Le secteur de la santé se retrouve bouleversé par l’arrivée des chatbots santé. Ces derniers, acteurs incontournables de l’e-santé, posent de nouvelles questions concernant leur utilité et fiabilité dans leur diagnostics et recommandations face aux acteurs de la santé.
Quelle est la place des chatbots santé aujourd’hui ?
Qu’est-ce qu’un chatbot appelé plus communément « bot » ? C’est un assistant conversationnel développé pour fournir un service et assurer une relation de proximité avec l’utilisateur. Il s’utilise principalement sur des plateformes de messagerie.
« Combien de cigarettes avez-vous fumées hier ? Combien de verres avez-vous bus ? ». Les internautes seront bientôt en mesure d’avoir à leur portée des chatbots santé sur leurs plateformes. Nombre d’entre vous ont déjà téléchargé des applications de remise en forme/ santé, l’ont utilisé une ou deux fois puis l’ont oublié parmi leurs nombreuses applications. Les chatbots sont une solution viable à cette problématique du téléchargement inefficace.
Les premiers acteurs à se lancer proposent essentiellement des services qui répondent à des questions simples, non personnalisées ou encore s’articulent uniquement autour du secteur du bien-être comme l’application « Betterise ».
Si les chatbots santé ne sont pas encore aujourd’hui assez puissants pour remplacer les conseils des professionnels de santé, ils pourraient cependant être rapidement d’importants recueils d’informations. En posant de simples questions, ils pourront établir un premier diagnostic et recommanderont si une visite médicale est nécessaire ou non.
L’étape suivante sera les chatbots santé à reconnaissance vocale, le géant Google compte s’y lancer ainsi qu’Amazon avec « Alexa ». Pour en savoir plus sur l’avancée de Google dans le domaine de la santé cliquez ici.
Qu’en est-il du secteur pharmaceutique ?
Dans le contexte de la pharmacie, selon l’experte Hélène Decourteix, les chatbots pourraient devenir soit un assistant professionnel au pharmacien, soit un nouveau canal d’échange avec les clients de la pharmacie.
Ainsi pour répondre aux besoins métiers du pharmacien, ces chatbots pourraient remplir plusieurs fonctions comme :
- L’aide à la recherche d’information
- L’amélioration des relations clients avec les fournisseurs
- L’assistance à la déclaration d’effets indésirables (Pharmacovigilance)
- L’évaluation de l’efficience de services.
Pour les clients en pharmacie les chatbots pourraient remplir plusieurs fonctions comme :
- L’assistance conversationnelle à la recommandation de produit
- L’aide à l’orientation médicale
- L’accompagnement et le suivi des patients à distance
- Le coaching personnel de bien-être et santé
Plus d’informations sur le blog La pharmacie digitale.
Leur acceptation par les internautes plus compliquée qu’il ne semble
Afin de gagner la confiance des internautes les chatbots santé devront respecter quelques règles
- Garantir la sécurité des données entrées
- Fournir du contenu de qualité et fiable
- Bien faire la part des choses entre télé conseil et premier diagnostic
- Etre capable d’analyser correctement les données tapées par l’internaute
- Etre à jour sur les aspects légaux
- Et finalement savoir « donner envie » aux utilisateurs de devenir un nouvel interlocuteur utile dans la vie de tous les jours
Il reste encore du chemin…
Il reste encore du chemin pour développer un bot capable de reproduire une véritable relation humaine. Pour l’instant, utiles et prometteurs dans leur utilisation, ces robots conversationnels se développeront grâce aux échanges avec les utilisateurs. Pour l’heure, ils peuvent poser un premier bilan qui sera utile au médecin. Mais demain les bots deviendront-ils complètement indépendants ou, ce qui le plus probable, le complément idéal au diagnostic et à la prise en charge médicale ?
Sources :
- « Les chatbots séduisent l’e-santé », JDN, 07/07/16
- « Un chatbot en pharmacie », Hélène Decourteix, 23/10/17
- « Le Chatbot : une technologie au service de la santé de demain ? », Olivier Thuillart, 20/07/17
- « Que penser des chatbots dans la santé connectée ? », Actu santé, 06/07/17