Comprendre l’internet des Objets et ses différentes applications sont d’une importance capitale dans la mesure où cela est entrain de changer radicalement nos habitudes et styles de vie. L’internet des objets désigne les échanges d’informations et de données numériques entre les objets présents dans le monde réel et le réseau Internet. Aussi appelé “IdO” (ou “IoT” pour “Internet of Things” en anglais), il collecte les données des utilisateurs pour interagir entre les objets connectés généralement en wi-fi ou en bluetooth. Par exemple, c’est en utilisant des protocoles de communication dédiés que nos smartphones peuvent interagir à distance avec des thermostats connectés.

Des millions de données (le big data) transitent déjà sur les réseaux Internet via l’ensemble de ces objets connectés. Les analystes prévoient une amplification et chiffrent à 150 milliards le nombre d’appareils connectés d’ici à 2025 (Philippe Gastaud: 2016).

«L’Internet des Objets est un réseau de réseaux qui permet, via des systèmes d’identification électronique normalisés et unifiés, et des dispositifs mobiles sans fil, d’identifier directement et  sans ambiguïté des entités numériques et des objets physiques et ainsi de pouvoir récupérer, stocker, transférer et traiter, sans discontinuité entre les mondes physiques et virtuels, les données s’y rattachant.» Source : L’Internet des objets de Pierre-Jean Benghozi, Sylvain Bureau et Françoise Massit-Folléa (Edition MSH)

Internet des Objets

Internet des Objets

Les applications de l’internet des objets se traduisent par de nombreux usages concrets – nouveaux ou améliorés – impactant significativement le quotidien des individus, des entreprises et des collectivités. Les bénéfices potentiels attendus facilitent son adoption par cette diversité d’utilisateurs. Plusieurs filières, ou marchés porteurs, ressortent, notamment :

– Les territoires dits « intelligents » sont au cœur des projets des collectivités et devraient permettre d’optimiser la gestion des infrastructures communicantes (transport, énergie, eau, etc.) pour amener un meilleur service aux administrés et respectant les objectifs de développement durable au sein des territoires ;

Ville intelligente

Ville intelligente

– Grâce à l’internet des objets, les logements et lieux de travail deviennent plus confortables, plus faciles à gérer et moins coûteux à l’usage. Le bâtiment connecté, incluant la maison connectée, offre notamment des possibilités de contrôle des consommations énergétiques, d’intégration des systèmes de sécurité et de confort accrus ;

– L’industrie du futur (l’utilisation de l’internet des objets au service des moyens de production) connaît un développement progressif. La relève d’information en constitue la première étape. La rétroaction et la commande à distance sont des phases plus complexes à mettre en œuvre dans certains domaines d’activité ;

Industrie 4.0

Industrie 4.0

Le véhicule connecté, pour lequel de premières applications ont déjà vu le jour, a lui aussi franchi une première étape de lecture des informations grâce à l’intégration de l’électronique embarquée de longue date. Les acteurs de la filière automobile cherchent aujourd’hui à développer de nouveaux modèles économiques pour tirer parti de ces nouvelles possibilités tandis qu’affleurent les questions liées aux responsabilités ;

L'Internet des Objets au cœur du véhicule connecté

L’Internet des Objets au cœur du véhicule connecté

La santé connectée, incluant le segment « bien-être », fait partie des applications auxquelles le grand public est le plus sensibilisé, notamment grâce aux wearables. Les aspects liés à la protection des données personnelles focalisent l’attention, du fait de la collecte d’informations personnelles particulièrement intimes – voire de santé – et nouvelles par des acteurs privés et des enjeux que représente leur exploitation, notamment par certains services. Les apports technologiques sur l’organisation des soins et sur le degré d’implication des professionnels de santé est également un sujet d’attention. Les mutations permises par l’évolution des technologies souvent plus rapides que les évolutions sociales et réglementaires rendent ce secteur plus difficile à appréhender et plus complexe ;

La santé connectée

La santé connectée

L’entreprise agricole utilise d’ores et déjà l’internet des objets dans son processus de production. À travers des capteurs d’état du végétal, des animaux ou du milieu, des capteurs embarqués sur les machines agricoles, des outils d’aide à la décision ou de guidage des engins, les agriculteurs utilisent de plus en plus d’outils connectés dans leur travail quotidien.

 

 

La nébuleuse de l’internet des objets est constituée d’une multitude d’acteurs, issus de secteurs différents et fonctionnant ensemble afin de constituer ce nouveau pan d’activité économique :

– Les concepteurs et fabricants d’objets à connecter ;

– Les fabricants des composants de modules, qui apportent la connectivité aux objets via des composants matériels et logiciels embarqués. On trouve parmi ces acteurs les électroniciens, les fondeurs de semi-conducteurs, les fabricants de capteurs ou encore les développeurs de logiciels embarqués assurant la connectivité ;

– Les opérateurs et équipementiers de réseaux permettant de connecter les objets et les services du cloud. On retrouve sur ce segment les acteurs historiques des communications électroniques, à savoir les opérateurs, qui disposent déjà de réseaux qu’ils adaptent pour de nouveaux usages dédiés à l’internet des objets, ainsi que leurs équipementiers traditionnels. Ce segment inclut également des acteurs moins impliqués traditionnellement dans les communications électroniques, comme les gestionnaires de réseaux d’énergie qui mettent à disposition leurs infrastructures de réseaux pour y déployer de nouvelles technologies de communications, ou encore des entreprises nées avec l’internet des objets qui développent leurs propres réseaux dédiés ;

– Les opérateurs de cloud assurant principalement le stockage et le traitement des données brutes. Sur ce segment, les acteurs historiques de l’Internet et des serveurs sont concurrencés par de nouveaux acteurs déployant leurs propres infrastructures informatiques ;

– Les fournisseurs d’interfaces logicielles, ou de middleware, permettant de faire communiquer les différents objets. On retrouve sur ce segment des éditeurs traditionnels de logiciels ;

– Les intégrateurs qui orchestrent l’ensemble des briques précédentes en assemblant d’abord les différentes couches physiques – objets et capteurs – pour concevoir le produit final, puis peuvent le relier via les réseaux au cloud , d’où il est géré et où ses données sont stockées et analysées pour être ensuite exploitées en vue de futurs services. On retrouve sur ce segment les intégrateurs classiques du monde informatique ;

– Les fournisseurs de services et agrégateurs de données qui exploitent les données des utilisateurs générées par les objets pour répondre à leurs besoins. Les éditeurs classiques de plateformes numériques se sont positionnés sur ce segment ;

– En parallèle, les acteurs de la sécurité, présents à tous les niveaux de la chaîne, depuis la conception de l’objet jusqu’aux services. Dans le meilleur des cas, ces acteurs issus du monde de la sécurité informatique travaillent en étroite collaboration avec tous les acteurs de la chaîne de valeur. Certains sont par ailleurs absorbés par les acteurs de l’internet des objets.

Sécurité et l'Internet des Objets

Sécurité et Internet des Objets

Bibliographie:

  • Pierre-Jean Benghozi, Sylvain Bureau et Françoise Massit-Folléa, l’Internet des Objets, Editions de la Maison des Sciences de l’Homme, Paris, 2009.
  • Philippe Gastaud, Internet des Objets : cartographie et enjeux d’une révolution, novembre 2016, https://www.e-strategic.fr/blog/internet-des-objets/
  • ARCEP, le livre blanc de l’Arcep sur l’Internet des Objets, colloque Internet des objets : inventer une régulation pro-innovation, Paris, Novembre 2016.