseaux sociaux:

Comme je l’ai dit précédemment le Web est devenu un des premiers canaux utilisés pour écouter de la musique et visionner des spectacles. Certes elles offrent à ces artistes une possibilité de faire découvrir leur travail. Mais ce nouveau canal n’est-il pas utilisé de la même façon que la télé, la radio, les salles de spectacle, les cinémas… La notion de droit d’auteur existe dans tous ces canaux mais qu’en est-il des plateformes de réseaux sociaux. 

Ne devrait-il pas exister une réglementation de la rémunération des droits d’auteur via cette nouvelle forme de consommation d’art et cela de façon pérenne. Le spectacle digital est bel et bien là! 

Ne serait-il pas normal que les canaux utilisant toutes oeuvres créant un véritable intérêt pour les internautes octroient une rémunération à ceux qui les créent.

La question est de savoir, si le spectacle digital mérite une rémunération de ces droits d’auteur.

Qu’est-ce qui fait le véritable succès des applications tel que You tube, Facebook, Instagram, Tic Toc  et d’autres ? Nous aimons assouvir notre curiosité et observer comment vivent les uns et les autres mais pas que.  Les artistes quel que soit leur domaine participent au trafic des réseaux sociaux. De nouvelles images, vidéos, textes et mélodies envahissent la toile chaque jour.

Des artistes prennent place sur cette nouvelle scène digitale sans pour cela percevoir de droit d’auteur malgré l’engouement qu’ils provoquent. 

Pour ma part j’ai découvert de nombreux artistes uniquement via le web, Youtube, Instagram, Facebook, combien de sketchs, combien de concerts, combien de podcast ai-je découverts via les réseaux sociaux.

Cela veut dire que des milliards d’oeuvres diffusés sur des réseaux sociaux écoutés par des milliards d’internautes ne permettent pas la rémunération des droits d’auteur de leurs créateurs. 

Il faut savoir que ces géants du web sont pour la plupart d’entre eux, des entreprises dont le chiffre d’affaires ne fait que croître.

Par exemple, Facebook  au 1er trimestre 2020 a atteint 17,74 milliards de dollars de chiffre d’affaires (+ 18% par rapport à l’année précédente). Youtube, lui a obtenu à obtenu  4,79 milliards de dollars de chiffre d’affaires.

Il faut reconnaître qu’une partie de ce succès est due à l’enrichissement de contenu apporté par les oeuvres de nos talents préférés.

Nous n’avons pas de problème avec le fait qu’une entreprise à succès s’enrichisse. 

Mais la problématique est que depuis la généralisation de l’utilisation du web, les artistes de ce monde, ceux qui enrichissent la toile de leurs oeuvres ne sont pas rémunérés pour leur travail et surtout pour l’intérêt qu’ils provoquent via ces plateformes.

Les réseaux sociaux ne sont-ils pas devenus des canaux permettant d’écouter, de regarder, de lire, de découvrir les oeuvres que nous pouvons observer à la télévision, à la radio, via des CDs, des vinyles ,sur des plateformes de streaming et autres.

Tout organisme d’exploitation d’art devrait réfléchir à cette question. 

La nouvelle scène digitale est bel et bien là! Il est temps de la structurer!

musique Homme cerveau marketing

 

 

A lire :

Back to the Future of the Digital, Podcast sur le numérique au quotidien

Quelles tendances digitales après le Covid-19?

Le pouvoir de la musique sur l’Homme à l’écoute du marketing

Comment le Digital sert ou servira une société meilleure ?

Source: 

SACEM: rémunération temporaire des livestreams pour les adhérents

SACEM: Répartitions des droits d’auteur

Iphonesoft: Facebook, les résultats financiers de T1 2020

Siècle Digital: Alphabet choisit de dévoiler les revenus de YouTube

Soirmag.be: En 1h30 de concert caritatif, David Guetta récolte une somme colossale de dons (vidéo)

Irma: Le live stream survivra-t-il au déconfinement ?