L’impact du coronavirus dans l’accélération numérique et la transformation digitale

Nous sommes encore en pleine crise du coronavirus et pourtant nous voyons déjà se profiler les grands gagnants et les perdants de cette crise  : ceux qui étaient préparés ou du moins qui avaient mis en place une avance technologique, et ceux qui au contraire n’ont pas d’autres choix aujourd’hui que de panser les plaies qui s’élargissent sans cesse et pour lesquelles les solutions curatives déployées laisseront des traces.

A tous les niveaux, ont peut s’apercevoir que la maîtrise des technologies et la capacité à s’en servir donnent un avantage réel dans cette crise. Aujourd’hui, certains pays qui ont la faculté de traiter les données et de les utiliser montrent clairement une capacité d’adaptation et un avantage salvateur face à la crise du coronavirus, poussant à l’admiration et au fatalisme des autres. C’est ainsi que les états qui ont utilisé dès le début la technologie et les données à bon escient montrent une facilité déconcertante à limiter la progression de la pandémie, tandis que d’autres peinent à l’enrayer.

Nous pouvons entrevoir au niveau économique cette même réalité. Nous sommes entrés dans la quatrième révolution industrielle se caractérisant par une accélération numérique. A ce titre, quelles seront les conséquences de cette pandémie ?
Bien que cela ne soit pas encore évident pour tous, surtout pour ceux qui ont « raté le train en marche », la crise du coronavirus marquera encore plus profondément le retard accumulé par certaines entreprises dans la digitalisation et nécessitera des actions substantielles pour ne pas se diriger vers une perte drastique de clients ou même cesser leurs activités respectives.
L’expression « s’adapter ou disparaitre » est encore plus vraie aujourd’hui. Seule éclaircie au tableau, il n’est peut être pas encore trop tard pour agir, réfléchir aux possibilités qui s’entrouvent, et ne pas rester à attendre immuablement les jours qui passent dans l’espoir que les choses reviennent à la normale, car soyons réalistes, rien ne sera comme avant...Comme après chaque crise, il y aura des conséquences peu heureuses pour certains et les cartes seront potentiellement redistribuées.

La crise du Coronavirus met en exergue l’avance technologique des pays capables d’enrayer la propagation du virus.

Plusieurs pays dont la Corée, Taiwan ou Israël se sont appuyés sur la technologie pour endiguer la pandémie du coronavirus. Echaudée par les précédents virus, ces pays ont misé d’emblée sur la donnée. Un résultat efficace avec une pandémie rapidement endiguée. Une fois un malade identifié, la recherche des personnes ayant été en contact avec lui est extrêmement efficace grâce aux croisements de plusieurs bases telles que les données de bornage de téléphone mobile, des paiements bancaires ou de vidéos surveillance.

real time big data analytics coronavirus

Analyse du coronavirus avec le Big Data

Une communication digitale encore insuffisante en France ?

La communication est le nerf de la guerre pendant une pandémie. Les médias traditionnels ont occupé et occupent encore une large place alors que la panoplie du web marketing pouvait améliorer considérablement le plan de communication dès le début de la crise afin d’expliquer et toucher les personnes avant que la situation devienne incontrôlable. Taiwan par exemple a dès les premiers temps utilisé les chatbots pour aider au suivi médical des personnes en quarantaine. D’autres pays ont misé sur les réseaux sociaux pour faciliter l’apprentissage des gestes barrières ou sensibiliser de façon ciblée des populations à risque. A Hong Kong, les autorités médicales ont même diffusé un tutoriel sur l’art de se fabriquer des masques maisons, une mesure qui aurait pu s’avérer utile dans la situation actuelle de pénurie.

coronavirus chatbot

Chatbot pour poser des questions sur le Coronavirus

Des données pour anticiper et un compromis sur les libertés ?

Qu’est-ce que le backtracking ? Et pourquoi fait-il autant débat ? Divers états ont mis à profit les technologies numériques pour lutter contre la propagation du coronavirus. La Corée du Sud recourt par exemple à la géolocalisation des personnes malades via leurs téléphones portables. Un résultat efficace avec une épidémie rapidement maîtrisée.

Mais cette crise sanitaire pose alors des questions importantes sur notre conception des libertés individuelles. Masques et tests de dépistages  pour tous, et surtout traçage consenti des malades font partie des recettes qui ont permis à la Corée du Sud de limiter spectaculairement le bilan humain du Coronavirus, sans aucune mesure de confinement général.

Même méthode en Israël mais cette fois-ci avec le confinement. Une application existe pour savoir si des malades se situent dans l’entourage de ses utilisateurs. Cette application nommée « The Shield » (le bouclier) les alerte dans le cas où ils auraient pu croiser un patient touché par le coronavirus, afin qu’ils se mettent en quarantaine.




Vidéo : bientôt tous suivis à la trace – Reportage C’est dans l’air 

Le « backtracking » repose donc sur la collecte et le traitement de la géolocalisation parmi d’autres données à caractère personnel. Dans ces différents pays (Corée, Israël,…), le backtracking reçoit l’adhésion de la population, et repose sur un solide fondement juridique.
Comment le mettre en oeuvre sans risquer de porter atteinte aux droits des personnes ni de les stigmatiser ? En réalité, selon toute vraisemblance dans ce contexte, le consentement individuel n’est pas requis. La protection de la santé publique relevant d’ailleurs des exceptions au RGPD.

« Certains types de traitement peuvent être justifiés…pour suivre des épidémies et leur propagation. »

Plusieurs opérateurs télécoms ont à ce titre accepté de partager les données de localisation de leurs clients, pour vérifier si les consignes de confinement sont appliquées et suivre la propagation de la pandémie de coronavirus. On apprend alors sans surprise que 17% des Parisiens auraient quitté la ville à l’annonce du confinement. En somme, les données ont finalement été utilisées pour faire du curatif et non du préventif : cette mesure est malheureusement tardive et moins précise par rapport à ce qui existe dans les pays qui ont su enrayer la propagation du virus.

Backtracking tous traques

Backtracking : nous sommes tous traqués

Les défenseurs du traçage numérique soulignent, outre son efficacité, le fait que le backtracking permet d’éviter le confinement généralisé. Mesure attentatoire elle aussi à une liberté fondamentale : celle de se déplacer…

Alors que j’écrivais cet article, quelle joie de voir que ce type d’initiative était lancée et possible en France. Un nouveau site estcequonpeutsortir.fr recence le nombre d’infectés au covid-19.

presentation remy challe estcequonpeutsortir.fr

estcequonpeutsortir.fr par Rémy Challe – Linkedin

Rémy Challe, directeur général de la Edtech France nous a partagé un site fiable capable d’indiquer avec exactitude le nombre de malades autour de nous ! Je me suis donc empressée de le découvrir : et voici la page de redirection du site ! Le moins que l’on puisse dire, c’est que la déception est là même si l’humour adoucit les moeurs…

reponse site estcequonpeutsortir.fr

Affichage du site estcequonpeutsortir.fr

Au même titre que nous pouvons voir des pays qui « sortent du lot », des entreprises en sortiront avec une longueur d’avance : celles ancrées dans l’ère numérique qui auront su s’adapter et manifester une capacité à apprendre et comprendre les changements qui se profilent.

Dans quelle mesure la crise du coronavirus va t-elle booster la digitalisation et impacter la stratégie des entreprises ?

La récession que va causer la pandémie de Coronavirus n’est pas encore quantifiée que déjà la question est sur toutes les lèvres : dans quelle mesure cette crise va t-elle transformer l’économie ? La crise va t-elle accélérer ou modifier certaines tendances en cours ? Qui seront les grands gagnants du Covid-19 ?

recession crise coronavirus

Récession due à la crise du coronavirus

De l’organisation au travail en passant par les habitudes de consommation, voici quelques bouleversements auxquels on doit s’attendre indubitablement :

Une nouvelle stratégie relative aux chaînes d’approvisionnement

L’arrêt de l’industrie chinoise a démontré la dépendance marquée de l’Europe à son égard.

« Y compris des PME vont peut-être regarder leur approvisionnement pour opérer avec du sourcing plu proche », explique Jean-Morel, associé du cabinet d’expert-comptable RSM.

approvisionnement avant coronavirus

Approvisionnement avant le coronavirus

Cette tendance commençait à percer avant la crise mais elle pourrait s’accroître, que ce soit en relocalisant la production quitte à en faire un argument de vente (le Made in France), ou en privilégiant des pays de production plus proches où les salaires restent plus faibles.

Angoisse persistante et consommation ?

 » La distanciation sociale est là pour longtemps « , avertit la Technology Review du Masachussets Institute of Technology américain.

Qui d’entre nous ne réagit pas en voyant ces images de personnes agglutinées dans les transports en commun sans masque et sans mesures barrières dans des films sur Netflix ?
Eh oui…on s’occupe comme on peut…
#netflixaddict

Transports communs metros RER surcharges

Transports en commun surchargés pendant le coronavirus

Nouvelle organisation du travail ?

On peut se demander si le travail en open space perdurera. Le télétravail est déployé massivement sur tout le territoire et semble s’adapter de manière plutôt positive pour répondre aux problèmes actuels. 59% des français déclarent travailler à domicile et 11% en résidence secondaire et 89% d’entre eux n’avaient jamais fait de télétravail. A ce titre, 2 français sur 3 ne disposent pas d’une pièce dédiée pour travailler à distance.

Ce nouveau mode de vie ne plaît pas à la majorité d’entre eux qui regrettent à 76% leur espace de travail dédié. Le travail confiné chez soi avec ses proches étant souvent bien plus difficile et empêche pour certains la concentration. Pour autant, le temps de transport en moins est un gain de productivité incontestable, favorise un temps de sommeil plus qualitatif, et solidifie les liens familiaux, et donc une société apaisée.

open space avant coronavirus

Open space avant coronavirus

« On peut ressortir de cette crise avec une réinvention assez conséquente des modes de travail », note Vinciane Beauchene, directrice associée chez BCG.

Là encore, le coronavirus apparaît comme un accélérateur de la tendance de l’agilité d’entreprise : autonomie des équipes, recours plus important au télétravail…Etre mis en situation est la meilleure façon d’apprendre et d’accepter le changement.

Vers un monde plus digital après le coronavirus ?

L’arrivée du Covid-19 aura fait prendre conscience de l’importance du numérique et aura propulsé certaines entreprises dans la digitalisation.

Pour  le patron de KPMG France, Jay Nirsimloo, « les entreprises qui n’ont pas achevé leur migration technologique ont un handicap. Tous les dirigeants savent qu’il y aura un avant et un après le Covid-19. »

monde plus digital

Vers un monde plus digital

Que va t-il donc se passer maintenant ? Ceux qui avaient déjà de l’avance en profiteront-ils ? Ceux qui n’étaient pas encore rentrés dans l’ère numérique doivent-ils se résoudre à disparaître ? Il est évident que ce n’est pas si simple, car la crise redistribuera les cartes. Tout dépendra des opportunités que chaque entreprise aura pu saisir en s’adaptant face à cette situation hors norme et en développant une capacité d’apprentissage rapide et efficace.

Les « gagnants » du coronavirus

Avec la crise sanitaire du coronavirus et le déclenchement du confinement généralisé, les observateurs avaient prédit des jours bénis pour les sites d’e-commerce. Qu’en est-il vraiment ? Les gagnants à la fin ne seront peut-être pas ceux auxquels nous pensions…

gagnants ou perdants GAFA coronavirus

Coronavirus : les gagnants vs les perdants

Si un grand nombre d’entreprises va accuser un manque à gagner ponctuel, ce ne sera pas le cas pour les industries du cinéma, du théâtre, des croisières, du voyage et de la restauration qui ne pourront pas rattraper les dépenses perdues.

A l’inverse, télémédecine, télétravail, école à distance, plateforme de streaming, e-commerce et drive sortent grands gagnants de la crise du coronavirus. Une Banque américaine a même créé à ce titre un indice boursier qui regroupe les entreprises dont les cours en bourse profitent du virus sous le nom de « stay at home » index.

Si certains parlent d’un pari éphémère et anticipent un essoufflement dès que le virus sera vaincu, d’autres misent sur un changement des habitudes des consommateurs. Ces derniers auront souscrit à des abonnements qu’ils devraient garder ou des habitudes de consommation qui s’ancreront dans leur quotidien. De la même façon que la grève des transports a durablement popularisé la pratique du vélo, le coronavirus pourrait enraciner le recours à la visioconférence ou au télétravail dans les usages.

En 2003 déjà, lors de la crise de l’épidémie du SRAS qui avait paralysé une partie d’Asie du Sud-Est, la plateforme de vente en ligne Taobao créé par Jack Ma, le fondateur d’Alibaba, avait initié les chinois au shopping en ligne. Cette habitude s’était à ce moment-là installée durablement dans leur vie quotidienne.

La communication : nerf de la guerre pour les marques ?

Opportunisme ou véritable intérêt sociétal, de nombreuses marques tentent de nous sensibiliser à leur manière sur le sujet et de réagir sur la pandémie du Covid-19. Initiative parfois discutable, mais cela reste toujours une opportunité de communiquer, d’affirmer ou de réaffirmer un positionnement, des valeurs ou de valoriser une marque…

De nombreuses marques de tous secteurs communiquent sur leur participation à l’effort national : Petit Bateau, Décathlon, LVMH…D’autres comme Intermarché par exemple a décidé de rendre hommage à tous les héros discrets, ceux qui font vivre les français, les pêcheurs, les transporteurs, les agriculteurs, etc…

Burger King sort du lot créant le buzz avec une communication très réussie…

Burger-King communication coronavirus

Publicité Burger-King

Burger-King coronavirus communication

Tweet Burger-King

Au final, les DNVB ne seront-elles pas aussi les grandes gagnantes du coronavirus ?

Pour rappel, les DNVB ou « Digital Native Vertical Brands », est la nouvelle terminologie utilisée pour désigner les pure-players du e-commerce qui créent une marque sur un marché vertical. Ils proposent une vision du monde avant de vendre un produit et définissent une nouvelle relation à la marque qui est plus d’ordre culturel que purement transactionnel.

L’épidémie du coronavirus est pour certaines DNVB l’occasion de sortir du lot.

« C’est même une obligation pour ces marques aussi agiles qu’engagées socialement », selon Viviane Lipskier, fondatrice de BrandAlchimy.

« Les marques nées sur Internet s’adressent à toutes les populations et couvrent tous les secteurs.
Grâce à leur lien direct aux consommateurs , elle peuvent continuer à exister durant la crise du Coronavirus – Istock

DNVB avantages business model

DNVB : avantages du business model

Le spécialiste de la smart food Feed par exemple offre des centaines de milliers de repas au personnel médical, mobilisé contre la propagation du virus.

De même en cette période de confinement, le produit que les Français s’arrachent, c’est le papier toilette. Pour satisfaire les besoins des consommateurs, Popee, jeune marque dont le site internet a été lancé en novembre dernier, propose un produit made in France composé à 100% de papier recyclé.

Lancée fin 2019, les Mini Mondes se présente comme la première DNVB française du jouet. Ils ont choisi d’offrir 500 carnets de voyage pour occuper les enfants en ces temps de confinement. « L’impact business de notre décision est difficile à chiffrer mais nous voulons faire connaître notre aventure tout en soutenant les parents. Notre business découle des valeurs d’authenticité et de simplicité que nous défendons, »explique le cofondateur Quentin Ory.Les DNVB misent alors sur les réseaux sociaux pour garder un lien avec leur « communauté ». Au delà de l’aspect marketing, elle n’hésitent pas à relayer des messages sanitaires ou des initiatives pour aider les soignants. Une stratégie qui pourrait s’avérer payante, selon Sébastien Tortu, auteur de DNVB : le (re) nouveau du commerce.

« Beaucoup d’entreprises vont énormément souffrir de cette crise, indique t-il. La communauté va jouer un rôle évident. Les consommateurs attendent de ces marques un réel engagement sociétal. Les entreprises répondant aux besoins et aspirations de leurs clients réussiront à maintenir leur confiance. Elle sera nécessaire pour se relever une fois la crise terminée. »

Un véritable challenge lorsque les services de livraisons habituels les pénalisent de surcroit. L’efficacité de leur business model face à cette crise sera un véritable atout, mais sera t-il suffisant ?  

Qu’en est-il des GAFA ? Sortiront-ils renforcés ou affaiblis par la crise du coronavirus ?

On pourrait croire que Google pourrait être le grand perdant. En effet, son modèle économique s’appuie sur la publicité en ligne. Comme les gens cherchent moins à acheter, les publicités sont moins attractives à l’heure actuelle, et Google pourrait voir ses revenus baisser.

Du côté de Facebook, l’utilisation et l’engagement des utilisateurs avant l’épidémie était en baisse selon diverses enquêtes et estimations d’analystes, principalement auprès des utilisateurs plus jeunes lui préférant d’autres plateformes, notamment Instagram, Snapchat et TikTok. Facebook disposait d’avis peu glorifiants comme « cela gaspille notre temps (pour 82% des personnes interrogées), « propage des attaques et des rumeurs injustes (pour 61%), et « nous divise (pour 57%).

GAFA gagnants ou perdants coronavirus

Les GAFA : gagnants ou perdants

Maintenant, avec la crise, comme l’écrit le New York Times, Facebook et les grandes entreprises de technologie ont une chance de « changer le récit » autour de leurs entreprises et marques. Le soi-disant « techlash » ou retour de batons est en suspens.

Facebook illustre cette volonté en annonçant son programme de subventions de 100 millions de dollars pour les PME. Google a indiqué pour sa part offert 800 millions d’aide directe et indirecte aux PME.

De même, l’ensemble des grandes entreprises technologiques Google, Facebook, Amazon, Microsoft, Apple, IBM, Cisco et Twitter se sont tous réunis à la demande de Donald Trump pour étudier la dissémination du virus aux Etats-Unis, analyser les bases de données médicales et lutter contre la désinformation.

« Les entreprises de haute technologie et les grandes plateformes en ligne joueront un rôle majeur au sein de cet effort collectif » a espéré le conseiller de Donald Trump Michael Kratsios.

Ce mélange de soutien ciblé, d’empathie et de communication avisée sera t-il suffisant pour qu’elles redorent leur image et reprennent le contrôle de la conversation sur leurs marques ?

Ce n’est pas certain. Toutefois, ce qui plus évident, c’est que la crise actuelle devrait permettre aux GAFA de renforcer leur suprématie commerciale. Le covid-19 est en train d’accélérer de manière évidente la transition générale vers le numérique. Et ces entreprises devraient sortir renforcées, au terme de cette épidémie, bénéficiant de quantités de données exploitables, d’un historique et donc d’une connaissance fine du marché et des clients, vecteur d’efficacité.

A l’heure où le recours au service de visioconférence Zoom explose avec le confinement et le télétravail imposés par le coronavirus, il s’avère que son application pour Iphone renvoyait des données utilisateurs à Facebook. Zoom a publié un communiqué, suite à cette révélation, indiquant que tout transfert de données vers le réseau social était suspendu, mais on voit bien que la donnée est la clé de voûte du succès des grandes entreprises technologiques actuelles, et que les données son bien le nouvel « or noir ».

zoom ios donnees

Protection des données avec Zoom

On perçoit très bien en ce moment comment les géants américains sont en train, à tous les niveaux de s’installer encore plus durablement et significativement dans notre quotidien.

Amazon a dû embaucher 100 000 personnes pour faire face aux commandes. Certains freins à l’achat en ligne qui existaient encore chez certains se sont volatilisés. De nombreux consommateurs n’ont pas hésité à commander de la nourriture sur Internet, ce qu’ils rechignaient à faire jusque-là. En Ile de France, la part de marché d’Amazon est passé de 24 à 40%.
Néanmoins, on peut se demander quelle image restera d’Amazon auprès de tous une fois la crise passée : celle de l’entreprise salvatrice qui aura su nous livrer malgré la tempête sanitaire ou bien celle de l’entreprise qui aura exposé ses salariés au Covid 19 pour générer davantage de profits ? Réponse dans quelques temps…

Le confinement forcé est pour le monde du cinéma un bouleversement radical. Les salles de quartier sont fermées et aujourd’hui regarder des films en streaming sur son canapé en s’abonnant à Netflix est devenu le moment de convivialité familial. En Italie, les téléchargements de Netflix ont à ce titre bondi de 65%. Rappelons aussi que sur Youtube, filiale de Google, le trafic est tel qu’ils ont dû réduire le débit de 25%.

A l’inverse, certains modèles à l’ancienne, qui ont fait le pari fou de ne pas posséder de site internet sont en train de s’écrouler, comme par exemple la chaîne Primark spécialisée dans les vêtements à bas coût. A contrario, H&M ou Zara continuent leur activité sur internet, et par cela même continuent d’exister auprès de leurs clients.

Conclusion :

Les mesures de quarantaine constituent une aubaine inattendue pour l’économie numérique. Les plateformes de e-commerce, de télétravail, d’enseignement à distance ou encore de jeux vidéos s’imposent auprès de tous, sans compter les GAFA qui s’installeront encore plus significativement dans nos vies.

Les marques, comme les DNVB qui auront su communiquer sur leurs actions, tireront potentiellement leur épingle du jeu en préservant le lien avec leur communauté, en l’accompagnant dans cette période difficile pour tout le monde. La réalité est telle qu’il y aura un avant et un après coronavirus d’un point de vue social.

Reste à savoir si l’épidémie fera véritablement office d’accélérateur ou si chacun reprendra ses habitudes passées au lendemain de la crise sanitaire, ce qui parait tout de même peu probable. Cette crise mondiale engendrera indubitablement des mutations structurelles qui développeront de nouvelles activités. Il est évident que beaucoup de sociétés sauront trouver dans la crise des leviers de croissance tandis que d’autres subiront de plein fouet leur incapacité à évoluer dans un monde ou l’accélération numérique se poursuit.

Dans la prolongation de cet article, je rédige actuellement une thèse professionnelle sur les impacts de l’accélération numérique et la nécessité de développer des avantages anti-concurrentiels pour toutes les entreprises :

S’adapter ou disparaître : comment l’IA et le Big Data bouleversent les dynamiques concurrentielles dans le secteur du Retail ? 

A ce titre, je serais heureuse de vous interviewer afin de l’enrichir. N’hésitez pas à me contacter sur linkedIn ou Twitter si ce sujet vous interpelle.

Cet article vous a plu ? Je vous invite à lire mon autre article publié sur ce blog : Comment booster ses ventes en rendant le paiement invisible ?

Sources :

CNews – Coronavirus : qu’est-ce-ce que le backtracking, ce système de surveillance qui fait débat ?

The Conversation – Comment concilier surveillance du Covid 19 et respect des libertés ?

LCI – Coronavirus : huit opérateurs européens, dont Orange, vont fournir les données de localisation de leurs clients ?

Atlantico Business – Le risque de récession mondiale va faire beaucoup de perdants. Mais la crise va faire aussi des gagnants.

La tribune – Le coronavirus, accélérateur d’un monde plus digital ?

Challenges – Rôle de l’état, production, consommation : ce que le virus peut changer dans la vie économique

GNT – Covid-19 : 76% des français en télétravail regrettent déjà leurs bureaux

DansTaPub – Les 13 meilleures réactions de marque face à la pandémie du coronavirus

Europe 1 – Quelles entreprises profitent de l’épidémie de coronavirus ?

Midi-Libre – Coronavirus : l’e-commerce est-il le grand gagnant de cette crise sanitaire ?

JDN – Pendant l’épidémie, les DNVB capitalisent sur leur engagement social ?

MarketingLand – Amazon could win big in the post-coronavirus retail economy

Europe 1 – Les GAFA sortiront-ils renforcés par la crise du coronavirus ?