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Ces dernières années ont été fortes en rebondissements, notamment avec la crise sanitaire liée à la covid-19. Cela s’est vu avec l’expansion numérique dans la majorité des secteurs qui composent notre société, et plus particulièrement dans celui de l’éducation.

En effet, les écoles se sont vues être fermées du jour au lendemain des suites de la crise sanitaire. Elles ont ainsi dû redoubler d’efforts et d’inventivité pour maintenir leurs cours et faire suivre les programmes respectifs à leurs élèves le temps des différents confinements.

Quand certaines écoles, plus particulièrement celles qui dispensent des cours d’études supérieures, s’en sortent très bien et proposent une alternative numérique à leurs étudiants dans les jours qui suivent la décision de fermeture de tous les établissements au public ; d’autres ont plus de mal à sauter le pas et ont besoin de plus de temps pour s’adapter au numérique et bénéficier de ses avantages. C’est le cas entre autres des Centres de Formation pour Apprentis, alias les CFA.

En 2019, Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation Nationale, de la Jeunesse et des Sports, a fait savoir lors de l’université d’été à Ludovia, le souhait du gouvernement de permettre une éducation qui puisse évoluer avec le numérique. C’est ce déjà ce qu’il se passe, notamment dans les écoles primaires, les collèges et les lycées qui testent de nouvelles approches numériques afin de fluidifier l’administratif, de proposer des cours interactifs ou encore des cours de soutiens aux élèves. Son souhait se porte également sur les lycées professionnels. Afin qu’ils soient “ à la pointe des compétences numériques d’avenir”, des essais sont faits dans les établissements avec “le dispositif ProFan « Des compétences pour les emplois du futur » du Programme d’investissements d’avenir, conçue et mise en œuvre dans le cadre de la mission Monteil sur le numérique éducatif”.

Le rôle du CFA aujourd’hui

L’apprentissage de nos jours se voit divisé en trois modes : l’expérience, l’école et le don.

expérience école don schéma

D’après cette analyse, l’école permet d’apprendre et d’acquérir rapidement un certain nombre de savoirs et de compétences, qui seront cependant oubliés très rapidement s’ils ne sont pas utilisés régulièrement. Cet oubli de savoir certain amène ainsi vers un effet négatif du temps sur des acquis et demande parfois un réapprentissage des acteurs concernés à travers une formation continue.

Le mode qui ressort le plus est celui de l’expérience, qui permet d’apprendre de manière constante le métier qui est exercé et d’augmenter ses performances. Ce qui amène une partie des artisans à critiquer le mode de l’école et son contenu, ne correspondant pas suffisamment aux critères demandés par la profession.

Ce qui amène à la nécessité du CFA de répondre au mieux aux besoins des entreprises, par la proposition de cours plus accentués sur le côté professionnel. Cependant, cela doit se faire en collaboration avec l’éducation nationale afin de répondre à l’évolution des métiers d’aujourd’hui et de demain.

Repenser la formation avec une proposition de solution de cours adaptée

Les écoles supérieures se sont déjà lancées depuis longtemps. Certaines écoles primaires, collèges et lycées l’ont adoptée également. Il s’agit d’une plateforme où tous les cours sont mis à disposition des élèves à mesure qu’ils sont effectués dans l’année. Cette même plateforme dispose généralement d’un planning des cours, ainsi que d’un suivi pédagogique de l’élève.

Une telle plateforme peut être excellente si le CFA en détermine le besoin, que ce soit auprès de ses élèves, de son équipe pédagogique ou de son équipe administrative.

Les cours en lignes peuvent être effectués de manière fluide, notamment les cours théoriques. Cependant, les cours pratiques nécessitent des cours en présentiel. C’est ce que nous confie Vincent Dinet, directeur de l’École des Fleuristes de Paris : “Très sincèrement, pour l’art floral, il n’y a pas ou alors très peu de cours. Il y en aura peut-être, mais ce ne sera pas dans le cadre de cours en direct, ce seront plus des modules qui auront été préparé en avance et qui seront diffusés en guise de piqûre de rappel sur les différents aspects du programme. Les élèves doivent pouvoir rester en présentiel et toucher les végétaux, ils doivent apprendre les gestes de la main, être accompagnés, etc. Sur d’autres matières, comme l’anglais, le français, la botanique, la formation à distance peut être adaptée. Je pense qu’à termes, l’ordre d’un 50-50 serait souhaitable.”

La création et la mise en avant de modules de cours peut également être un excellent pas en avant, mais cela nécessite des investissements, encore une fois. L’École des Fleuristes de Paris s’est laissé prendre au jeu de la création de contenu en investissant dans du matériel afin de créer un mini-studio de production de vidéos de formation. “Nous avons par exemple notre tout nouveau studio vidéo qui a été financé à hauteur de 80 % par cet OPCO.”

Pour Frédérique Lavigne, en charge du développement des formations, les choses sont claires : “Dans un moyen-long terme, nous aimerions développer des modules e-learning.

Installation sur une plateforme dédiée aux besoins constatés

Il existe aujourd’hui une multitude de plateformes qui permettent aux utilisateurs d’apprendre en ligne. Celles-ci ont parfois des structures différentes, afin de s’adapter à leur cible. Certaines proposent la possibilité de travailler en ligne via des visio-conférences, tchat en direct avec le professeur, partage de cours, travaux et exercices. Tandis que d’autres permettent la création et la mise en ligne de cours pré-enregistrés, permettant ainsi la création de “modules” de cours avec exercices et évaluations possibles.

Les choix sont multiples et il n’est pas difficile de trouver chaussure à son pied.

Avant de faire un choix parmi tout ce qui est proposé, il faut se poser les bonnes questions quant aux besoins de l’établissement, des élèves et des professeurs. Lors de l’entretien, Vincent Dinet a expliqué vouloir “que notre prochaine plateforme puisse gérer les formations existantes, et d’autre part, gérer des formations qui n’existent pas encore.”

En fonction des objectifs qui sont donnés, il est tout à fait possible de s’en tenir à une plateforme simple d’utilisation. Nous avons l’exemple de Google Workspace Education. Cette plateforme sera, dans un premier temps, sans doute choisie par l’École des Fleuristes de Paris, afin de répondre au contexte actuel lié à la crise sanitaire. À savoir des cours qui peuvent se faire partiellement à distance avec la possibilité de suivi de chacun des étudiants.

Cependant, Frédérique Lavigne souhaitait se tourner vers une autre plateforme, plus dédiée aux entreprises, mais qui répondait majoritairement aux attentes de l’établissement. “[…] Rise Up, qui me semblait bien pour un CFA. La plateforme semblait adaptée pour le suivi des élèves et faciliter le bon fonctionnement des organismes de formation. Nous n’avons pas forcément les mêmes contraintes ni les mêmes objectifs qu’une entreprise.”

Pour donner un ordre d’idée, voici une liste non exhaustive d’outils et de plateformes pouvant correspondre à des besoins plus ou moins différents :

À noter :

– Le logiciel Zoom est disponible en version gratuite. Sa version payante pour les écoles est de 1 480 € par an ;

– Teams, via Microsoft Office, propose des services suffisants pour une école de petite envergure avec sa version gratuite ;

– Google Meet est disponible en version gratuite ou payante en fonction des choix d’utilisation qui sont faits ;

– Youtube ou Twitch peuvent également être utilisés pour créer des lives avec les spectateurs (ici les élèves) qui interagissent via un tchat

– Google Workspace s’adapte à tout type de demande mais ne permet pas la création de modules ;

– Rise Up et Teach Up permettent la creation de modules e-learning.

Il en existe beaucoup d’autres, et chacun est libre de poser son choix en prenant en compte les attentes et besoins de l’établissement, des élèves et des professeurs. Il est présenté ici les outils et plateformes qui sont ressortis le plus souvent au cours des recherches et des entretiens menés au cours de l’étude.

Chaque établissement est en droit d’effectuer ses recherches et de trouver la ou les solutions qui seront adaptées à leurs besoins. Que ce soit en termes d’amélioration de propositions de cours comme d’organisation en interne pour les différentes parties prenantes.

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