Le rapport des français à l’information santé

Depuis les années 90, période durant laquelle l’attrait pour les questions de santé a émergé sur la toile, nous avons assisté à une véritable démocratisation de l’information santé.

Jusqu’alors, la seule information légitime était communiquée par le corps médical autour de thématiques strictement professionnelles et spécialisées.

Aujourd’hui les sources d’information santé ont basculé du côté la sphère grand public ( télévision, radio, presse écrite) avec comme principal vecteur d’information: le web ( blog et forums, site web d’informations).

Les français, selon un sondage réalisé par l’Ifop, seraient pour 54% d’entre eux enclins à se préoccuper des questions de santé. Ainsi la congruence avec la pratique de plus en plus courante de recherche d’informations médicales sur internet s’explique.

En effet, d’après une étude réalisée en 2013 par TNS Sofres et Doctissimo: 1 français sur 2 utilise internet afin de rechercher des informations médicales, ou pour échanger avec des internautes sur des sujets de santé. Les motivations des internautes dans cette quête informationnelle portent globalement sur : des pathologies lourdes (cancer..) ou chroniques, certains traitements/médicaments, mais également sur la prise de coordonnées avec certains médecins, cliniques hôpitaux.

infographie sur "les français et l'information santé"

Cette infographie met en évidence l’incertitude des français face à l’information santé récoltée au travers des médias. C’est pourquoi, la plupart continuent de se référer à un avis médical, afin de discuter des éventuels informations trouvées, ou de consulter pour confirmer un diagnostic.

Seul 25% des français accordent une confiance aveugle aux médias liés à la santé, contre 69% qui la jugent floue et contradictoire.

 

 Mais qu’en est t’il de l’information santé trouvée exclusivement sur le net ?

Selon l’étude menée par TNS Sofres, 61% des français considèrent que l’information de santé trouvée sur le net permet une meilleure prise en charge de sa santé et enrichit la relation avec les médecins (58 %).

Néanmoins la recherche d’informations de santé ne séduit pas tous les français, 54% d’entre eux privilégient le dialogue avec leur médecin ou leur pharmacien. 25% admettent ne pas encore avoir intégré ce réflexe, toutefois, seulement 18 % affirment ne pas se rendre sur le net par crainte du manque de viabilité des informations.

TNS Sofres a classifié 6 catégorie de français dans leur rapport à l’info web santé :

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Les limites de l’info-santé sur le web:

Bien  que les internautes soient de plus en plus aguerris à l’utilisation du web dans la recherche d’informations généralistes et plus particulièrement dans la recherche d’informations santé: beaucoup fonctionnent encore à l’émotion. Ainsi comme l’a mis en lumière une étude menée par l’Ifop : 1 français sur 10 a peur de la maladie en l’absence de tout symptôme. Dans un tel cas, l’information pléthorique et de qualité très variable à laquelle sera confronté l’internaute, peut générer une source
d’angoisse supplémentaire.

logo-fullsize Le sentiment de satisfaction de certains dévoreurs de web santé peut également conduire à des dérives plus inquiétantes : celle de se complaire dans un auto diagnostic, d’altérer ou de substituer un traitement contre l’avis de son médecin, ou bien dans l’extrême: de prendre l’habitude de s’affranchir de l’avis d’un médecin. S’ajoute à cela de la promotion santé véhiculée par certains sites web afin de pousser les internautes à consommer. Encore une fois le baromètre  peut s’avérer  difficilement évaluable pour l’internaute qui n’est pas un spécialiste de santé.

Conclusion :

Si l’information de santé sur internet s’est généralisée depuis ces dernières décennies, apportant une grande richesse de  contenu aux internautes, elle n’en demeure pas moins discutable dans certains de ses usages. De ce fait, le consommateur d’informations santé sur la toile se doit d’être vigilant et de ne pas négliger l’avis médical. Toutefois, cette familiarisation voir pour certains cette agilité dans la récolte d’information sur le web sera bénéfique à la mise en place des pratiques de santé  telles que : la télé-médecine et l’utilisation d’objets de santé connectés.