La Silicon Valley est le berceau de l’écosystème startup. Les plus grandes et les plus belles histoires entrepreneuriales sont reliées à la baie de San Francisco. Entrepreneur français, que faut-il savoir avant de plonger dans la Valley ?

Qui peut aller dans la Silicon Valley ?

Des startups de différents niveaux peuvent rejoindre la Valley, « early-satges » ou avancées. Toutes seront confrontés aux mêmes problèmes. Elles doivent remettre les acquis en question afin de s’adapter au marché américain. Ce dont vous êtes sûr en tant qu’entrepreneur, oubliez-le. L’entreprise que vous possédez ne va pas fonctionner de la même façon en France et en Californie. Premier conseil, travaillez avec d’autres startups étrangères installées aux Etats-Unis afin d’éviter les erreurs courantes.

Un autre conseil est de ne pas y aller seul. Il y a trop de travail pour une seule personne. Vos journées vont être occupées à rencontrer d’autres entrepreneurs et des VCs. Et vos nuits seront occupées par le travail avec votre équipe en France. Les neuf heures de décalage horaire sont assez difficiles à gérer sur le long terme. Gardez à l’esprit qu’il est préférable d’aller en Californie à deux ou trois.

 

« Fais semblant jusqu’à ce que tu y arrives »

« Fake it until you make it ». On a tous entendu : « les idées ne valent rien, seule l’exécution compte ». Il est donc question de l’équipe. Créer une grande technologie demande des personnes compétentes et du temps. Il faut adapter la technologie pour le produit et adapter le produit au marché.

De nombreux entrepreneurs vous raconteront des histoires de contrats signés alors qu’ils n’avaient aucun produit viable. Faites de même ! Jouez vous allez peut-être gagner.

Fondamentalement, vous avez besoin d’une idée, d’une équipe et d’une partie de votre technologie. Avec cela vous pourrez rejoindre la Silicon Valley et entamer le processus : « idée + équipe + technologie + produit + marque = succès ».

 

L’importance du pitch et du storytelling

Lorsque vous demandez à un entrepreneur ce qu’il fait, il vous parlera de son produit. Racontez plutôt une histoire ! Les histoires fonctionnent partout sur Terre et particulièrement bien dans la baie de San Francisco. Oubliez les longs discours sur la manière dont vous allez coder la meilleure intelligence artificielle du monde.

Préférez raconter une histoire simple et sincère comme celle-ci : «Nous sommes allés dans une école pour découvrir comment les professeurs travaillent au quotidien. L’un d’eux avait une grande classe de 32 enfants. Parmi les enfants, une jeune fille avait d’énormes difficultés scolaires. Nous avons donc demandé à l’enseignante : «Que pouvez – vous faire pour la jeune fille ? ». Elle nous a répondu« Je ne peux pas sauver tout le monde ». Ce constat était profondément triste et réaliste. Cette rencontre marque le début de notre mission. Depuis ce jour-là, nous avons créé une solution pour aider les enseignants à s’adapter au rythme d’apprentissage de chaque enfant (basé sur l’intelligence artificielle) ».

Vous trouverez toujours quelqu’un avec un meilleur produit parce que tout le monde en Californie est concentré sur la technologie. De plus, si vous avez 10.000 utilisateurs, c’est très bien. Cela permet de savoir où vous en êtes. Mais ce que les gens veulent, c’est une vision! Pourquoi faites-vous ce que vous faites ? Où allez-vous en être dans 5 ans ?

Silicon Valley Bridge

Développer son réseau

La première chose à retenir est de ne pas avoir peur de votre accent. Les personnes que vous allez rencontrer sont vraiment ouvertes aux échanges. Vous pouvez rentrer en contact avec des gens extraordinaires, peu importe qui vous êtes. Aussi surprenant que cela puisse paraître il est possible de prendre un café avec le CEO de grandes sociétés sur simple demande. Vous êtes potentiellement intéressant, d’autant plus que vous êtes Français. Vous pourriez leur donner une autre vision des choses. Ce qui signifie qu’ils ont quelque chose à apprendre en vous donnant 15 minutes… Dans la Silicon Valley, c’est la notion d’opportunité qui prime.

Gardez à l’esprit, les américains sont très directs au cours de la conversation, ils vont droit au but mais ils ne vont pas vous dire si votre produit est nul. Avec les européens, c’est le contraire. Les gens vont parler pendant des heures, mais ils vous diront que vous n’avez aucune chance de réussir.

De plus, les personnes que vous croiserez seront prêtes à vous aider. Ils vous donneront facilement des feedbacks ou des conseils. Ils seront surtout très heureux si vous pouvez avoir une solution pour eux dans six mois. A San Francisco, n’importe qui est peut-être le prochain Zuckerberg. Les gens sont toujours gentils. Ils ne veulent pas être impolis, car personne ne sait qui vous serez demain.

 

Comment parler investisseurs et aux VC ?

Face à un fond d’investissement, posez beaucoup de questions. Vous êtes celui qui met la pression. Ils ont tout, l’argent et le réseau. Ils ont aussi beaucoup de startups en face d’eux. Alors que pouvez-vous faire pour réussir le financement de votre startup ? Misez sur le FOMO (en anglais, Fear Of Missing Out) ! La «peur de rater quelque chose». Jouez avec cette crainte. Les VCs ont peur de manquer la prochaine grande opportunité de la décennie. Si votre projet est bon, ils ne se soucient pas du stade de développement.

Un entrepreneur et un VC n’ont pas besoin de se connaître personnellement. Vous n’avez pas besoin de déjeuner avec lui pendant des heures. La seule chose dont les investisseurs se préoccupent est de savoir quel deal ils vont pouvoir faire. Dites-lui ce dont vous avez besoin. Ne le laissez pas se poser des questions, alors parlez affaires !

 

La Silicon Valley, est-ce le bon endroit pour vous ?

La France est un très grand pays pour les startups. La Bpi fait un excellent travail pour aider et subventionner les startups. Station F va accélérer de nombreuses entreprises à Paris. La France a beaucoup de grandes entreprises qui représente un potentiel considérable en B2B. De plus, la France est beaucoup moins chère que la Silicon Valley. Il est préférable de créer son entreprise en France. Lorsque vous serez forts lisez cet article une deuxième fois avant de partir en Californie.

Si vous réussissez dans la Silicon Valley, vous allez créer des synergies entre les deux pays. Gardez votre équipe technique en France où les ingénieurs sont aussi bien formés et moins cher qu’au Etats-Unis. Ajoutez votre adresse californienne dans votre signature d’email et sur votre site internet et créez-vous un réseau autour de San Francisco.

 

Quelques conseils :

  • Ne pas rivaliser où les américains sont déjà bons
  • Ne pas réinventer la roue
  • Venez avec quelque chose de nouveau !
  • Penser différemment (cf. Steve Jobs)
  • Jouer avec ses points forts
  • Se baser sur la technologie

 

Conclusion

Tous les gens que vous rencontrez peuvent changer la façon dont vous voyez votre propre entreprise. Chaque individu peut ouvrir de nouvelles portes.

S’exiler dans la Silicon Valley, c’est la promesse d’apprendre beaucoup mais aussi de challenger son entreprise jusqu’à ses derniers retranchements. C’est faire le pari de tout reprendre à zéro pour se reconstruire plus fort. Si vous n’êtes pas en mesure de lever des fonds et de réussir en France, vous n’avez aucune chance de récolter de l’argent dans la Valley.

Gardez à l’esprit, la France est un endroit idéal pour créer sa startup. Les Etats-Unis ne sont qu’une porte vers l’internationalisation. Rejoindre la Silicon Valley n’est pas un but en soi. Continuez à vous concentrer sur votre business. Si vous avez des besoins réels, si votre entreprise doit se développer dans un marché plus vaste, alors la baie de San Francisco est votre destination.

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